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Bladinaute averti
Et pendant que l’Éducation nationale s’épuise en pédagogisme, la Chine utilise avec succès les méthodes qui marchaient chez nous il y a 40 ans.

Atlantico : 70 enseignants britanniques sont partis à Shanghai, numéro 1 au classement PISA, pour observer les méthodes éducatives qui y sont employées, rapporte le site The Conversation (voir ici). Alors que la France s’épuise actuellement dans des débats autour des nouveaux programmes, que pensez-vous de cette démarche consistant à se rendre sur place pour voir ce qui se fait ailleurs ?
Jean-Paul Brighelli : Les Anglais ont au moins l’originalité d’aller voir les systèmes éducatifs les plus performants — on aurait pu citer Singapour (particulièrement pour les mathématiques) ou la Corée du Sud à côté de Shanghai, qui non seulement est en tête des classements, mais triomphe chaque année depuis au moins dix ans dans les Olympiades de maths.






Nous, nous nous obstinons à chercher des modèles dans les systèmes qui caracolaient en tête de PISA il y a dix ans — essentiellement la Finlande. Ce sont des choix idéologiques : les pédagogistes à la manœuvre en France seraient outrés de l’initiative britannique : la pédagogie chinoise est, de notre point de vue européen, quasi terroriste. Beaucoup d’appelés, très peu d’élus : l’accès au Supérieur est extrêmement filtré. Bref, chacun va voir si l’herbe est plus verte ailleurs.

Il est ressorti de ces observations que les Chinois pratiquent la méthode d’enseignement qui était traditionnellement en vigueur en Europe il y a 40 ans. Bien que Shanghai soit connu pour son système extrêmement élitiste et peu représentatif du reste de l’éducation chinoise, quels enseignements pourrait-on en retirer ? Toute idéologie mise de côté, qu'est-ce qui est bon à prendre ?
L’Angleterre n’a pas attendu Shanghai pour avoir Oxford ou Cambridge. Nous n’avons pas attendu la Finlande pour avoir le meilleur système d’enseignement au monde — celui de la IIIème République. Chaque pays doit développer le système qui lui est propre. On peut toujours aller voir ailleurs, mais c’est en restant fidèle à son propre génie que l’on réussit le mieux. Croyez-vous que les Chinois soient tentés de copier le système français ? Nous avons nous-même démantibulé l’école de la République en nous laissant influencer par des pédagogues américains des années 1950, puis en les combinant avec des idéologies scandinaves. Résultat, nous ne savons plus enseigner à la française. On ne réussit pas un boeuf bourguignon en allant voir comment les uns préparent le hamburger ou le hareng à la crème aigre et les autres le canard laqué.

Dans la plupart des pays occidentaux il est de nos jours considéré que l’enfant doit être actif pour mieux assimiler les connaissances. Cependant, la réussite chinoise tend à démontrer que la posture en apparence passive de l’élève face à un professeur qui, craie en main, expose le contenu du cours, ne nuit pas à sa réussite, et pourrait même l’améliorer. Comment l’expliquez-vous ?
L’enfant est une pâte molle, dans laquelle on peut imprimer une foule de connaissances. De surcroît, il est demandeur — en quête de "pourquoi" dès qu’il sait parler —, et désireux de faire plaisir. Et contrairement à une légende entretenue par les plus paresseux des pédagogues, il n’est pas rétif au travail, pourvu qu’on lui en explique les objectifs et l’intérêt. Et il adore rentrer chez lui le soir et étaler ce qu’il a appris pendant la journée — sauf qu’on ne lui apprend littéralement plus rien depuis qu’il est censé être "acteur de son propre savoir", quoi qu’un tel jargon puisse signifier.


Selon une étude britannique (voir ici), le fait de s’adapter au profil d’apprentissage de chaque enfant, et d’abandonner le système de notation traditionnel pour un mode d’évaluation moins "traumatisant" serait inefficace. Aurions-nous dû en rester aux méthodes d’enseignement héritées de la 3e république ?
L’enseignement à la carte institutionnalisé est une aberration. Un vrai enseignant s’adapte naturellement sinon à chaque enfant, du moins à chaque groupe. Son travail c’est de trouver le biais pour faire entrer des connaissances nouvelles dans des crânes vierges. En prétendant que les enfants pouvaient "construire" (d’où l’appellation de "constructivisme" donné à cette idéologie aberrante) son propre savoir, on a renoncé à la transmission verticale, qui est le seul moyen — le seul ! — de faire passer des connaissances. Croyez-vous que les hommes des cavernes aient perdu du temps à suggérer à chacun de leurs gosses de chercher chacun de son côté le moyen de faire du feu ? Ils le leur apprenaient — et les enfants, formés, trouvaient d’autres techniques. C’est ainsi que ça marche — et pas autrement. Les Chinois l’ont compris — et ils dominent le monde. Nous faisons le contraire — et notre civilisation s’effondre. À vous de conclure à qui la faute.




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article intéressant. Les enfants ne savent plus écouter le maître et on leur dit même parfois chez eux qu ils sont des surdoués. Alors la soif d apprendre, on ne la voit plus.
Sans parler du sens de l autorité qui se perd.

Bref c est un long sujet!!
 
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