Education pour tous de l’unesco : bilan mi-figue mi-raisin en 15 ans pour le maroc

Le Maroc fait partie des pays qui ont « amélioré leurs performances dans le domaine de l’éduction » depuis le Forum mondial sur l’éducation de Dakar en avril 2000, indique l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture UNESCO dans son rapport fraichement publié.

Scolarisation universelle dans le primaire

En effet, le Maroc a réalisé le deuxième objectif du programme. En effet parti d’un taux net de scolarisation de 71% en 1999, le royaume est parvenu à la scolarisation universelle dans le primaire (99%) en 2013. L’Unesco s’en félicite, estimant que la Charte nationale d’éducation et de formation instaurant la « décennie de l’éducation » (2000-2009) a grandement contribué à cette avancée. Cela avait donné lieu à de nombreux investissements d’infrastructures scolaires dans les zones rurales et à l’amélioration de l’accès à l’éducation pour ces populations, notamment les filles.

En prenant également en compte les avancées notées dans le milieu urbain, le royaume a considérablement réduit les disparités d’accès à l’école fondées sur le genre. Ce qui lui a permis d’avancer sur le 5ème objectif de l’Education pour tous, à savoir la parité et l’égalité des sexes dans l’éducation. Outre cela, l’UNESCO salue également les améliorations concernant l’égalité des sexes au sein du corps enseignant. En effet, la part des enseignantes est passée de 39 à 54 % entre 1999 et 2012.

Redoubler d’efforts

Pour ce qui est des autres objectifs, les autorités marocaines ont encore du pain sur la planche. Considérant que le mouvement Education pour tous prend fin cette année, le challenge est énorme. L’Unesco estime que le royaume a considérablement avancé dans la scolarisation préprimaire avec une progression d’au moins 25% en 15 ans, mais estime déjà peu probable que le Maroc atteigne l’objectif d’au moins 80% d’ici fin 2015.

L’autre gros challenge est celui de la qualité de l’éducation. Le rapport révèle le nombre d’élèves (environ 30) par enseignant au Maroc a quasiment stagné, alors qu’au Forum de Dakar en 2000, Rabat s’était engagé à réduire ce nombre. De plus, les agents onusiens déplorent que « le temps d’instruction officiellement prévu diffère du temps d’apprentissage réel », rappelant qu’en 2007, les pertes d’heures de cours représentaient plus de 39 % du temps d’instruction officiellement prévu dans les écoles marocaines.

Au passage, le rapport salue l’officialisation de l’amazigh comme lance nationale aux côtés de l’arabe dans la Constitution de 2011, mais regrette que « dans la pratique, l’amazigh n’est quasiment pas employé à l’écrit ». L'Unesco estime que la pratique effective de cette langue contribuera amplement à l'avancée de l'éducation, notamment chez les femmes issues du milieu rurale et originaires du Sud du royaume, un moyen de contribuer au recul de l'analphabétisme chez les adultes.

Pour finir, l'UNESCO recommande au royaume de poursuivre son élan vers le respect de l'égalité entre les sexes dans l'éducation. « Les pays comme […] le Maroc, qui sont proches de l’objectif de parité et affichent un taux global de scolarisation élevé, devront redoubler d’efforts pour surmonter les obstacles à la scolarisation auxquels se heurtent les filles les plus marginalisées », conseille l'instance onusienne.

Education pour tous de l’UNESCO : Bilan mi-figue mi-raisin en 15 ans pour le Maroc
 
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