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Enseignement : faut-il fermer "l'école" ?
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[QUOTE="didadoune, post: 13875359, member: 374519"] [U]La scolarisation problématique des filles dans les campagnes marocaines[/U] Le droit à l’éducation constitue au niveau international un préalable pour assurer l’égalité entre hommes et femmes. Ce droit ne peut se réaliser qu’avec la participation des Etats, de la société civile et des populations concernées. Dès 1998, le Maroc a déployé des moyens importants pour réaliser l’objectif de généralisation d’un enseignement de base et de qualité. Malgré les efforts consentis, le Maroc à l’instar des autres pays d’Afrique, n’échappe pas à la donne internationale, puisque tous les enfants n’ont pas accès au droit à l’éducation et notamment les enfants des zones rurales. Les filles sont les plus grandes victimes de l’ineffectivité de ce droit pour de nombreuses raisons, surtout traditionnelles et économiques[1]. Si, dès 1992, le Maroc a fait inscrire dans le préambule de sa Constitution son attachement aux droits de l’homme, tels qu’ils sont reconnus au niveau international, il n’en demeure pas moins que le droit à l’éducation qui constitue le point de départ du respect des droits de l’homme (ce droit joue un rôle important dans la sensibilisation, l’information et l’éducation aux droits de l’homme) n’est pas encore généralisé[2]. Vue l’importance de ce droit, il est nécessaire de s’interroger sur la situation de la scolarisation des enfants des zones rurales au Maroc. Pourquoi les pouvoirs publics n’arrivent-ils pas à honorer leurs obligations en matière de généralisation de l’enseignement ? Quelles sont les contraintes observées et les actions entreprises pour y remédier ? Pour répondre à ces questions, dans une première partie, les causes de l’absence de généralisation du droit à l’éducation aux filles et aux enfants des zones rurales seront abordées et en seconde partie les mesures prises par l’Etat pour renforcer l’effectivité de ce droit. Les causes de l’absence de scolarisation des filles Au Maroc, tous les enfants en âge de scolarité obligatoire n’ont pas accès à l’école et ce constat concerne surtout les filles et notamment celles des zones rurales[3]. L’ineffectivité du droit à l’éducation peut avoir de nombreuses causes[4], mais, celles qui mettent davantage en péril la scolarisation des filles sont des causes extrascolaires, tels que le coût de l’école, le travail des petites filles et les mariages précoces. 1- Coût de l’école Même si l’enseignement public est en principe gratuit, il ne faut pas oublier tout ce qu’engendre la scolarisation d’un enfant. Le coût de l’école est considéré comme une cause extrascolaire qui influe considérablement sur le choix que fait un ménage de ne pas inscrire son enfant à l’école et sur celui de l’en soustraire une ou deux années seulement après son inscription[5]. L’achat des fournitures, mais aussi les frais d’assurance, les cotisations pour l’association des parents d’élèves, les nécessaires débours pour la tenue vestimentaire, sans parler des frais de cours supplémentaires représenteraient plus d’un quart des revenus duménage pour près d’un cinquième des familles aux revenus lesplus bas[6]. De ce fait, certaines familles sont obligées de faire un choix en matière d’enfants à scolariser. Souvent, ces dernières préfèrent dépenser pour la scolarisation des garçons au détriment de celle des filles, car, ils estiment que les garçons trouveront un travail grâce aux études et que les filles peuvent les aider directement dans les tâches ménagères quotidiennes. Cette situation est très courante dans la plupart des pays d’Afrique et notamment dans les zones rurales où la pauvreté constitue le premier facteur de rétention des filles dans leur domicile. En 2004, au Maroc, 58,18% des filles des zones rurales n’allaient pas à l’école contre 18,68% en milieu urbain[7]. Parfois, l’aide apportée par la petite fille à ses parents va bien au-delà, la poussant même à exercer une activité rémunérée, peu gratifiante. 2- Travail des petites filles La Convention n°138 du Bureau internationale du travail (BIT) fait correspondre l’âge minimum de travail à l’âge de scolarité obligatoire afin de garantir aux enfants le plein développement de leur capital humain. Cependant, le travail des enfants est une réalité qui se développe dans le monde... Au Maroc, beaucoup de parents poussés par la pauvreté décident de faire travailler leurs petites filles comme bonnes ou employées de maison, plutôt que de les envoyer à l’école. Cette décision qui parait inéluctable pour de nombreux parents est lourde de conséquences pour le développement humain et intellectuel des enfants, du fait des travaux contraignants, des horaires de travail excessifs et des violences physiques et verbales subies. Ainsi, de nombreuses petites filles, dès l’âge de huit ans se retrouvent dans des ménages étrangers afin d’y travailler dans des conditions très contraignantes (près de douze heures par jour) pour un maigre salaire (500 dirhams)[9], versé directement aux familles. Si l’Etat n’a pas réussi à faire cesser cette activité informelle, il faut tout de même souligner ses efforts, tels que la réduction du nombre d’enfants de moins de 15 ans au travail, passant de 517.000 en 1999 à 123.000 en 2011[10] et la préparation d’une loi sur la réglementation du travail domestique. A côté du travail des filles, il existe une autre forme de servitude qui apparaît plus respectable, car elle est entourée de légalité, mais elle a autant de répercussion sur la scolarisation : il s’agit du mariage des jeunes filles. 3- Mariage précoce L’âge de mariage a été fixé à dix-huit ans révolus pour l’homme et la femme, protégeant ainsi la jeune fille du phénomène des mariages forcés. A ce titre, le mariage en deçà de cet âge n’est possible que dans des cas exceptionnels soumis à l’appréciation des juges. Celui-ci rend une décision motivée expliquant l’intérêt et les raisons justifiant la dispense. Avant de prendre sa décision, le juge doit entendre le père et la mère du mineur ou à défaut son tuteur légal. Le juge a recours à une expertise médicale ainsi qu’à une enquête sociale pour éviter que le mariage du mineur ne présente un danger pour sa santé ou perturbe sa vie. Afin d’éviter toute tentative de mariage forcé, la demande de dispense doit être signée par l’intéressé et son tuteur.... Ces différents facteurs de non scolarisation des filles ont pour origine commune la pauvreté. Il s’agit d’un problème très important qui détermine le choix des parents de garder leurs filles au domicile familial, de les faire travailler ou de les marier. Il s’agit d’une cause profonde qui ne peut être résolue que par des solutions durables, telles que la réduction du chômage, le développement de l’entreprenariat. La généralisation de la scolarisation est intimement liée à l’amélioration du niveau de vie des familles. Les forts taux de pauvreté enregistrés dans les zones rurales expliquent en grande partie la différence de scolarisation entre les milieux urbains et les milieux ruraux. L’attitude de l’Etat qui privilégie les écoles des zones urbaines est également à prendre en compte, car en délaissant les écoles des zones rurales, de nombreuses filles n’auront pas accès à l’école. 4- Organisation et fonctionnement des écoles rurales Il existe une nette différence entre la prise en charge des écoles en milieux urbains et celle des écoles des zones rurales. Dans les écoles des zones urbaines, les infrastructures sont plus adaptées, les effectifs respectent mieux le niveau de compréhension des enfants, les enseignants sont plus nombreux et ont une meilleure formation. Certaines écoles bénéficient même d’un personnel de soutien aux enfants en difficulté (assistantes sociales ou psychologues). En revanche, les zones rurales sont délaissées[13], elles disposent de peu d’écoles qui en plus manquent d’infrastructures de base (toilettes et eau potable). Plus de 83% des établissements primaires souffraient de cette situation en 2008[14]. Par ailleurs, certaines écoles souffrent d'un manque de classes spécifiques pour chaque niveau. Des élèves de différents niveaux sont donc entassés dans une seule et même salle de classe, rendant les conditions d'apprentissage très difficiles. De plus, l'éloignement des établissements scolaires des domiciles des enfants aggrave la situation. Dans les communes rurales, la majorité des écoles se situent à des kilomètres des lieux d’habitation. Les problèmes de sécurité, d’hygiène et d’absence de transport favorisent la décision des parents de ne pas scolariser ou de mettre fin à la scolarisation des filles trop vulnérables pour apprendre dans de telles situations[15]. Il faut également signaler que l’école publique cède de plus en plus le terrain au secteur privé et donc délaisse l’éducation des enfants issus de familles modestes. Le manque de préscolaire en zones rurales est un exemple de ce déficit de l’école publique en matière de couverture scolaire. L’enseignement préscolaire est privé à près de 99% et surtout urbain, car les familles pauvres (zones rurales) ne disposent pas de moyens suffisants pour scolariser leurs enfants. De ce fait, les filles ne représentent qu’à peine 40% des enfants préscolarisés[16]. Certes, il est nécessaire que l’Etat encourage les acteurs privés à s’investir dans l’enseignement afin de proposer aux familles de nombreux choix en fonctions de leurs moyens, du niveau de réussite enregistré par l’école ou de la proximité de l’école du lieu d’habitation. Néanmoins, l’Etat doit continuer à jouer son rôle pour aider les familles pauvres à scolariser leurs enfants. Il doit donc s’impliquer davantage dans les régions peu attrayantes pour les entrepreneurs privés qui s’intéressent aux familles aisées. [/QUOTE]
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