Enquête | international //enseignement supérieur au maroc :

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la rose et le réséda
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le modèle français s'exporte bien

Le Maroc développe son enseignement supérieur à vitesse grand V et s'appuie, notamment, sur ses relations historiques avec la France pour y parvenir. Du double diplôme à l'implantation d'écoles françaises en passant par la formation des enseignants, les partenariats entre établissements français et marocains n'ont jamais été aussi féconds.

"L'État marocain encourage les accords et échanges avec la France, ouvre la porte aux enseignes internationales de l'enseignement supérieur qui s'installent à Casablanca, Marrakech ou Rabat. Le pays a érigé l'enseignement et la formation en priorité nationale et y consacre de plus en plus de moyens pour répondre à la pression des jeunes et aux besoins des entreprises, marocaines et multinationales s'installant au Maroc", analyse Thami Ghorfi, président d'ESCA École de Management, située à Casablanca.

Enseignants français qui se déplacent au Maroc, doubles diplômes, voire délocalisation de diplômes existants, implantation de campus de grandes écoles françaises... Les coopérations franco-marocaines au royaume de Mohamed VI prennent des voies variées mais de plus en plus nombreuses, portées par le développement de l'enseignement supérieur local. Le nombre d'étudiants y a augmenté de 40% en trois ans.

Un besoin toujours croissant d'ingénieurs
Les écoles d'ingénieurs françaises sont des partenaires particulièrement recherchées depuis longtemps. Avec le programme gouvernemental "10.000 ingénieurs" lancé en 2006, le Maroc ambitionne en effet de former au moins 10.000 ingénieurs par an, pour accompagner la croissance économique du pays, qui reste stable à 5%.

"Des entreprises avec lesquelles nous collaborons (Alstom et Airbus notamment), étaient demandeuses d'implantations d'écoles d'ingénieurs françaises pour leurs filiales au Maroc. Notre projet de campus allait dans le sens de la volonté politique marocaine, donc l'administration nous a aidé à obtenir les autorisations nécessaires", se rappelle Sylvain Orsat, directeur de l'EIGSI.

En 2006, l'école d'ingénieurs française a été l'une des premières à ouvrir un campus à Casablanca, ville considérée comme le poumon économique du Maroc, mais aussi comme un "hub" de l'Afrique.

Le double diplôme en fer de lance
Si les grandes écoles françaises multiplient les accords avec les établissements marocains depuis une quinzaine d'années, les universités de l'Hexagone ne sont pas en reste. "Les étudiants marocains préfèrent les diplômes universitaires reconnus par l'État français, car il est plus facile d'avoir des équivalences pour continuer des études en France", constate Moulay Ahmed Lamrani, président d'HEEC (École des hautes études économiques et commerciales) à Marrakech.

Cette école de management marocaine privée a ainsi choisi de développer des partenariats avec les universités françaises, avec quatre doubles diplômes, notamment avec Montpellier 1 et l'université de Bourgogne.

Parmi les autres types d'association, Moulay Ahmed Lamrani cite aussi "'la délocalisation' de diplômes français existants déjà, dans notre école, avec 70% de l'enseignement donné par les Français". "Il y a un réel engouement chez les Marocains, les jeunes générations sont attirées par nos formations, enseignées en français, accréditées et assurées en partie par des professeurs français", renchérit François Bonvalet, directeur de Toulouse Business School, école de commerce implantée à Casablanca depuis 2005.

Une nouvelle université orientée "recherche"
Les coopérations se déclinent désormais du côté de la recherche. Un nouvel établissement marocain d'envergure, l'université Mohamed VI Polytechnique, vient ainsi d'être créée et compte accueillir à terme 12.000 étudiants, pour faire face aux besoins de l'enseignement supérieur public, aujourd'hui surchargé. Parmi ses écoles internes, l'EMINES, spécialisée dans le management industriel a été créée en 2013 en partenariat avec l'École des mines de Paris.

"Les entreprises marocaines font faire une grande partie de leurs recherches à l'étranger. Il y avait donc la place pour une nouvelle université où la recherche occupe une place centrale et qui soit capable de convaincre à terme les entreprises de devenir partenaires de recherche", justifie Nicolas Cheimanoff, directeur de l'EMINES.

Il constate cependant avec ce projet, que "le plus dur est d'attirer les bons enseignants-chercheurs, qu'ils soient marocains, français ou d'autres nationalités. Ce sont en effet les enseignants-chercheurs permanents, à temps plein ou à temps partiel, qui vont nous permettre de capitaliser les produits de nos investissements de recherche. Pour cela, nous faisons notamment valoir la possibilité de faire des essais à grande échelle dans les différents domaines de recherche de l'université".

Les enseignants-chercheurs créent souvent des partenariats avec les établissements français où ils ont fait leur doctorat.
(B. Benameur)

LES liens du doctorat
Des liens entre la France et le Maroc qui s'expliquent par l'histoire nationale mais aussi par des trajectoire personnelles. À l'INPT (Institut national des postes et télécommunications), 90% des partenaires à l'international sont français.

Une évidence, pour Bedreddine Benameur, le directeur, qui a fait ses études supérieures en France : "Beaucoup d'intellectuels marocains ont étudié en France. En revenant au Maroc, les enseignants-chercheurs créent souvent des partenariats avec les établissements français où ils ont fait leur doctorat. J'ai fait ma thèse à Supélec, nous avons donc un master en commun avec cette école".

Ces liens prennent aussi des voies plus institutionnelles. En mai 2015, une convention a été signée avec le ministère de l'Éducation nationale marocain pour acter de la formation des professeurs marocains des classes préparatoires scientifiques par leurs confrères français, déjà en œuvre depuis 2012.


Nous cherchons désormais de l’expertise dans nos partenariats. Nous avons en projet un master sur le transport intelligent avec l’université technologique de Compiègne et un master sur la cyber-sécurité avec un établissement finlandais", annonce Bedreddine Benameur, directeur de l’INPT. // © Delphine Dauvergne Un modèle français par défaut ?
Les établissements marocains ne vont-ils pas être tentés d'aller voir du côté anglo-saxon pour se développer ? Moulay Ahmed Lamrani, le président de HEEC, se veut réaliste : "notre pays restera attaché à la France, pas parce que le système est meilleur, mais parce que la coopération est plus facile, grâce à la langue commune, mais aussi parce qu'un professeur français coûte trois fois moins cher à faire venir qu'un Américain".

Hervé Riou, président de l'UPSTI (Union des professeurs de sciences et techniques industrielles) ne craint pas la concurrence : "le Maroc ne changera pas de modèle pour adopter celui des Anglo-saxons, car les différences sont trop importantes, il y a une culture de formation à la française déjà bien ancrée, avec notamment l'adoption du système européen LMD."

Côté français, la dynamique d'implantations ne se dément pas. Rien qu'à la rentrée 2015, ont ouvert le campus de l'EM Lyon à Casablanca, l'École centrale Casablanca ou encore l'Insa Euro-Méditerranée à Fès, qui formera des étudiants des deux rives.


L'enseignement supérieur au Maroc en chiffres
- 156.000 bacheliers (11% d'une classe d'âge)
- Plus de 650.000 étudiants
- 13 universités publiques, 5 universités privées, une université publique à gestion privée
- Plus de 5.000 étudiants en CPGE (24 publiques, 40 privées)
- 41 écoles d'ingénieurs (dont 22 publiques).

(chiffres 2014)
Delphine Dauvergne |


mam
 
Les marocains sont doués pour les sciences exactes et l'avaient toujours démontré de par leurs accès facile aux grandes Écoles et Instituts de Recherche Internationaux, et ici au Bled également ....ou même ailleurs ( à la NASA ils et elles sont hautement sollicités)
Fier de mes compatriotes !!!

Quand on a un référentiel historique, culturel et civilisationnel séculaire et ancestral ..On ne produit que des jeunes, compétents et intelligents, qui font la fierté de ce vieux pays ...malgré les insuffisances et les lacunes
 

mam80

la rose et le réséda
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Les marocains sont doués pour les sciences exactes et l'avaient toujours démontré de par leurs accès facile aux grandes Écoles et Instituts de Recherche Internationaux, et ici au Bled également ....ou même ailleurs ( à la NASA ils et elles sont hautement sollicités)
Fier de mes compatriotes !!!

Quand on a un référentiel historique, culturel et civilisationnel séculaire et ancestral ..On ne produit que des jeunes, compétents et intelligents, qui font la fierté de ce vieux pays ...malgré les insuffisances et les lacunes

http://www.bladi.info/threads/palmares-international-these-180-secondes.413541/
maroc 3ème

mam
 
Bien entendu, ces chiffres ont de quoi satisfaire sans pour autant nous permettre de nous prononcer en terme qualitatif ou de nous en-enorgueillir ...
Jadis, on calculait à la main, à la règle de calcul, à l'aide d'abaques. Depuis l’avènement des calculatrices programmables (parfois interdites lors des examens), nous avons basculé dans l'ère des logiciels experts, clés en main, générant fainéantise et confiance absolue en un système d'information, que l'on se contente d'approvisionner en données, constantes, coefficients. Des systèmes d'informations (black-box), des logiciels, dont souvent, le jeune ingénieur ignore totalement la structure, les formules mises en œuvre, les limites, les bugs potentiels, incapable d'extraire et de lire les lignes du programme, et dont il n'a même pas eu connaissance, ni mis en pratique lors du cursus scolaire.
L'exemple type est celui d'autocad, de covadis, TRNsys, PVsys, e-dial, etc..., incontournables et qui ne sont pas intégrés dans le cursus d'apprentissage de certaines écoles d'ingénieurs.
Pire, souvent, ils sont incapables de reprendre les calculs à la main, de tirer la lourde chaine d'arpenteur, d'expliquer les origines d'un coefficient arrêté de manière conventionnelle, d'estimer les besoins, les pertes, les rendements, les caractéristiques techniques des matériaux "non-standardisés" ou passés par un labo, voire de s'assurer de la fiabilité des données fournies et des concordances avec la réalité du terrain, la vigilance annihilée par une accommodante confiance démesurée.

Le problème n'est pas de produire 10000 "ingénieurs" qui n'auront d'ingénieur que le "nom", à peine techniciens ayant l'échelle administrative d'ingénieur d'état, mais de produire de véritables compétences dignes de ce nom, comme aussi celui de savoir retenir les meilleurs issus des grandes écoles qui s'expatrient en général en France et ailleurs.

Les administrations marocaines, replètes de gestionnaires, doivent soit intégrer des compétences nouvelles techniques, soit favoriser le départ des premiers, par une mise à la retraite anticipée sélective, pour leur substituer les ingénieurs qui jusqu'à présent grossissent les rangs des chômeurs.

Il faut accélérer la mutation qualitative des ressources humaines dans l'administration, sans attendre le départ des générations à la retraite, et les charges qui seront créées par l'alourdissement des caisses de retraites seront "largement" compensées par les économies conséquentes au suivi des marchés et une meilleure gestion scientifique des soumissions et des dépenses publiques.
 
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