Menu
Accueil
Forums
Nouveaux messages
En ce moment
Nouveaux messages
Nouveaux messages de profil
Connexion
S'inscrire
Quoi de neuf
Nouveaux messages
Menu
Connexion
S'inscrire
Forums
Art et Culture
Culture
Dom Juan de Molière, Acte III scène 2
JavaScript est désactivé. Pour une meilleure expérience, veuillez activer JavaScript dans votre navigateur avant de continuer.
Vous utilisez un navigateur obsolète. Il se peut que ce site ou d'autres sites Web ne s'affichent pas correctement.
Vous devez le mettre à jour ou utiliser un
navigateur alternatif
.
Répondre à la discussion
Message
[QUOTE="bento, post: 6999695, member: 1953"] 2) Une épreuve pour le Pauvre Finalement, c’est plutôt le Pauvre qui subit une épreuve. Il est d’abord mis face à ses propres contradictions. Tout d’abord, Dom Juan montre que l’aide du pauvre est intéressée (« ton avis est intéressé »). Ensuite il souligne l’illogisme qu’il y a à prier pour la prospérité des autres alors que lui- même est dans la misère, et à s’occuper davantage des autres que de lui-même. Enfin lorsque le Pauvre dit qu’il prie pour les « gens de bien qui lui donnent quelque chose », il présente la prière comme un mode de paiement, une activité intéressée et une forme de flatterie pour motiver le don. Dom Juan ne relèvera pas ce point et préfèrera l’attaquer sur son oisiveté. Sa question est déjà une moquerie, par l’opposition entre « occupation» et « arbres ». Le contraste entre le ton railleur de Dom Juan et l’humilité du pauvre est également à remarquer. Ainsi, Dom Juan met en relief l’inutilité de prières qui ne récompensent pas celui qui les fait et le ridicule et l’hypocrisie de la situation du Pauvre qui ferait mieux de s’occuper de lui-même plutôt que du sort de ses donateurs. Il laisse entendre qu’il y a là une preuve supplémentaire de l’inexistence d’un Dieu qui laisse ses fidèles dans le dénuement. 3) La recherche sincère d’une foi réelle ? Par son geste final, on peut se demander si Dom Juan reconnaît et respecte la foi véritable du Pauvre qui ne capitule pas et donc montre la supériorité de sa croyance sur la tentation, la supériorité aussi des valeurs célestes aux valeurs terrestres. Dom Juan est constamment en quête de Dieu, cette quête se fait sous une forme provocante, mais cette provocation même est un appel, une volonté de connaître et d’éprouver Dieu. Ce qui n’est pas une démarche athée mais impie, si Dom Juan était véritablement convaincu de l’inexistence de Dieu pourquoi perdre tant de temps à l’offenser ? Dom Juan apparaît de toute façon sous les traits de l’éternel insatiable, ce n’est pas une femme qu’il désire mais le désir même ainsi que le plaisir de la conquête, de même il semble ne pas pouvoir arrêter de chercher Dieu mais de façon négative par le péché et le blasphème. Il admirerait donc le Pauvre. On peut aussi voir ce geste comme son refus de capituler et de n’avoir pas le dernier mot et de passer pour un seigneur. Le texte : ACTE III, scène 2 – Dom Juan, Sganarelle, Francisque. SGANARELLE. Enseignez-nous un peu le chemin qui meine à la Ville. LE PAUVRE. Vous n’avez qu’à suivre cette route, Messieurs, et détourner à main droite quand vous serez au bout de la forest. Mais je vous donne avis que vous devez vous tenir sur vos gardes, et que depuis quelque temps, il y a des voleurs icy autour. D. JUAN. Je te suis bien obligé, mon amy, et je te rends graces de tout mon coeur. LE PAUVRE. Si vous vouliez, Monsieur, me secourir de quelque aumosne. D. JUAN. Ah, ah, ton avis est interessé à ce que je vois. LE PAUVRE. Je suis un Pauvre homme, Monsieur, retiré tout seul dans ce bois depuis dix ans, et je ne manqueray pas de prier le Ciel qu’il vous donne toute sorte de biens. D. JUAN. Eh, prie-le qu’il te donne un habit, sans te mettre en peine des affaires des autres. SGANARELLE. Vous ne connoissez pas Monsieur, bon homme, il ne croit qu’en deux et deux sont quatre, et en quatre et quatre sont huit. D. JUAN. Quelle est ton occupation parmy ces arbres ? LE PAUVRE. De prier le Ciel tout le jour pour la prosperité des gens de bien qui me donnent quelque chose. D. JUAN. Il ne se peut donc pas que tu ne sois bien à ton aise ? LE PAUVRE. Helas, Monsieur, je suis dans la plus grande necessité du monde. D. JUAN. Tu te moques, un homme qui prie le Ciel tout le jour ne peut pas manquer d’estre bien dans ses affaires. LE PAUVRE. Je vous asseure, Monsieur, que le plus souvent je n’ay pas un morceau de pain à mettre sous les dents. D. JUAN. Voila qui est étrange, et tu es bien mal reconnu de tes soins ; ah ah, je m’en vais te donner un Louis d’or tout à l’heure pourveu que tu veuilles jurer. LE PAUVRE. Ah, Monsieur, voudriez-vous que je commisse un tel péché ? D. JUAN. Tu n’as qu’à voir si tu veux gagner un Louis d’or ou non, en voici un que je te donne si tu jures, tiens il faut jurer. LE PAUVRE. Monsieur. D. JUAN. A moins de cela tu ne l’auras pas. SGANARELLE. Va, va, jure un peu, il n’y a pas de mal. D. JUAN. Prens, le voila, prens te dis-je, mais jure donc. LE PAUVRE. Non Monsieur, j’ayme mieux mourir de faim. D. JUAN. Va va,] je te le donne pour l’amour de l’humanité. Mais que voy-je là, un homme attaqué par trois autres ? la partie est trop inégale, et je ne dois pas souffrir cette lascheté. (Il court au lieu du combat.) Dom Juan, ou Le Festin de Pierre, Molière [/QUOTE]
Insérer les messages sélectionnés…
Vérification
Répondre
Forums
Art et Culture
Culture
Dom Juan de Molière, Acte III scène 2
Haut