"enseignement : france et belgique, champions de l’inégalité"

compteblad

PLD (Peace, Love and Diversity)
le Rapport PISA est téléchargeable sur le lien posté...


"Le service d’étude de l’Appel pour une école démocratique (Aped) a entrepris une analyse autonome et originale des données fournies par l’enquête PISA 2012. Ce travail confirme malheureusement la situation catastrophique de l’enseignement en Belgique et en France en matière d’équité sociale. Il apporte également des éléments nouveaux qui démontrent à quel point les mécanismes de ségrégation — sociale ou académique — sont importants dans la reproduction de ces inégalités scolaires."


tiens, c est curieux, ce sont justement les deux pays qui ont envoyé le plus de jihadistes en Syrie....

l'enseignement belge et français est à ce point inégal qu'il existe des écoles poubelles ou on apprend rien aux élèves sauf qu'ils sont des loozers, et sans esprit critique ils deviennent des proies faciles aux extrémistes...

le problème jihadiste serait résolu avec un enseignement de qualité et une société qui lutte contre le racisme et les discriminations
 

compteblad

PLD (Peace, Love and Diversity)
pour la Belgique, il y a aussi ici un rapport très intéressant de Dirk Jacobs, expert sur l'enseignement et les discriminations.
le rapport est téléchargeable sur ce lien


http://www.academia.edu/5188023/Ine...ance_de_lenseignement_obligatoire_en_Belgique


et un autre article du professeur Dirk Jacobs

http://www.enseignons.be/actualites/2011/02/07/immigritation-rime-segregation
Quand immigration rime avec ségrégation



Quand immigration rime avec ségrégation


On l’a souvent écrit ici, l’école ne remplit plus son rôle d’ascenseur social. Pire, elle reproduit les inégalités qu’elle est censée corriger. C’est d’autant plus vrai lorsqu’on se penche sur la question de l’immigration. A Bruxelles, ville cosmopolite s’il en est, l’Athénée Gatti de Gamond accueille 540 élèves dont 80 % sont d’origine étrangère. C’est près de 50 pays qui sont ainsi représentés dans cette école située au centre de la capitale. Une situation qui n’est pas exceptionnelle. D’autres établissements, parfois qualifiés de « ghettos », ont depuis ouvert leurs portes aux populations immigrées. Conséquence de ce phénomène, les « Belges de souche » désertent les quartiers populaires et cherchent d’autres écoles pour leurs enfants.

En Communauté française, environ 3 % des élèves sont de nationalité étrangère. Mais ils sont 12 % à être issus de l’immigration, principalement turque et marocaine, tout en possédant la nationalité belge. Un chiffre comparable à celui des pays voisins, avec une nuance tout de même. Dirk Jacobs, professeur de sociologie à l’ULB :


A Bruxelles, dans le secondaire, on est à 50 %, et très peu proviennent de pays de l’UE. Ceux-là vont plutôt dans les écoles européennes. Le phénomène de ségrégation scolaire existe dans toutes les grandes villes du pays, mais il est plus marqué à Bruxelles.

Mais notre enseignement échoue dans l’intégration de ces nouveaux élèves. Les enquêtes PISA l’ont parfaitement démontré : les résultats des élèves issus de l’immigration sont en moyenne moins bons que ceux obtenus par les Belgo-Belges. Une équipe de l’ULB qui s’était penchée en 2009 sur les résultats des immigrés à PISA 2006 ne cachait pas son inquiétude :


Leurs performances sont médiocres dans toute la Belgique. Aucun pays industrialisé ne présente un fossé aussi grand entre les élèves issus de l’immigration et les autres, et les résultats obtenus par les élèves d’origine étrangère sont parmi les plus faibles du monde développé.

Notre intégration a échoué

Trois ans plus tard, aux mêmes tests PISA, les résultats de ces élèves n’ont guère évolué. Alors quoi? Pourquoi ces jeunes issus de l’immigration échouent-ils? Pourquoi sont-ils systématiquement « relégués » dans les filières moins nobles que sont le technique et le professionnel? Est-ce parce que beaucoup seraient culturellement et socialement défavorisés? Une étude commandée à l’ULB par la Fondation Roi Baudoin a bien établi que la condition socio-économique de la famille est un facteur déterminant. Mais attention, ce statut socio-économique et la langue parlée à la maison n’expliquent qu’en partie les différences de résultats. Ce qui peut nous amener à conclure qu’il y a peut-être un problème spécifique qui concerne les enfants de milieu immigré, des facteurs propres à cette population : discriminations, attitudes face aux études, soutien parental…

Sans oublier le « poids de l’établissement » sur les résultats scolaires et le fait que de nombreux jeunes immigrés fréquentent des établissements où la pénurie est plus forte qu’ailleurs, d’où absentéisme des profs, manque de personnel qualifié (disposant des titres requis), etc.

Personne ne sera surpris d’apprendre que la ségrégation scolaire qui touche les immigrés se double d’un autre phénomène : la relégation. La hiérarchie scolaire est parfaitement définie: latin-maths, sciences humaines, technique et enfin, au bas de l’échelle, professionnel. Plus on « descend », plus les immigrés sont nombreux.

A cela s’ajoute une autre problématique : la cohabitation entre les différentes cultures. Fabienne Evrard, directrice du Collège technique « Aumôniers du travail » :


Pédagogiquement, il n’y a aucune différence à donner cours à des immigrés. Par contre, il est hyperimportant (sic) que nos profs connaissent la culture des élèves. C’est surtout vrai pour les enseignantes confrontées à la question de l’autorité vis-à-vis d’élèves musulmans, chez qui la femme n’a pas la même place dans la société.

« Si l’on veut la mixité, il faut l’imposer! »

Inutile de dire que pour Mme Evrard, comme pour ses collègues, la réussite de l’intégration scolaire passera par une meilleure mixité. Une mixité imposée à tous les établissements qui devraient tous proposer un 1er degré différencié, afin d’accueillir les élèves les plus faibles. Et une mixité qui obligerait les jeunes de milieux favorisés à fréquenter les écoles techniques et professionnelles, trop souvent mal perçues dans ces milieux.


Si on avait une mixité réelle, forcée, la répartition des immigrés serait plus équitable.

Un décret inscription… mais à l’envers finalement. Et certains proposent même, dans la foulée, de reporter le choix de la filière d’enseignement à l’âge de 15/16 ans, afin de réduire l’impact des facteurs socio-économiques et ethniques sur le choix. Sans oublier la question du voile qui doit être tranchée, pour l’instant, par chaque établissement. Avec le risque de voir la ségrégation se renforcer dans les écoles qui l’autorisent. A quand une décision uniforme?

« On va en payer les frais »

Quelles seront les conséquences de l’échec de notre intégration scolaire? Dirk Jacobs se montre plutôt pessimiste.


C’est une catastrophe. On va en payer les frais d’ici dix ans : tensions dans les villes, criminalité, économie informelle… On a d’ailleurs déjà commencé à payer, et je trouve même étonnant que ce ne soit pas pire. 50% des immigrés qui n’acquièrent pas les compétences de base, cela signifie 50% qui ne trouveront pas un job avec des perspectives. Certes, le système belge est un des plus forts en ce qui concerne les aides spécifiques (encadrement différencié, classes passerelles…), et la situation serait pire sans cela, mais elles ne servent à rien si l’on ne s’attaque pas à la ségrégation et à la relégation en cascade. Ce n’est pas seulement une question d’égalité des chances, mais aussi d’efficacité de notre système d’enseignement et de performance économique.1
1.La Libre – 5.02.11 [↩]
 
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