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Des artistes marocains incroyables mais totalement oubliés ou méconnus
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[QUOTE="Makelloos, post: 13422129, member: 4074"] TELQUEL Souvenez-vous des des Golden Hands… C’était dans les années 70, et leur courte carrière a tout du “road movie” à l’américaine. Souvenirs. Raconter les Golden Hands consiste à mettre bout à bout des centaines d’anecdotes, de surprises, d’aventures abracadabrantes. Leur histoire pourrait être le scénario d’un film sur une bande de jeunes qui a évolué à une époque folle, les 70’s. Lever de rideau. Acte I : On est au tout début des années 70. Les Golden Hands sont une demi-douzaine de jeunes citadins look mi-hippie, mi-afro, costumes au col revers à l’image de tous les boys band de l’époque (Platters, Beatles…), des noms de scène américanisés, du rythm’n blues joué avec fever, un duo au chant et à la danse, à la Sam and Dave, et une bonne dose de folie. Une bande de Casaouis qui enflamment les night-clubeurs du Travelling, du Kennedy ou de Dar America. Un boys-band constitué, décomposé et recomposé plusieurs fois avant de trouver la bonne équipe. Ces golden boys sont engagés par la Mamounia pour animer les soirées de son inaccessible et hyper-branché night-club. Tous les soirs, nos musiciens made in Casablanca y mettent le feu, entraînant dans leur déchaînement la jet-set marocaine et quelques habitués parmi les célébrités mondiales. Des Mick Jagger, Johnny Halliday, des ministres, des hauts gradés, des princes et des princesses. Un coup, ils sont arrachés au sommeil pour divertir Lalla Aïcha et ses invités. Un autre, ils apprennent les pas de danse à Moulay Abdellah. Et un autre, ils font swinguer le général Oufkir. Les Golden Hands plaisent d’ailleurs particulièrement à ce dernier. Au point qu’il décide de leur exaucer un vœu, mais alors un seul ! Un agrément de taxi, une faveur financière quelconque ? Non, rien de tout ça. Les Golden Hands veulent tout juste des passeports… au cas où ils décrochaient un contrat en Europe. Et en ces temps, nul besoin de rappeler qu’obtenir un passeport était quasiment “mission impossible”. Mais par un matin marrakchi, un chauffeur mandaté par le Général Himself vient les chercher à l’hôtel et les conduit à Casablanca. Les passeports sont faits dans le courant de la journée. Sésames en poche, nos gars sont reconduits le jour même à Marrakech par le même chauffeur. Quelques jours plus tard, il réalisent toute la sagesse de leur “choix”. Un client de la Mamounia qui s’avère être le proprio d’une série de boîtes de nuit au Danemark craque pour le show de Tony et Berny. Il leur propose un contrat. Mais non ! Les Golden Hands sont une famille. Hors de question de se séparer. C’est toute la bande ou personne. Notre Danois accepte. Mais alors dit-il, j’ai besoin de vous tout de suite, pas dans un mois, ni dans deux. Il leur verse un acompte, de quoi acheter les billets d’avion, et repart dans son pays pour lancer la campagne de pub. Abdelkader, manager du groupe, a son petit mot à dire sur l’histoire : il n’est pas d’accord avec l’option avion. C’est du gaspillage, dit il. “On achète un mini-van, un bon petit Volkswagen et on trace. On sera à Copenhague dans quelques jours”. pourquoi pas ? Que l’aventure commence. Acte II : Casablanca. 5 heures du matin. Les Golden Hands ont plié bagages, chargé les valises et le matériel sur le toit. Ils n’ont presque pas fermé l’œil, surexcités à l’idée de démarrer une carrière internationale. Ils embarquent donc à bord du “tapis volant hippie” et démarrent. Objectif, atteindre Copenhague le plus tôt possible. Mais c’était compter sans les caprices du van. Assez tôt d’ailleurs : à Kénitra. Panne, étonnement, fou-rires, mécanicien, réparation et ils reprennent la route. Ils arrivent à Tanger, traversent le détroit et débarquent à Alicante. Et le van retombe en panne… pour de bon. Le moteur a littéralement coulé. Parole de mécano. Il faut un nouveau moteur. On cogite un moment et c’est Mustapha, le frère de Kader qui trouve l’idée “je vais en Hollande, chez mon frère et j’amènerai un moteur Volkswagen”. Quoiqu’un peu tirée par les cheveux, la proposition de Mustapha est retenue. Les autres musiciens, eux, sont invités par le mécano à assister et, pourquoi pas, à jouer en ville. Une fête s’y tenait le jour même. Ils déballent tout, installent le matériel sur l’estrade, devant le regard étonné du public qui les prend pour des Américains. “Americano, Americano !!!” crie la foule, trompée par le look. Et aux Golden Hands de rectifier “Non, non, Marroqui”. Et que la fête commence. Fiévreuse. Déchaînée. Folle. Les Golden Hands valent leur pesant d’or. Et les propositions ne tardent pas à tomber, l’une après l’autre. La Bande opte pour une boîte à Torremolinos, “Penelope”. Ils ont un contrat, un appartement et les acclamations de la foule. Le délire est à en oublier le contrat avec le Danois qui rete sans nouvelles d’eux, alors qu’il avait déjà entamé sa campagne de pub. “On lui avait fixé un rendez-vous marocain” sourit aujourd’hui Berny. Aimés, chouchoutés, et pas mal payés, les Golden Hands s’oublient quelques semaines à Torremolinos. D’autant plus que Mustapha n’est toujours pas de retour de Hollande. Les journées passent entre farniente et fiesta. L’escale dure un peu plus d’un mois. Jusqu’au jour où Mustapha arrive enfin, son frère au volant et un moteur neuf chargé sur le toit de sa petite voiture. Acte III : le van a un moteur flambant neuf. Pour sûr cette fois. La petite bande reprend la route. Prochaine étape, la France. Et prochaine surprise, les gendarmes. La jambe de Berny enfle suite à une blessure. Il a besoin d’urgence d’une injection de pénicilline. Kader se propose pour la mission. Ils sont alors sur une route nationale. Ils bifurquent et pénètrent dans un petit buisson. Quelques uns descendent se dégourdir les jambes. Berny retrousse sa chemise, Kader tient la seringue et au moment même où il lui injecte la pénicilline, les gendarmes arrivent. Les Golden Hands sont pris en apparent flagrant délit. Des musiciens qui s’injectent de la pénicilline dans un petit buisson, sur une route nationale, dans les années 70, il faut reconnaître que ce n’est pas très crédible. Mais les surprises font partie du concept du “trip en mini-van”. Nos gars l’auront compris. Les gendarmes sont plus que sceptiques. C’est de l’héroïne ? Non ! Si ! Non ! On va voir ça au poste ! Le petit monde est embarqué, fouillé, le matériel est démonté, mais les gendarmes ne trouvent aucune trace de drogue. Et tout le monde est relaxé. Cette fois-ci, ils décident de faire le reste de la route d’un trait et ne s'arrêter qu’en cas de nécessité absolue. Elle se présentera… sur la frontière franco-allemande. La femme de Kader, une russe, faisait partie du convoi. Madame avait donc son passeport “communiste” et un visa expiré. On l’arrête et son mari décide naturellement de rester avec elle. Mais les autres ne sont pas très chauds. Ils décident de passer la frontière, attendre le couple deux, trois jours puis reprendre la route “avec ou sans eux”. Ce sera sans, quelques jours plus tard. Acte IV : Danemark. Notre industriel de la nuit danois est littéralement enragé. Il veut tout annuler. Un groupe qui arrive à son rendez-vous avec deux mois de retard, est tellement incroyable que ça en devient drôle. Alors, il finit par en rire. Après tout, ce n’était qu’une preuve de plus que les Golden Hands étaient de véritables artistes, bohèmes et tout ce qui va avec. Kader, qui était de retour, Driss, Aziz, Berny, Tony et Mustapha donnent leur première conférence de presse. Ils sont écoutés, interpellés, photographiés comme de grandes stars. Ils l’étaient un peu à Casablanca, au travelling club, ou au Kennedy club, à Marrakech à la Mamounia, dans leur quartier à Verdun et boulevard de Paris. Mais cette fois-ci, ils vont devenir des stars. Acte V : Le joli conte prend vite fin. Les Golden Hands se produisent pendant quelques mois dans les boîtes danoises, vont un peu partout en Europe. Ils enregistrent un album “What to say”. Un magnifique opus. Un succès total. Leur interprétation de James Brown ou encore des Beatles est chaudement applaudie. Mais le mal du pays se fait sentir… Les gars ne tardent pas à rentrer. Mais l’ambiance a changé. Berny et Tony sont les premiers à quitter le groupe. Les autres continuent quelques temps… avant que chacun ne reprenne sa liberté. Tony et Aziz quittent le Maroc pour l’Allemagne. Driss se marie et s’installe à Agadir. Kader décède. Berny est à Casablanca. Ils ne se reverront presque plus. Sauf Kader et Aziz, parce que le premier est l’oncle du second. Mustapha est l’autre oncle. L’épopée des Golden Hands s’estompe petit à petit et s’oublie. Sauf peut être dans les souvenirs lointains des sexagénaires d’ajourd’hui, clubbeurs de l’époque. Des musiciens de la nouvelle scène les évoquent comme des précurseurs, mi-maîtres, mi-héros. Même les plus anciens disqueurs de Casablanca n’ont plus aucune trace, aujourd’hui, de l’album “What to say ?”. Mais beaucoup continuent encore à en fredonner leurs morceaux... Par Chadwane Bensalmia [/QUOTE]
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