Un Dumas un peu trop blanc?

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L'ex-Miss France Sonia Rolland s'émeut mercredi du manque de ressemblance entre l'écrivain français et l'acteur qui l'incarne, Gérard Depardieu...

Polémique sur le physique d’Alexandre Dumas. Alors que sort ce mercredi en salles L’autre Dumas, un film de Safy Nebbou sur la relation qu’entretenait l’écrivain français avec son nègre littéraire, l’ex-Miss France Sonia Rolland s’émeut du manque de ressemblance entre l’auteur et l’acteur qui l’incarne, Gérard Depardieu.

Cheveux crépus

«Dumas avait des traits assez négroïdes, explique-t-elle dans Le Parisien. Dans ce film, on occulte son histoire, il est grimé, on lui met des bouclettes sur une tête de Gaulois.» L’écrivain était en effet quarteron, ce qui signifie qu’il avait un quart de sang africain hérité de sa grand-mère noire. «On préfère fermer les yeux sur toute une partie de notre histoire parce qu’il est trop risqué de monter un film avec un acteur noir ou métis? poursuit la comédienne. On peut voir ça comme du mépris.»

Pourtant, le réalisateur du film réfute les accusations de Sonia Rolland. «Dumas était aux trois quarts blanc, ça aurait été une erreur historique de choisir un acteur métis même si c’est une éventualité à laquelle on a réfléchi», fait valoir Safy Nebbou, lui-même métis, qui souligne les efforts réalisés sur le tournage: «Il avait les yeux bleus comme Depardieu et les cheveux crépus, on a frisé ceux de l’acteur et on lui a foncé le teint.»

Négationnisme

Mais la polémique est lancée et Sonia Rolland n’est pas la seule à regretter ce choix artistique. Dans une tribune sur le site Rue89, les journalistes et écrivains Emmanuel Goujon et Serge Bile dénoncent un «blanchiment». «Alexandre Dumas se décrivait, d'ailleurs, lui-même, dans ses Mémoires, comme un "nègre", avec des "cheveux crépus" et un "accent légèrement créole". Tout l'inverse, à l'évidence, de… Gérard Depardieu», écrivent-ils.

«Que personne n'ait trouvé à redire à ce tour de passe-passe est encore plus surprenant. Que n'aurait-on pas dit, à l'inverse, si pour les besoins d'un film, Denzel Washington avait incarné Jean Moulin, si Pascal Légitimus avait donné son visage à Molière, et si Sonia Rolland s'était prise pour Jeanne D'Arc?» ajoutent-ils. Et de rejoindre les accusations de Sonia Rolland d’un 7e art français jugé trop timoré: «Le cinéma a pris, par le passé, la liberté de confier des rôles de Noirs à des acteurs blancs qu'on prenait soin de grimer. L'Autre Dumas s'inscrit dans cette veine négationniste qui, quand elle ne blanchit pas, occulte, de la mémoire collective, les grands hommes issus de l'Outre-Mer.» Le débat est lancé.

http://www.20minutes.fr/article/383710/Culture-Un-Dumas-un-peu-trop-blanc.php
 
L'ex-Miss France Sonia Rolland s'émeut mercredi du manque de ressemblance entre l'écrivain français et l'acteur qui l'incarne, Gérard Depardieu...

Polémique sur le physique d’Alexandre Dumas. Alors que sort ce mercredi en salles L’autre Dumas, un film de Safy Nebbou sur la relation qu’entretenait l’écrivain français avec son nègre littéraire, l’ex-Miss France Sonia Rolland s’émeut du manque de ressemblance entre l’auteur et l’acteur qui l’incarne, Gérard Depardieu.

Cheveux crépus

«Dumas avait des traits assez négroïdes, explique-t-elle dans Le Parisien. Dans ce film, on occulte son histoire, il est grimé, on lui met des bouclettes sur une tête de Gaulois.» L’écrivain était en effet quarteron, ce qui signifie qu’il avait un quart de sang africain hérité de sa grand-mère noire. «On préfère fermer les yeux sur toute une partie de notre histoire parce qu’il est trop risqué de monter un film avec un acteur noir ou métis? poursuit la comédienne. On peut voir ça comme du mépris.»

Pourtant, le réalisateur du film réfute les accusations de Sonia Rolland. «Dumas était aux trois quarts blanc, ça aurait été une erreur historique de choisir un acteur métis même si c’est une éventualité à laquelle on a réfléchi», fait valoir Safy Nebbou, lui-même métis, qui souligne les efforts réalisés sur le tournage: «Il avait les yeux bleus comme Depardieu et les cheveux crépus, on a frisé ceux de l’acteur et on lui a foncé le teint.»

Négationnisme

Mais la polémique est lancée et Sonia Rolland n’est pas la seule à regretter ce choix artistique. Dans une tribune sur le site Rue89, les journalistes et écrivains Emmanuel Goujon et Serge Bile dénoncent un «blanchiment». «Alexandre Dumas se décrivait, d'ailleurs, lui-même, dans ses Mémoires, comme un "nègre", avec des "cheveux crépus" et un "accent légèrement créole". Tout l'inverse, à l'évidence, de… Gérard Depardieu», écrivent-ils.

«Que personne n'ait trouvé à redire à ce tour de passe-passe est encore plus surprenant. Que n'aurait-on pas dit, à l'inverse, si pour les besoins d'un film, Denzel Washington avait incarné Jean Moulin, si Pascal Légitimus avait donné son visage à Molière, et si Sonia Rolland s'était prise pour Jeanne D'Arc?» ajoutent-ils. Et de rejoindre les accusations de Sonia Rolland d’un 7e art français jugé trop timoré: «Le cinéma a pris, par le passé, la liberté de confier des rôles de Noirs à des acteurs blancs qu'on prenait soin de grimer. L'Autre Dumas s'inscrit dans cette veine négationniste qui, quand elle ne blanchit pas, occulte, de la mémoire collective, les grands hommes issus de l'Outre-Mer.» Le débat est lancé.

http://www.20minutes.fr/article/383710/Culture-Un-Dumas-un-peu-trop-blanc.php

Il y a bien des artistes noirs se pleignent de ne jouers que des rôles de noirs et qui voudraient qu'on les reconnaissent aussi autrement .
Alors pourquoi l'inverse serait-il plus dérangeant ?
L'important c'est la prestation de l'acteur pas ce qu'il représente.
 
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