Comment dilapider le fond public algérien en 5 lecons - 2/3

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Il faut bien rappeler que si une information judiciaire, visant à élargir les investigations sur l’affaire Sonatrach 1 et 2, est ouverte depuis le 10 février 2010, c’est suite à “l’implication de personnalités algériennes dans des faits à caractère pénal, et plus précisément de corruption, lors de l’exercice de leurs fonctions au sein des institutions de l’État Algérien” rapportée dans “des articles de la presse internationale et algérienne”. Il ne fait pas de doute que ce sont les révélations de la justice Milanaise, relayée par la presse italienne, qui ont rendu inévitable cette évolution dans le dossier Milano-Algérois en question.
Mafia sur terre, dans les airs, dans les mers...Il y a quelques mois, une trentaine de chalutiers chargés de marins-pêcheurs algériens se sont rassemblés au niveau de la corniche d'Annaba pour protester contre ce qu'ils appellent la «mainmise de la mafia» sur leur activité. Bon sang ! Elle est partout cette mafia : sous terre, lorsqu'elle se met à sucer dans le pétrole Algérien ; sur terre lorsqu'elle s'accapare illicitement des meilleures exploitations agricoles coloniales, jadis nationalisées et maintenant occupées par les enfants des pontes du système ; dans les airs comme elle l'a fait avec Khalifa Airways dont le procès n'a touché que le menu fretin ; dans l'importation, dans le commerce, dans les transports, dans la santé, dans les travaux publics... Et voilà qu'elle prend le large, cette mafia gloutonne qui avale tout ce qui lui tombe sous la main ! Et l'Algérienne vois guère de solution, à moins d'émigrer massivement vers la Lune où, pour le moment, la mafia algérienne est inopérante. Enfin, le pauvre simple Algérien le pense, mais rien ne dit, qu'une fois là-bas à la lune, les Algériens ne tomberons pas sur des flibustiers en chair et en os algériens, habillés en cosmonautes et proposant au prix fort de... l'oxygène contrefait !
La problématique du trépied...
Au départ, pourquoi pas ? Même si la société algérienne a toujours été exclue de la décision, la structure du pouvoir éclatée en trois centres – le DRS, l'armée et la Présidence – était en théorie la garantie de l'impossibilité d'une dérive unilatérale. Sauf que ce modèle en trépied, installé sur le dos de la population sinistre Algérienne, est devenu invivable, créant de l'inertie, de la corruption et de l'incompétence. Chaque clan a ses dossiers sur les autres, ses hommes et ses réseaux ; tout s'annule, rien ne sort et le match des morts se poursuit, la balle au centre étant aussi immobile que les spectateurs algériens atomisés.
Mais le trépied devient bancal, il se déséquilibre et, pour la Présidence, l'échec est arrivé en stériles années de règne de Bouteflika. Après l'effondrement de son alliance et les départs de Boujarra Soltani, Abdelaziz Belkhamej, après les mises en accusation des proches des Bouteflika, Chakib Khelil puis Mohamed Bejaoui, le roi handicapé de l'Algérie a été patiemment dénudé par ses adversaires. Mais qui sont ces adversaires ? Le DRS ? L'armée, les lobbys financiers ou Mickey Mouse ? Peut-on penser que les magistrats italiens soient liés à un complot contre le Président Algérien ? Evidemment non, le Président et son entourage, en protégeant ces réseaux troubles d'hommes de confiance dont la vie et le destin sont à l'extérieur du pays, aura lui-même signé sa fin. Ce qui, en théorie, profiterait aux deux autres éléments du trépied.(l'Armée et le DRS).
Sauf qu'un trépied dont on scie le troisième pied tombe (sur la population bien sûr), d'où la nécessité urgente de redéfinir la structure. En s'appuyant sur la société, d'une part, par des institutions démocratiques et sur l'élite gouvernante de l'autre, par une vision éclairée au service de l'intérêt de l'Algérie. Car on peut tenir sur deux pieds, ça s'appelle en général un homme. Et un homme ça marche, contrairement à un trépied.
De la pluie, que de la pluie, trop d'eau pour une terre qui a si soif. Résultat, des maisons trop vieilles et mal entretenues tombent comme des feuilles d'hiver sous un vent glacé. Dans les vieux quartiers de Constat d'Alger,dans le Bab El Oued et la Ksaba, les ruines s'entassent sur d'autres ruines. Un peu partout dans le pays dit Algérie, des murs solides s'affalent, des routes mal construites se fissurent, des gens mal conçus tombent. Mais c'est dans l'ambiance générale, celle d'un effondrement global pour cause de trop de lourdeur mal élevée. La gestion de Sonatrach s'effondre sous les tonnes de scandales et de milliards de dollars, de père en fils et d'oncle à neveu, d'une grande famille assoiffée qui n'a même pas la décence d'investir l'argent détourné en Algérie, mais dans d'autres pays déjà bien construits.
Les enquêtes sur la grande corruption au point mort,,Une année ou presque après la dissolution de la police judiciaire du DRS et après l'éclatement du scandale Sonatrach II, les enquêtes sur les grandes affaires de corruption, dont le scandale Sonatrach II, sont au point mort. Le service de police judiciaire du DRS, à savoir, enquêtait sur les grandes affaires de corruption vu la dimension des dossiers. C’était lui qui alimentait la justice en informations concernant l’affaire Sonatrach 1, par exemple », expliquait à la presse algérienne locale, le dénommé Jilali Hajaj, porte-parole de l’Association algérienne contre la corruption. La dissolution de ce service a donné un coup d’arrêt aux enquêtes sur la corruption, lancées par le DRS, après les révélations de la presse Italienne sur le scandale des pots-de-vin versés par Saipem pour obtenir des contrats en Algérie. Le DRS avait le sacré avantage d’être en relation avec un certain nombre de ses homologues étrangers (services Italiens et Français de sécurité). Ce qui lui permettait d’échanger des informations sur certaines affaires, ajoutait ce Hajaj.
Le service de police judiciaire de la justice militaire, qui est placé sous l’autorité du général-bougre (AGS), chef de l’état-major de l’armée algérienne, n’a pas pris le relais pour poursuivre les enquêtes. D’abord, les éléments clés de ce service sont restés au sein du DRS, chez le général Toufik, l'homme encore fort de l'Algérie. C’est, donc, une coquille vide qui était placée sous l’autorité de l’état-major », estime tout observateur. « Ensuite, ce service ne prend plus d’initiatives à partir du moment où les chefs ne l’habilitent pas à le faire. À la connaissance de tous les algériens, il ne produit plus grand-chose. Et en même temps, le pôle judiciaire spécialisé n’est pas très demandeur parait-il?. Cette situation explique le blocage et le manque, voire l’absence, de coopération judiciaire d’Alger avec les étrangers qui enquêtent sur l’affaire Sonatrach II. Il semble qu’il y ait une volonté politique de bloquer la poursuite de toutes ces affaires, dont la probabilité implique toute la famille du présidents (ses frères et ses gendres) .
Le soi-disant procureur général d’Alger avait annoncé, pour la consommation locale, le lancement de dix mandats d’arrêt internationaux, contre des fugitifs dont un contre l’ancien ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil. Mais aucun des suspects n’a été arrêté à ce jour-ci
L'Algérie traquée pour blanchissement d'argent..Le juge Américain expert de blanchissement d'argent Mr.Stephen Gibbons, membre de la Section de la confiscation d’avoirs et de lutte contre le blanchiment d’argent de la Division des affaires criminelles du département américain de la Justice est toujours sur les traces de l’ancien ministre algérien de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil à New York.
En effet, ce juge américain, rodé aux enquêtes sur des personnalités internationales impliquées dans des affaires de biens mal acquis et de blanchiment d’argent, poursuit ses investigations sur les biens de Chakib Khelil aux Etats-Unis notamment dans l’Etat du Maryland ou l’ancien ministre et son épouse Nadjat Arafat auraient acquis des biens immobiliers pour un montant de 2 millions de dollars.
Le magistrat Stephen a été désigné par le département américain de la Justice afin de prouver si l’origine des propriétés des Khelil est frauduleuse. En cas de confirmation d’une telle option, tous les biens mal acquis seront saisis par la justice américaine, selon la loi locale. Il est à noter que Stephen Gibbons a déjà élucidé plusieurs affaires de ce genre, dont la plus célèbre reste celle mettant en cause fils de l’actuel président de la Guinée équatoriale et avait prouvé en 2012 que l’argent dépensé par celui-ci pour ses diverses acquisitions provenait de détournement de deniers publics de son pays.

Le prix du silence corrompue...
Les députés algériens, voire toute l'écurie de Larbi Ould Khlifa et de Abdelkader Ben Salah, réclament des salaires que les ministres, des passeports diplomatiques et d’autres avantages..comme congé spécial d'un an à la fin du mandat et possibilité de réintégrer son poste d’emploi en quittant l’Assemblée… C’est ce que proposent les députés dans un projet de loi modifiant et complétant leur statut. Les députés algériens proposent également que le président de l’Assemblée populaire nationale et le président du Conseil de la nation, perçoivent une indemnité équivalente au salaire du Premier ministre.

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