Les djihadistes belges en syrie: "même un chien s'enfuirait d'anvers"

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Les djihadistes belges en Syrie: "Même un chien s'enfuirait d'Anvers"
Montasser AlDe'emehMontasser AlDe'emeh est chercheur à la KuLeuven et à l'Université d'Anvers. Il étudie la radicalisation islamique, le jihad international et les combattants belges en Syrie.
18/07/14 à 14:49 - Mise à jour à 30/03/15 à 20:00

Source : Le Vif

Spécialiste du djihad, le reporter Montasser AlDe'emeh s'est rendu sur le front syrien en compagnie de djihadistes belges et néerlandais afin de tenter de démêler leurs motivations. "La discrimination sur le marché de l'emploi, le racisme dans la police anversoise. Même un chien s'enfuirait d'Anvers" déclare un de ces djihadistes.

Après le lever du jour, je pars pour une base militaire du Front al-Nosra en compagnie d'un djihadiste. Les avions de combat visent tout ce qui bouge. Nous quittons les quartiers d'ouest de la ville d'Alep le plus vite possible.

Entre-temps, le djihadiste belge assis dans la voiture me raconte l'histoire de son neveu. "Mon neveu était à l'école primaire à Anvers. C'était Pâques et l'enseignante avait divisé les élèves en deux groupes. Un groupe de musulmans et un groupe de non-musulmans. Les non-musulmans ont reçu des oeufs de Pâques, et les musulmans rien".

J'ouvre les fenêtres de la voiture. Le sifflement des chasseurs à réaction n'impressionne pas le conducteur. Il poursuit : "Le marché de l'emploi est également touché par la discrimination. Un jour, je suis parti chercher un job de vacances avec des amis via un bureau d'intérim. Mes amis autochtones ont eu un job contrairement à nous, les musulmans. En revanche, je trouve bien qu'il y ait du racisme à l'entrée des discothèques. Certains videurs refusent de laisser entrer les musulmans. Une bonne chose ! Les musulmans n'ont rien à faire là!"

Un AK 47 sur les genoux

Nous continuons vers la base militaire, les fenêtres ouvertes et sous le sifflement des chasseurs. Un AK 47 sur ses genoux, un jeune homme blond lit le Coran devant la porte de la base.

Je lui demande d'où il vient. "Je viens de Finlande" répond-il. Je lui demande si la Finlande ne lui manque pas . "Non, seuls le café, le lait, et le paysage me manquent" me répond-il. "Et tes parents ?". "Non, mes parents sont des incroyants" explique le Finlandais. J'insiste: "Ils ne te demandent pas de revenir"? "Non, ils ont renoncé" me répond-il sèchement. Plus tard, j'apprends que l'homme s'est converti à l'islam en Finlande. Il est entré en contact avec un djihadiste qui l'a incité sur internet à venir combattre. À l'heure actuelle, ils se battent ensemble à Alep.

Un djihadiste belge devenu commandant local entre dans la base. Je m'assieds et trois enfants viennent m'entourer. Le djihadiste claque bruyamment la porte derrière lui. Un des enfants prend peur. Pensait-il qu'une bombe avait explosé ?

Je demande à l'un des enfants s'il aime les djihadistes étrangers. "Oui, ils combattent pour Dieu. Ils sont nos frères et Assad est notre ennemi. Je les préfère aux alaouites. Les alaouites sont des incroyants. Ils déifient Ali, le gendre du prophète, et bafouent les autres compagnons".

"Nous aimons Oussama Ben Laden"

"Je suis blessé à la jambe" dit Ayman, un des enfants. "Assad et son armée avaient largué un conteneur plein de TNT sur un quartier résidentiel. J'ai très mal. Même après un an. La barre en fer sera retirée après la fête du Sacrifice" dit-il. Je lui demande quel est son message à la communauté internationale. "Que Dieu maudisse l'Occident. Pourquoi sont-ils du côté d'Assad ? Pourquoi lui permettent-ils de continuer à nous bombarder?" Je lui demande ce que l'Occident devrait faire. "Nous livrer la tête d'Assad. Je le hais. Il a tué les gens que j'aime". Je demande au garçon visiblement frustré quel est son rêve. "La libération de la Syrie et le martyre" dit-il, plein de conviction. Je demande s'ils n'ont pas d'autres rêves. "Si Allah est content de nous, tout ira bien" répond-il résolument. Je leur demande s'ils vont à l'école. "Oui, nous suivons un cours auprès d'un combattant du Front al-Nosra. Nous avons appris une partie du Coran par coeur. Nous aimons Oussama Ben Laden. Lui au moins nous défendait".

À l'école avec le Front al-Nosra

Lors de mon enquête, j'ai constaté que le Front al-Nosra fonde des écoles dans les zones conquises. On leur apprend que l'honneur d' Oumma (la communauté islamique mondiale) est réparé par le djihad armé. Les garçons comme Ayman sont formés pour l'avenir. Le rêve ultime des djihadistes au Front al-Nosra est de libérer la mosquée al-Aqsa à Jérusalem. "La souffrance des Palestiniens ne pourra cesser qu'avec le djihad armé" estime un djihadiste néerlandais.

Un djihadiste anversois se joint à la conversation. Je lui pose quelques questions. Je lui demande si le djihad lui plaît. "Nous ne sommes plus opprimés" répond-il. Je leur demande s'ils étaient opprimés en Belgique. "Es-tu sérieux ? L'interdiction du voile, l'interdiction de porter un niqab en rue, la discrimination sur le marché de l'emploi, le racisme dans la police anversoise. Et notre foi y est insultée en permanence. Même un chien s'enfuirait d'Anvers" répond l'Anversois. Je lui demande comment ses parents ont réagi à son départ. "Ma mère me comprend, mais mon père pas. Il me dit tout le temps que je dois rentrer et que le djihad armé n'est pas obligatoire". Je lui demande si s'était lié à Sharia4Belgium. "Non, je n'ai jamais eu aucun rapport avec eux. J'étais toujours dans la mosquée De Koepel" dit-il en riant.

Montasser AlDe'emeh


A propos de l'auteur

Montasser AlDe'emeh est chercheur à la KuLeuven et à l'Université d'Anvers. Il étudie la radicalisation islamique et le jihad international. Dans ce cadre, il suit un petit groupe de djihadistes belges partis combattre en Syrie. Dans ces billets, Montasser ne fait que rapporter les déclarations de certains djihadistes ainsi que les opinions de Syriens sur place. Il n'est donc pas ici question de soutenir un quelconque mouvement radical, mais bien d'obtenir des éléments d'information afin de comprendre les motivations de ces jeunes Belges. Cette série de billets quotidiens sera complétée par un article d'analyses de Montasser AlDe'emeh en fin de semaine.
 

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Radicalisme et discrimination à l'emploi: une étude démontre un lien

Une étude démontre effectivement le lien qui existe entre la discrimination à l'emploi et les départs de combattants en Syrie ou en Irak. Ce lien entre ces deux phénomènes à Bruxelles serait très élevé. Et de manière plus générale, la Belgique se classe particulièrement mal dans les deux cas: forte discrimination et taux important de départs vers le Moyen-Orient.

L'auteur l'admet lui-même : son étude ne doit pas être prise au pied de la lettre. Sa méthodologie n'est sans doute pas irréprochable. Il n'empêche, le taux de corrélation mis en évidence est trop élevé pour pouvoir balayer le constat d'un revers de la main.

Olivier Derruine est économiste et collaborateur à la Revue Nouvelle. "Il semble effectivement qu’il y ait un lien entre discrimination vécue par les personnes d’origine étrangère (ou bien qui se différencient du groupe majoritaire par leur religion ou leur habillement par exemple) et les départs vers la Syrie ou l’Irak, car certains d’entre eux peuvent se sentir humiliés, méprisés par la société dans laquelle ils vivent."

Olivier Derruine plaide donc pour des mesures d'ordre socio-économique plutôt que pour une approche strictement sécuritaire.

Du côté de BECI et des employeurs bruxellois, on reconnaît l'existence d'une discrimination mais on pointe surtout l'enseignement du doigt. "L’autre question qui se pose, c’est la qualité de la formation aujourd’hui de toute une série de jeunes bruxellois, pour l’essentiel d’origine étrangère, déclare Olivier Willocx (administrateur délégué de BECI). Selon nous, c’est essentiellement un problème de qualité d’enseignement qui expliquerait cette discrimination."

Pour autant, les employeurs ne restent pas indifférents face au phénomène de sous-emploi massif des personnes d'origine étrangère. BECI s'apprête à publier un livre blanc sur la question très bientôt.

Pour prendre connaissance de l'étude, voici le lien vers l'article publié dans la Revue Nouvelle(par Olivier Derruine).

Philippe Carlot
 
Perso, je veux bien croire que la stigmatisation et le racisme (car ce que décrit le gars est plus du racisme anti-maghrébin qu'anti-musulman, pour ce coup-là, je suis d'accord avec @Diranke^^) contribue à la radicalisation de certains. Et qu'il est urgent de lutter contre cela.

Mais cela n'explique pas que nombre de recrues soient également issues de pays musulmans qui sont tout sauf islamophobes ou discriminatoires face aux musulmans. Donc, il y a d'autres ressorts à la radicalisation.
 
les causes et les intentions différent d'une personne à une autre concernant "le jihad en syrie".

la discrimination et la marginalisation dans les sociétés en font partie hélas.

Oui, je pense que c'est un cocktail de plusieurs facteurs... Dans le cas de l'article, il semble que ce soit des partisans d'Al-Nosra, qui comparativement à Daesh paraît moins violent et injuste. Ce n'est donc pas forcément non plus le même profil que ceux qui rejoignent Daesh.
 

Islamogeek

Fissoul
y'a aussi l'aspect eschatologique et millénariste qu'on néglige souvent, le retour du califat rappelle les croisades avec les chrétiens qui ont cru à une fin du monde vers les années 1000 et partir restaurer le "royaume de Dieu" en terre sainte .
 

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Les djihadistes belges en Syrie: "Même un chien s'enfuirait d'Anvers"
Montasser AlDe'emehMontasser AlDe'emeh est chercheur à la KuLeuven et à l'Université d'Anvers.

Entre-temps, le djihadiste belge assis dans la voiture me raconte l'histoire de son neveu. "Mon neveu était à l'école primaire à Anvers. C'était Pâques et l'enseignante avait divisé les élèves en deux groupes. Un groupe de musulmans et un groupe de non-musulmans. Les non-musulmans ont reçu des oeufs de Pâques, et les musulmans rien".
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J'imagine que ce type parle de l'école il y a une dizaine d'années ou ces dernières années? il faut dire que la ville d'Anvers a très longtemps été gérée par le SPA de Patrick Janssens, c est à dire des sois disant socialistes.... comment peut on tolérer ce qui ressemble à un véritable apartheid? ne pas donner des oeufs de pâques à des enfants simplement parce qu'ils ont les cheveux noirs, c'est tellement bas, une mesquinerie des plus vils..... pauvre abruti de prof, probablement lié au vlaams belang, qui pullule dans cette région d'Anvers.....


L'une des idées qui ressort de cet excellent travail de ce chercheur flamand (Montasser) est que si Anvers avait été moins intolérante, qu'elle n'avait pas été longtemps le bastion de l'extrême droite raciste du vlaams belang qui a empoisonné les relations entre les anversois, si les médias flamands n'avaient pas déroule le tapis rouge à des extremistes comme dewinter..., si le SPA avait mis en place des politiques de mixités sociales et d'égalité des chances à l'école comme ailleurs en Europe (UK, Pays bas pourtant voisins,...) ou avait sanctionné les actes de racisme, est ce que Shariaforbelgium aurait existé? est ce que tous ces jeunes seraient partis en Syrie? s'ils n'étaient pas discriminés -au point de n'avoir rien à perdre (ni job, ni vie sociale)- :seraient ils partis en Syrie pour une cause désesperé et servir de chaire à canon? la réponse en filigrane de ce chercheur et celles d'autres sociologues est clairement non! la ville d'Anvers et surtout ses politiques (ou l'absence de politique) est en tout cas en partie clairement responsable de cette situation et du départ de ces jeunes ....
 
y'a aussi l'aspect eschatologique et millénariste qu'on néglige souvent, le retour du califat rappelle les croisades avec les chrétiens qui ont cru à une fin du monde vers les années 1000 et partir restaurer le "royaume de Dieu" en terre sainte .

Je suis d'accord aussi sur l'aspect millénariste. Et on sait généralement comment ce type de concepts ont fini...
 

Islamogeek

Fissoul
Je suis d'accord aussi sur l'aspect millénariste. Et on sait généralement comment ce type de concepts ont fini...

au début y'a la ferveur , puis la fièvre , puis ça se calme..pour mieux se répéter plus tard :D

le prophète (paix et bénédiction sur lui) ne disait il pas que les musulmans suivront pas à pas le même chemin que les juifs et les chrétiens ?
 
au début y'a la ferveur , puis la fièvre , puis ça se calme..pour mieux se répéter plus tard :D

le prophète (paix et bénédiction sur lui) ne disait il pas que les musulmans suivront pas à pas le même chemin que les juifs et les chrétiens ?
Oui, et l'expérience montre que cela fait généralement beaucoup de morts...
 
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