Des scientifiques ont découvert les traces de la première guerre en Europe (et c'était un carnage)

1699114632692.png

L'Europe a toujours été le théâtre de conflits sanglants, plus violent les uns que les autres. Des conquêtes romaines aux grandes guerres mondiales, en passant par l'épopée napoléonienne, le sol européen en a vu passer des batailles. Mais depuis quand les Européens s'affrontent-ils de la sorte?

Les scientifiques viennent de trouver la réponse. Du moins, l'analyse de plus de 300 squelettes exhumés sur un site espagnol vieux d'au moins 5.000 ans a peut-être permis de retracer l'histoire du plus vieux conflit en Europe.

Un conflit à grande échelle​

L'étude, publiée dans Scientific Reports, s'est penchée sur des restes de squelettes de 338 individus présentant des traces de combats, retrouvés dans un lieu de sépulture collective situé dans une grotte peu profonde de la région de la Rioja Alavesa, au nord de l'Espagne. Ces ossements humains ont été datés au radiocarbone entre 5.400 et 5.000 ans, c'est-à-dire pendant la période néolithique européenne (entre 9.000 à 4.000 ans auparavant) et avant la création des puissants États dans la région.

Cette découverte est d'autant plus extraordinaire qu'elle remet en question les connaissances des scientifiques. On pensait auparavant que le premier conflit à grande échelle en Europe s'était plutôt produit à l'Âge du bronze, il y a environ 4.000 à 2.800 ans.

Blessures et escarmouches​

On ne sait pas grand-chose sur les raisons de ce conflit oublié, qui aurait fait des centaines de victimes. Selon des recherches antérieures, les combats de l'époque ressemblaient à des raids, des escarmouches impliquant une trentaine de personnes. En revanche, dans ce cas de figure, les scientifiques estiment qu'il aurait probablement duré plusieurs mois, en raison d'un taux élevé de blessures guéries sur les ossements (23% des individus présentaient des signes de blessures squelettiques, et 10% des blessures non guéries).

La suite de l'analyse ne laisse que peu de place aux doutes. Au total, 70% des blessures guéries étaient survenues chez de jeunes adultes de sexe masculin. Un taux bien plus élevé que chez les femmes, ce qui n'a jamais été observé sur d'autres sites similaires datant du néolithique européen, rapporte le Guardian. Plus de 52 pointes de flèches en silex, dont 36 présentaient des dommages liés à l'atteinte d'une cible, étaient également présentes. Tous les éléments d'une grande et longue guerre sont donc bien là.

1699114669329.png
 
Haut