"On ne sait ce qui est le plus étonnant, en vérité. Que ce pays s'offre enfin une équipe ministérielle après avoir battu tous les records mondiaux en matière de crise politique ? Qu'il s'apprête à être dirigé par un Wallon (cela n'a plus été le cas depuis la démission d'Edmond Leburton, en 1974) ? Ou qu'il délègue au Conseil européen des chefs d'Etat et de gouvernement un socialiste (seuls le Danemark et l'Autriche font désormais de même) ?
Pour parachever ces "anomalies", il y a aussi l'incroyable destinée de cet homme qui masque ses 60 ans derrière un physique de jeune premier entretenu à coups d'exercices intenses, un éternel noeud papillon rouge et de minutieuses teintures capillaires.
Elio Di Rupo est né en juillet 1951 dans un camp de baraquements pour immigrés, au pied des charbonnages de Morlanwelz, dans le Hainaut. Sa famille, originaire des lumineuses Abruzzes avait, comme beaucoup d'autres, dû opter pour le climat pluvieux d'un pays alors florissant, qui échangeait avec l'Italie de la main-d'oeuvre contre des livraisons de charbon. Paysans sans terre, les Di Rupo - 6 enfants et le petit dernier à naître - quittèrent San Valentino in Abruzzo Citeriore en empruntant de quoi payer leur voyage. Ils échouèrent dans les baraques de ce qui est devenu une destination touristique, la Cantine des Italiens, le long du canal du Centre.
En 1952, le sort s'acharne : parti à vélo chercher des poulets pour le mariage de son deuxième fils, Nicola Di Rupo est broyé par un camion. Son épouse, analphabète, disposera désormais d'une pension mensuelle de 300 francs belges (7,5 euros) pour élever ses 7 enfants. Elle doit envoyer trois de ses fils dans un orphelinat, mais veut garder le petit Elio auprès d'elle. Deux autres fils et une fille, rapidement mariés, l'aideront à survivre. "On n'avait rien, mais j'avais l'amour de ma mère", explique, dans un livre d'entretiens qui vient de paraître en Belgique (Elio Di Rupo, Une vie, une vision, éditions Racine), celui que l'ascenseur social allait, malgré tout, porter vers les sommets. Docteur en chimie, il opte pour la politique et, en 1982, il est élu conseiller municipal à Mons. Il commence son sans-faute, devenant successivement bourgmestre (maire) de Mons, député européen, ministre de l'enseignement, vice-premier ministre, président de la Région wallonne.
Fameuse revanche pour celui qu'au sein même de sa formation, certains traitaient de "petit macaroni" au début de sa carrière."
http://www.lemonde.fr/europe/articl...eut-croire-au-conte-de-fees_1613458_3214.html
Pour parachever ces "anomalies", il y a aussi l'incroyable destinée de cet homme qui masque ses 60 ans derrière un physique de jeune premier entretenu à coups d'exercices intenses, un éternel noeud papillon rouge et de minutieuses teintures capillaires.
Elio Di Rupo est né en juillet 1951 dans un camp de baraquements pour immigrés, au pied des charbonnages de Morlanwelz, dans le Hainaut. Sa famille, originaire des lumineuses Abruzzes avait, comme beaucoup d'autres, dû opter pour le climat pluvieux d'un pays alors florissant, qui échangeait avec l'Italie de la main-d'oeuvre contre des livraisons de charbon. Paysans sans terre, les Di Rupo - 6 enfants et le petit dernier à naître - quittèrent San Valentino in Abruzzo Citeriore en empruntant de quoi payer leur voyage. Ils échouèrent dans les baraques de ce qui est devenu une destination touristique, la Cantine des Italiens, le long du canal du Centre.
En 1952, le sort s'acharne : parti à vélo chercher des poulets pour le mariage de son deuxième fils, Nicola Di Rupo est broyé par un camion. Son épouse, analphabète, disposera désormais d'une pension mensuelle de 300 francs belges (7,5 euros) pour élever ses 7 enfants. Elle doit envoyer trois de ses fils dans un orphelinat, mais veut garder le petit Elio auprès d'elle. Deux autres fils et une fille, rapidement mariés, l'aideront à survivre. "On n'avait rien, mais j'avais l'amour de ma mère", explique, dans un livre d'entretiens qui vient de paraître en Belgique (Elio Di Rupo, Une vie, une vision, éditions Racine), celui que l'ascenseur social allait, malgré tout, porter vers les sommets. Docteur en chimie, il opte pour la politique et, en 1982, il est élu conseiller municipal à Mons. Il commence son sans-faute, devenant successivement bourgmestre (maire) de Mons, député européen, ministre de l'enseignement, vice-premier ministre, président de la Région wallonne.
Fameuse revanche pour celui qu'au sein même de sa formation, certains traitaient de "petit macaroni" au début de sa carrière."
http://www.lemonde.fr/europe/articl...eut-croire-au-conte-de-fees_1613458_3214.html