Dieu existe-t-il ?

Dieu existe-t-il ?

Chamboulement. L'idée de Dieu n'est plus taboue chez les scientifiques. Les dernières découvertes les poussent à s'interroger. Enquête.

On l'appelle le grand collisionneur de hadrons. A 100 mètres sous terre, les physiciens ont construit une machine à remonter le temps. Un monstre de 27 kilomètres de diamètre dans lequel se percutent à des vitesses folles des morceaux d'atome. De ces millions de collisions jaillit une énergie fabuleuse qui recrée l'état de l'Univers un millième de milliardième de seconde après le big bang. Quand, à peine plus gros qu'une orange, il s'est mis à enfler démesurément jusqu'à atteindre, 13,7 milliards d'années plus tard, sa taille actuelle, d'une quinzaine de milliards de kilomètres.

Grâce au Large Hadron Collider (LHC), c'est son nom (voir p. 45), les chercheurs du CERN de Genève se sont mis en tête ni plus ni moins que de percer le mystère de l'origine de l'Univers ! L'anagramme en anglais du grand collisionneur n'est-elle pas " Eclipsera l'éclat du Créateur " ? Du coup, la tentation est forte de replacer Dieu dans le débat, ce qui revient à poser la question : " Dieu existe-t-il ? "

Si la majorité des scientifiques sont convaincus que la science ne pourra jamais prouver l'existence ou la non-existence d'un principe créateur, beaucoup, notamment parmi les physiciens et astrophysiciens, n'hésitent plus à s'interroger ouvertement.

Pourquoi ? Parce que les nouveaux outils, comme le LHC, que les chercheurs ont entre les mains pour scruter l'infiniment petit ouvrent une trappe sur un monde subatomique gouverné par des lois qui nous échappent. Telle cette matière noire qui forme 96 % de l'Univers. Une terra incognita où la physique classique, celle de Newton, ne fonctionne plus et où la réalité paraît beaucoup plus complexe que les scientifiques n'osaient l'imaginer. Dans ce monde quantique, la matière se dématérialise. Elle se livre à des tours de passe-passe renversants, à l'image de ces particules qui communiquent entre elles, quelle que soit la distance qui les sépare. Au point que tout ce qui arrive à l'une se répercute instantanément à l'autre, comme si un fil mystérieux les reliait au mépris du temps et de l'espace.

A l'autre extrême, dans l'infiniment grand, les télescopes spatiaux permettent de passer au tamis le cosmos et de saisir des détails autrefois imperceptibles. Ils moissonnent régulièrement des découvertes sur les origines de l'Univers. En 1992, " COBE ", le satellite de la Nasa, " photographie " le rayonnement fossile, la lumière la plus ancienne du cosmos jaillie de l'explosion primordiale, apportant ainsi le bout de preuve qui manquait pour confirmer le big bang (voir p. 50).
 
Cette théorie donne un commencement à l'Univers et sème la zizanie chez les astrophysiciens, parce que derrière elle, en ombre chinoise, se dessine quelque chose qui ressemble vaguement à une " création ". Quand il rend public la découverte du rayonnement fossile, George Smoot, le père de " COBE ", prix Nobel de physique, lâche, emporté par l'émotion : " Pour les esprits religieux, c'est comme voir le visage de Dieu ! " Une formule maladroite qui va déclencher un tollé dans la communauté des scientifiques, chez tous ceux qui estiment que la science doit rester laïque et que le chercheur n'a pas à s'aventurer sur le terrain de la métaphysique. Mais la science repousse toujours plus loin les frontières. Actuellement, deux satellites, " Planck " et " Herschel ", lancés en mai 2009 par l'Agence spatiale européenne, sondent les vestiges des premiers rayons de lumière émis après le big bang.

A force de se cogner à une réalité déroutante, qui multiplie les points de contact avec les questions fondamentales, certains chercheurs sont pris d'une sorte d'ivresse métaphysique. Prenez la poignée de lois intangibles qui orchestrent l'Univers. Des règles tellement précises que, si l'on en modifie une d'un iota, notre monde n'existe pas. Certains en ont déduit l'idée d'un monde ajusté pile poil pour que la vie apparaisse. Ce scénario " anthropique ", qui décrit un Univers avec des lois millimétrées et une évolution inéluctable vers l'homme, au fur et à mesure que la matière se complexifie, n'est pas pour déplaire au Vatican. D'autant qu'il raccourcit la baguette magique du hasard. Celle qui a permis, un temps, aux matérialistes de chasser Dieu de la science. Pour l'Eglise, la théorie du big bang est une " interprétation acceptable de la création biblique ". Certains la soupçonnent de préparer une OPA sur la science. Et d'avoir choisi comme nouvelles terres d'évangélisation la physique et l'astrophysique, autrefois fiefs des matérialistes.

Reste un gravillon dans le soulier de l'Eglise : Darwin. Pour investir la citadelle du matérialisme que sont la biologie et la neurobiologie, l'Eglise se garde de remettre en question la théorie de l'évolution. Elle préfère faire son miel des nouvelles découvertes qui relativisent le rôle du hasard et de la sélection naturelle dans la théorie darwinienne. Dont cette dernière hypothèse : si l'homme s'est dressé sur ses deux jambes, c'est parce que l'option bipédie serait inscrite dans les lois de la nature. Une interprétation qui hérisse les paléontologues. Si ces derniers sont si chatouilleux avec Darwin, c'est parce qu'ils savent que les tenants de l'Intelligent Design sont à l'affût de tout ce qui pourrait accréditer cette théorie qui veut que notre monde ait été programmé par un " dessein intelligent ". Un créationnisme déguisé.
 
Paradoxe. Quoi qu'il en soit, télescopes spatiaux et accélérateurs de particules repoussent les frontières de la science vers les " grandes questions " jusqu'alors chasse gardée des théologiens. Les mathématiciens se sont ainsi emparés de l'énigme philosophique " qu'est-ce que l'infini ? " pour la résoudre par des équations. Tout récemment, c'est le physicien italien Carlo Rovelli qui annonçait que le temps n'existe pas. En cherchant à réconcilier les lois qui régissent l'infiniment grand et l'infiniment petit, ce spécialiste de la gravité quantique a en effet rédigé une théorie qui se passe carrément du temps pour décrire le monde...

Jamais la lampe-torche des chercheurs n'a été aussi puissante. Mais plus ils la promènent dans les recoins inexplorés de la science, plus elle leur révèle l'immensité du noir qui nous entoure. Si certains s'accommodent de ce paradoxe, d'autres convoquent Dieu à la rescousse.

Pour savoir quelle place justement Dieu occupe dans la tête des chercheurs, Le Point a sondé les "cerveaux" du Collège de France et donné la parole à huit scientifiques de renommée internationale. Leurs réponses ouvrent des pistes inattendues

Le Point

Sondage au Collège de France

Nous avons interrogé sur leur rapport à la foi les 52 membres du Collège de France, parmi lesquels 4 prix Nobel, 4 médailles Fields, 2 prix Abel et 7 prix Balzan. Seize d'entre eux ont accepté de jouer le jeu. Voici leurs réponses anonymisées.

Croyez-vous en Dieu ?
OUI : 25 % NON : 75 %

Peut-on concilier science et croyance ?
OUI : 85 % NON : 15 %

L'Univers a-t-il un sens ?
OUI : 35 % NON : 65 %

L'apparition de l'homme est-elle le fruit du hasard ?
OUI : 80 % NON : 20 %
 

godless

On est bien peu de chose.
VIB
Dieu existe-t-il ?

Chamboulement. L'idée de Dieu n'est plus taboue chez les scientifiques. Les dernières découvertes les poussent à s'interroger. Enquête.

On l'appelle le grand collisionneur de hadrons. A 100 mètres sous terre, les physiciens ont construit une machine à remonter le temps. Un monstre de 27 kilomètres de diamètre dans lequel se percutent à des vitesses folles des morceaux d'atome. De ces millions de collisions jaillit une énergie fabuleuse qui recrée l'état de l'Univers un millième de milliardième de seconde après le big bang. Quand, à peine plus gros qu'une orange, il s'est mis à enfler démesurément jusqu'à atteindre, 13,7 milliards d'années plus tard, sa taille actuelle, d'une quinzaine de milliards de kilomètres.

[...]
Hormis le fait que tout scientifique est d'abord un homme, et que comme tout homme, il peut se poser des questions existentielles, spirituelles, religieuses, et ce depuis toujours, je voulais juste faire une petite remarque sur la taille de l'univers indiquée ici en gras. Ne s'agirait-il pas plutôt d'une quinzaine de milliards d'années-lumière? C'est pas pareil. ;)

Bonne journée.
 

Ebion

Ça a l'air que je suis l'esclave da partida
VIB
Reste un gravillon dans le soulier de l'Eglise : Darwin. Pour investir la citadelle du matérialisme que sont la biologie et la neurobiologie, l'Eglise se garde de remettre en question la théorie de l'évolution. Elle préfère faire son miel des nouvelles découvertes qui relativisent le rôle du hasard et de la sélection naturelle dans la théorie darwinienne. Dont cette dernière hypothèse : si l'homme s'est dressé sur ses deux jambes, c'est parce que l'option bipédie serait inscrite dans les lois de la nature. Une interprétation qui hérisse les paléontologues. Si ces derniers sont si chatouilleux avec Darwin, c'est parce qu'ils savent que les tenants de l'Intelligent Design sont à l'affût de tout ce qui pourrait accréditer cette théorie qui veut que notre monde ait été programmé par un " dessein intelligent ". Un créationnisme déguisé.

Bah je pense que les bons darwinistes savent que les possibilités d'évolution d'une espèce donnée sont limitées par diverses contraintes mécaniques, anatomiques, physiologiques et biochimiques. Par exemple il est impossible qu'une fourmi devienne aussi grosse qu'un humain. À ce niveau, il n'y a pas de hasard.
 

Ebion

Ça a l'air que je suis l'esclave da partida
VIB
À vrai dire le consensus actuel des biologistes est que l'évolution n'a pas de but. Ou en tout cas, pas de but accessible à l'investigation scientifique.
 
Bah je pense que les bons darwinistes savent que les possibilités d'évolution d'une espèce donnée sont limitées par diverses contraintes mécaniques, anatomiques, physiologiques et biochimiques. Par exemple il est impossible qu'une fourmi devienne aussi grosse qu'un humain. À ce niveau, il n'y a pas de hasard.
Il est impossible aussi qu'une fourmi devienne une mouche .La barrière des espèces que Dieu a mise en place est solide n'est ce pas ?
 
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