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Seize années après le décès du sociologue Abdelmalek Sayad , les éditions du Seuil viennent de publier une série de textes inédits dans le champ de l'immigration qui traitent de l'école et des familles immigrées. A travers cet ouvrage dirigé par Smaïn Laacher, sociologue et Benoît Falaise, historien de l'éducation, A. Sayad propose une réflexion critique sur la manière dont l'institution scolaire perçoit les enfants des familles immigrées apparus dans l'espace scolaire.
Selon A. Sayad, c'est par les enfants que l'institution scolaire a pris connaissance des familles immigrées. La confrontation avec ces nouveaux publics a fourni à l'école qui vit "une crise morale" et des "incertitudes" une opportunité pour s'interroger sur son rôle, sa fonction et ainsi la légitimité de son action: "L'école a trouvé dans l'immigration le lien et le motif pour révéler au grand jour, les doutes qui l'habitent", écrit A. Sayad.
L'école et les familles immigrées entretiennent une relation caractérisée par de l'incertitude et «une mutuelle défiance». Chez les familles immigrées, cette méfiance se manifeste à travers la vision que ces dernières ont de l'école et de son rôle à l'égard de leurs enfants. Leur connaissance de cette institution est le résultat d'une déception qui se transforme en suspicion voire en accusation. Car de leur point de vue, l'école a failli à son rôle puisqu'elles lui imputent la responsabilité de l'échec scolaire de leurs enfants et mettent l'accent sur son incapacité de répondre à leurs attentes qui selon A. Sayad "dépassent le cadre scolaire et concerne tous les domaines de l'existence de l'immigré, et en premier lieu, à son statut".
Ainsi, l'école devient à leurs yeux, un lieu de "perdition". C'est également «l'école du diable». Cette vision n'est jamais exprimée en public mais plutôt dans un cadre très intime: "Le procès que les immigrés font à l'école est sévère et silencieux. Il n'est exprimé qu'en 'aparté' il n'est parlé qu'entre partenaires 'complices', c'est-à-dire les familles qui ont des enfants scolarisés', écrit A. Sayad.
Le mérite de A. Sayad est d'avoir tenté de mettre en lumière l'illusion entretenue, d'une part, par les familles immigrées qui se manifeste par "la fidélité à soi". Et d'autre part, celle de la société d'immigration qui pensait que "cette fidélité -pouvait- être sauvegardée et perpétuée grâce à l'école".
L'objectif principal du sociologue était de changer la nature des rapports entre l'école et les familles immigrées dans le but de restaurer la confiance et de faire en sorte que "l'élève découvre un intérêt nouveau et réel à l'école et au travail dans la société".
http://www.huffingtonpost.fr/nadia-agsous/abdelmalek-sayad-ecole-enfants-immigration_b_5994882.html
Selon A. Sayad, c'est par les enfants que l'institution scolaire a pris connaissance des familles immigrées. La confrontation avec ces nouveaux publics a fourni à l'école qui vit "une crise morale" et des "incertitudes" une opportunité pour s'interroger sur son rôle, sa fonction et ainsi la légitimité de son action: "L'école a trouvé dans l'immigration le lien et le motif pour révéler au grand jour, les doutes qui l'habitent", écrit A. Sayad.
L'école et les familles immigrées entretiennent une relation caractérisée par de l'incertitude et «une mutuelle défiance». Chez les familles immigrées, cette méfiance se manifeste à travers la vision que ces dernières ont de l'école et de son rôle à l'égard de leurs enfants. Leur connaissance de cette institution est le résultat d'une déception qui se transforme en suspicion voire en accusation. Car de leur point de vue, l'école a failli à son rôle puisqu'elles lui imputent la responsabilité de l'échec scolaire de leurs enfants et mettent l'accent sur son incapacité de répondre à leurs attentes qui selon A. Sayad "dépassent le cadre scolaire et concerne tous les domaines de l'existence de l'immigré, et en premier lieu, à son statut".
Ainsi, l'école devient à leurs yeux, un lieu de "perdition". C'est également «l'école du diable». Cette vision n'est jamais exprimée en public mais plutôt dans un cadre très intime: "Le procès que les immigrés font à l'école est sévère et silencieux. Il n'est exprimé qu'en 'aparté' il n'est parlé qu'entre partenaires 'complices', c'est-à-dire les familles qui ont des enfants scolarisés', écrit A. Sayad.
Le mérite de A. Sayad est d'avoir tenté de mettre en lumière l'illusion entretenue, d'une part, par les familles immigrées qui se manifeste par "la fidélité à soi". Et d'autre part, celle de la société d'immigration qui pensait que "cette fidélité -pouvait- être sauvegardée et perpétuée grâce à l'école".
L'objectif principal du sociologue était de changer la nature des rapports entre l'école et les familles immigrées dans le but de restaurer la confiance et de faire en sorte que "l'élève découvre un intérêt nouveau et réel à l'école et au travail dans la société".
http://www.huffingtonpost.fr/nadia-agsous/abdelmalek-sayad-ecole-enfants-immigration_b_5994882.html