Education aux médias : selon que vous soyez américain ou bangladaise...

kolargool

schtroumpf CoCo
VIB
il n’est pas question non plus de tenir une comptabilité morbide pour savoir si certaines victimes le sont plus que d’autres. Jetons donc un coup d’oeil sur l’actualité récente pour voir comment ces nobles principes se vivent et s’appliquent dans les médias ces derniers jours.
Une des règles de base qu’on enseigne dans les écoles de journalisme est que "L'intérêt d'un fait divers en un point du monde est directement proportionnel au nombre de morts et inversement proportionnel à la distance qui nous sépare de ce point." Et on y ajoute deux autres critères qui peuvent peser lourd dans la balance : la notoriété des personnes impliquées et le côté spectaculaire de l’incident.

En termes plus simples, cela signifie qu’un mort à Charleroi mérite plus d’intérêt que dix morts en Argentine - sauf s’il y a parmi eux un Président, ou un Pape, ou un international de football... ou deux Belges (mais ce dernier critère ne vaut que pour la Belgique !). Et qu’on ne parlera d’un mort au Cameroun que s’il a reçu une météorite de cinquante kilos sur la tête.

De Boston à Dacca

La suite sur ce lien : http://www.michelcollon.info/Education-aux-medias-selon-que.html

Combien vaut les mort Bengladais et ce de Boston dans la presse (400 contre 4)

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Ah oui, encore deux détails. On a retrouvé des T-shirts marqués Benetton dans les ruines de l’usine. Et la grande majorité des travailleurs de l’usine étaient en fait de jeunes ouvrières, évidemment musulmanes (comme la quasi-totalité de la population du pays).

Quel intérêt y aurait-il donc que vous sachiez que les T-shirts que vous portez sont produits par des jeunes filles musulmanes -


et portant très certainement le voile - qui ne rêvent absolument pas de se faire sauter avec une bombe en plein milieu de votre supermarché mais qui espèrent simplement pouvoir nourrir un peu mieux leur famille.
J’ai commencé cet article en écrivant que tout le monde vous dira, la main sur le cœur, que toutes les victimes innocentes ont droit au respect et qu’il serait indécent de les "analyser" et de les "peser" en fonction de critères dont elle n’ont que faire.
Et bien cette règle ne s’applique pas à nos médias. Sur le marché de la compassion intéressée, il vaut beaucoup mieux être un amateur de sport aux Etats-Unis, blanc et chrétien si possible, que d’être une jeune ouvrière, musulmane de surcroît, au Bangladesh
 
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