Comment la DGSE parvient à recruter des espions de très haut niveau ?

Cyberdéfense - C'est l'une des principales difficultés de la DGSE : comment recruter des spécialistes de très haut niveau sans être gêné par la grille trop contraignante des salaires de la fonction publique dans un monde... où la concurrence est très féroce pour s'attacher de telles compétences ?

Et la DGSE trouva la parade pour recruter des spécialistes de haut niveau en matière de sécurité de systèmes d'information ou encore des spécialistes de langues rares... Si le patron de la direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) souhaite "recruter un spécialiste de la cyberdéfense, à qui on ne peut proposer un traitement de fonctionnaire ordinaire, il devra sans doute procéder à la fusion de plusieurs ETPT (Equivalent temps plein annuel travaillé, ndlr), a récemment expliqué aux députés de la commission de la défense le patron de la direction des affaires stratégiques (DAS) du ministère de la Défense, Michel Miraillet. Mais une telle décision relève de sa seule responsabilité. Pour ma part, je ne fais que mettre des moyens à sa disposition". C'est d'ailleurs l'une des facilités qu'offre la LOLF (Loi organique relative aux lois de finances) en matière de gestion des personnels. "Cela ne veut pas dire que l'on peut faire n'importe quoi grâce à cette souplesse, explique-t-on à La Tribune. Il y a des plafonds et des planchers déterminés à ne pas franchir en termes d'effectifs et même de salaire".

En clair, à la DGSE un recrutement ne correspond pas toujours à un agent stricto sensu. Ce qui doit être le cas actuellement avec les moyens en hausse de la DGSE, priorité du Livre blanc de 2008. Ce que confirme d'ailleurs le chef d'état-major des armées, l'amiral Edouard Guillaud : "la DGSE recrutera quelque 70 nouveaux spécialistes, notamment en sécurité des systèmes d'information. Elle ne peut en recruter davantage, tant le vivier -où puisent Thales, Areva ou d'autres administrations- est réduit".

Le budget de la DGSE en hausse

Pour 2013, les autorisations d'engagement au titre de la DGSE s'élèvent à 645 millions d'euros et les crédits de paiement à 600 millions d'euros, soit respectivement 9% et 3,8% de plus qu'en 2012. Une croissance extrêmement rare dans le budget du ministère de la Défense... mais au regard des enjeux vitaux, ce n'est pas du superflu. Cette croissance recouvre "en particulier les crédits correspondant aux 600 créations de postes (sur quatre ans, ndlr) en faveur des services de renseignement prévues par le Livre blanc de 2008 -un effort non négligeable dans le contexte actuel", a rappelé Michel Miraillet. Le budget de la DGSE est géré par la direction des affaires stratégiques du ministère de la Défense, dont le patron Michel Miraillet a la particularité de ne pas avoir d'autorité organique sur cette institution. "En fait, je joue un rôle de tiers facilitateur entre les différents responsables de budgets opérationnels de programme", a-t-il fait valoir devant les députés de la commission défense.

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