Enseignement: La guerre aux heures sup déclarée

petitbijou

Casablanca d'antan
VIB
C’EST un coup de pied dans la fourmilière que donne Mohamed El Ouafa, ministre de l’Education nationale en interdisant, de manière provisoire, aux enseignants du public d’assurer des heures supplémentaires dans les établissements privés. Cette mesure, salutaire pour l’enseignement public, est motivée par les abus constatés, les remarques des parlementaires et les préoccupations des parents. Ces derniers exigent un enseignement de qualité dans le public et craignent que l’effort des professeurs ne soit concentré uniquement dans le privé. Mais bizarrement, la note ne s’attaque pas au gros dossier des cours particuliers donnés par des enseignants (et comble du scandale des profs obligent leurs propres élèves à les suivre) et que les associations des parents d’élèves n’ont pas cessé de dénoncer ces dernières années. Ceci dit, cette interdiction est jugée pénalisante pour l’enseignement privé. Car comme l’explique les syndicats et les associations, les deux tiers des enseignants du public travaillent également dans le privé. Or, si la mesure vient à être appliquée de surcroît à la veille de la rentrée scolaire, de nombreuses écoles risquent de se retrouver sans enseignants. Datée du mercredi 4 septembre, la note circulaire interdit aux enseignants ainsi qu’aux inspecteurs de l’enseignement primaire et secondaire d’effectuer des heures supplémentaires dans le privé. Les établissements qui ne respecteront pas la mesure sont menacés de sanctions. «Une injustice. Le ministère ne nous a accordé aucun délai et si le département de l’Education nationale ne revient pas sur cette décision nous allons fermer les écoles», affirme Mohamed Talib, président de l’Alliance de l’enseignement privé au Maroc.
Même analyse auprès de l’Association Nationale des Ecoles Privées (ANEP) et de l’Union de l’Enseignement et de la Formation Libre au Maroc (UEFLM). Abdellah Khamiss, son président, parle aussi «d’une décision abusive qui signerait l’arrêt de mort de l’enseignement privé». Autorisées par la circulaire 109 datant de 2008, les heures supplémentaires étaient fixées à 6 par semaine avant d’être portées à 8 heures pour répondre aux besoins des écoles privées en enseignants. «Nous voulons avoir des professeurs permanents. Nous en avons formé mais ils ont été piqués par l’Education nationale qui a recruté du monde au cours de ces deux dernières années», soutient Mustapha Ghafiri, président de l’ANEP.

http://www.leconomiste.com/article/898221-enseignement-la-guerre-aux-heures-sup-d-clar-e
 
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