Menu
Accueil
Forums
Nouveaux messages
En ce moment
Nouveaux messages
Nouveaux messages de profil
Connexion
S'inscrire
Quoi de neuf
Nouveaux messages
Menu
Connexion
S'inscrire
Forums
Art et Culture
Forum amazigh
El walid mimun : biographie d’un écorché vif !
JavaScript est désactivé. Pour une meilleure expérience, veuillez activer JavaScript dans votre navigateur avant de continuer.
Vous utilisez un navigateur obsolète. Il se peut que ce site ou d'autres sites Web ne s'affichent pas correctement.
Vous devez le mettre à jour ou utiliser un
navigateur alternatif
.
Répondre à la discussion
Message
[QUOTE="amsawad, post: 12811701, member: 142969"] Dans ce 1er album, Walid Mimun « l’écorché vif » semble avoir donné le meilleur de lui : chaque morceau paraît narrer une partie de la vie de chacun d’entre nous ou tout au moins la vie dans laquelle on se projette en tant que rifain. Il s’est montré émouvant, sincère, talentueux et créatif. Après ses déboires avec l’administration marocaine, El Walid se replie sur lui quelques années. Il refait surface en 1986 avec l’enregistrement d’un second album : amtlu3 (le vagabond). Toujours fidèle à l’état d’esprit du départ, il parvient néanmoins à combiner ce qui relève de la revendication politique intrinsèque comme dans neccin s a (on est d’ici), usind (ils sont venus), min ne3na neccine ? (qui sommes nous ?)… avec une description narrative de la vie villageoise plus gaie et plus légère comme dans aqbuc (la jarre). Dans cette chanson, il parle d’une femme rifaine traditionnelle. Il décrit sa démarche, sa tenue vestimentaire, ses bijoux... Il dit, «Parée de son lizar blanc, avec une jarre sur le dos, elle va puiser cette eau de source glacée qui coule le long du fleuve en temps de canicule. De pas en pas, on entend le bruit de ses chevillières, on distingue sa longue chevelure recouverte d’un foulard fin, on perçoit ses bracelets et ses parures au loin… ». Walid Mimun nous offre un voyage dans un tourbillon de couleurs digne du mythe de la rifaine. Outre cette description sympathique et en somme toute banale, il y a une double lecture à avoir pour comprendre le probable message crypté de notre vedette. Il faudrait sans doute s’attarder sur des symbole tels que A3rur (dos, auquel il fait souvent référence dans ses œuvres), aqbuc (jarre, synonyme de la chance et de la richesse), aman(eau), lizar (habit traditionnel, symbole de la féminité et de l’authenticité), lmehDur(longue chevelure), acemlal(blanc), axelxal (bijou)… Après ces deux créations majeures, Walid Mimun réalise ce qu’il a souvent crié dans sa besogne. Il fuit vers les Pays-Bas comme c’était et c’est encore le cas de plusieurs stars rifaines. Comme si l’exil était exutoire. Comme si le Rif ne l’entendait pas et, à défaut de changement, il fallait s’expatrier pour vivre cette mutation ailleurs. Sa chanson, a dwerd a mmi inu (reviens mon fils), issue de cet album artisanal interdit de commercialisation dans les années 80, illustre parfaitement sa nouvelle vie. Comme s’il l’avait prédit. Et chacun pourrait s’y reconnaître à des degrés différents. C’est l’histoire d’une mère restée dans le Rif qui appelle son fils ayant choisi la voie de l’exil. Elle ne l’a pas revu depuis plusieurs années et a le cœur brisé. Elle lui demande de revenir car il y possède des « droits ». « Il » lui répond : « je suis là parmi irumiyen (les chrétiens, les européens…) car je n’ai vécu que misère et malheurs di tmurt inu (dans mon pays natal). Je ne peux pas revenir Ô mère à ce cimetière. Je préfère rester là à noyer ma mélancolie. Tu peux Ô mère me compter parmi les errants et les désoeuvrés.» Sans doute que sa maman a été entendue et notre Walid dédaigne enfin de regagner le Rif en 1994 juste au moment où le roi du Maroc prononce son discours sur « l’utilté d’enseigner tmazight au même titre que les autres langues nationales ». Il ne faut voir là probablement qu’une simple coïncidence. En 1995/96, El Walid revient avec un 3eme album intitulé tayyut (brume) où on retrouve des créations et quelques reprises de son 1er album. Dans l’ensemble, c’est une œuvre douce et agréable mais on l’attendait plus incisive. Les reprises ont en effet perdu de leur ferveur bien que les nouveaux morceaux soient d’une beauté sans équivoque. Référence faite au titre emblématique, tayyut : « Mon cœur fait des vagues telle une mer agitée. Il éclate comme cette foudre qui s’abat sur mes frères en bord des routes se nourrissant d’herbe. Cette brume et ce nuage de poussière se déplacent et se posent sur ces villages dans la grisaille au fin fond des tribus. Trime ô saisonnier, ton bien te sera confisqué. C’est de lumière dont on a besoin pour sortir de cette obscurité. Il faudrait trouver la bonne mèche pour nous éclairer. » ; ou à celui de tadbirt (colombe), chant à l’amour : Ô colombe, si tu parvenais à t’envoler Je te confie cette missive à l’intention de ma bien-aimée Dis lui que mon Amour pour elle Est dans mon cœur un délice Lis la aux monts et océans que tu franchiras Lis la aux fleuves et à leurs sources si tu bois Lis la à ma bien-aimée et demande lui « comment vas-tu ? » Dis lui que mon Amour pour elle est dans mon cœur un délice Tels les pétales de coquelicots Nourries par la rosée du matin Tu t’es envolée tel un papillon Sur mon cœur tu t’es posée Tu étais mon claire de lune Qui illuminait mes nuits Tu étais mon soleil Qui éclairait mes jours Après ces belles paroles, Walid Mimun reprend le chemin de l’exil et s’installe en Belgique où il vit actuellement. Il s’y produit occasionnellement dans le cadre de festivals et autres manifestations d’envergure. Il a lancé un dernier album qui comporte de nombreuses nouveautés : atarres (la personne au sens masculin), lqarn 15 (le XVe siècle)… Où l’on a la sensation que les choses demeurent immuables. Prochainement, Walid Mimun a rendez-vous pour un duo avec H’mmu Kemmus (comme celui qu’il avait réalisé avec Ammuri M’Barek quelques années auparavant) pour son album qui sera commercialisé au printemps 2005. Ce chanteur, originaire de « Tamazgha Occidentale » (sud-ouest du Maroc) comme il aime à le dire, est l’un de ces mordus de notre Walid. Espérons que les œuvres de l’un comme de l’autre, ensemble ou séparément, s’imposent dans la diaspora rifaine et amazighe par extension. A "Tin Beccart (Timbechat)"... [url]http://arrif.com1.free.fr/Litterature/Dossier/index.php?subaction=showfull&id=1106241772&archive&start_from&ucat=5[/url] [/QUOTE]
Insérer les messages sélectionnés…
Vérification
Répondre
Forums
Art et Culture
Forum amazigh
El walid mimun : biographie d’un écorché vif !
Haut