Entretien avec Yasser Arafat

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
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Mohamed EL BACHIR

La situation du peuple palestinien demeure étrange et étrangère, parce qu‘il est difficile et presque impossible à qui ne l’a point connue de se représenter la vie d’un peuple qui pour survivre a du mener un combat quotidien contre le « vide dont on veut toujours le recouvrir » (1). Les quelques peuples dont les Peaux-Rouges qui ont connu de telles situations n’y ont pas survécu pour en parler, sauf à nous faire parvenir dans les fracas de la civilisation moderne, certaines rumeurs de leur mémoire abolie...

Dans ce qui suit, le Président de l’Organisation de libération de la Palestine (O.L.P), Yasser Arafat, livre son analyse sur cet état de fait. Une analyse géopolitique faite en 1982 mais toujours d’actualité. En particulier, en ce qui concerne le soutien inconditionnel de l'impérialisme occidental à l'Etat d'Israël. Un soutien auquel l'Etat français s'est joint sans aucune limite. En prenant connaissance de cette analyse géopolitique, une question et une remarque s'imposent.

1°) La question : pourquoi le Président de l’O.L.P a signé les Accords d’Oslo, et ce, malgré le refus d’éminents représentants de l’O.L.P dont le poète Mahmud Darwich ?
2°) La remarque : la situation dont laquelle vit le peuple palestinien signifie que la Charte de l'O.L.P, loin d'être « caduque », est toujours d'actualité : un Etat démocratique et laïc sur l'ensemble de la Palestine. Leyla Shahid Barrada, Elias Sanbar et Roger Nab’aa, membres du comité directeur de la revue d’études palestiniennes, introduisent l'entretien avec Y. (...)


eyla Shahid Barrada, Elias Sanbar et Roger Nab’aa, membres du comité directeur de la revue d’études palestiniennes, introduisent l’entretien avec Y. Arafat dans les termes suivants : « Dans l’entretien qu’il a voulu nous accorder nous avons évité d’aborder les questions d’actualité. Non par prudence, ni parce que sans importance. Mais pour qu’il s’explique sur le sens du refus du peuple palestinien de se laisser recouvrir par ce vide. »

Ci-dessous un extrait de ce long entretien (1).

La violence ?


Ce terme de ’’terrorisme’’ dont les médias inféodés au sionisme nous taxent ne nous fait pas peur, notamment lorsqu’il est employé par des forces qui ont colonisé les peuples pendant des centaines d’années et qui ont qualifié de ’’terroristes’’ les mouvements de libération nationale quand ils luttaient contre l’occupation , le terrorisme et la discrimination raciale jusqu’à obtenir l’indépendance, comme ce fut le cas en Rhodésie-Zimbabwe.

C’est une accusation éculée. Elle constitue implicitement une insulte à la plupart des peuples dont les représentants siègent aujourd’hui à l’Assemblée générale de l’ O.N.U., et qui ont été accusés, avant leurs indépendances, d’être des terroristes par les milieux sionistes et impérialistes.

Qui menacent qui ? Les israéliens avec leurs F.16, leurs bombes nucléaires et les armes destructrices les plus modernes de l’arsenal américain, ou les défenseurs de la liberté, les résistants à l’occupant et ceux qui désirent vivre en paix dans leur patrie, libres et indépendants ?

De nouveaux Peaux-Rouges ?

...Cela ne veut pas dire que nos ennemis ne tenteront plus de pousser notre peuple à l’exil et d’affaiblir sa résistance. Les autorités israéliennes ont décidé récemment d’interdire à nos frères en Palestine occupée de recevoir l’assistance financière qui contribue à développer le réseau des services sociaux et éducatifs.

L’objectif de cette mesure est clair comme le jour : rendre les palestiniens illettrés, les affamer et les forcer à l’exil...........



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Drianke

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Palestine : 13 novembre 1974, discours historique de Yasser Arafat à l’ONU

Alors que le monde entier célébrait le 11 novembre les dix ans de la mort de Yasser Arafat, le 13 novembre est une autre date importante de son destin politique. Il y a quarante ans, le leader palestinien prononçait son discours le plus célèbre, à la tribune de l’ONU.

Il y a quarante ans, le 13 novembre 1974, Yasser Arafat est invité à s’exprimer à la tribune de l’ONU. C’est la première fois qu’un représentant de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) va participer aux débats, non pas sur le conflit israélo-palestinien ou sur le problème des réfugiés mais sur "la question de la Palestine". Depuis octobre 1974, l’OLP est en effet reconnue comme la représentante légitime du peuple palestinien. Dans une longue allocution, Yasser Arafat évoque la souffrance des Palestiniens, les massacres, les bombardements et les expulsions dont ils sont victimes et compare le désir d’indépendance de la Palestine à celui de l’Afrique du Sud, de l’Indochine ou encore de Chypre. Il dénonce le néo-colonialisme et l’impérialisme dont, selon lui, les puissances occidentales font preuve et "qui ne sont que des manifestations d’agression et de terreur".

Dans la deuxième partie de son discours, Yasser Arafat expose une diplomatie nouvelle et distingue le judaïsme du sionisme. En dénonçant les persécutions dont les Juifs ont été victimes, il accuse le sionisme d’adopter une position antisémite, raciste et même terroriste : "Si cette immigration des Juifs en Palestine avait eu pour but de leur permettre de vivre à nos côtés, en jouissant des mêmes droits et en ayant les mêmes devoirs, nous leur aurions ouvert les portes, dans la mesure où notre sol pouvait les accueillir. Tel a été le cas pour les milliers d’Arméniens et de Circassiens qui vivent parmi nous en tant que frères et citoyens bénéficiant des mêmes droits. Mais que le but de cette émigration soit d’usurper notre terre, de nous disperser et de faire de nous des citoyens de deuxième catégorie, c’est là une chose que nul ne peut raisonnablement exiger de nous. C’est pour cela que, dès le début, notre révolution n’a pas été motivée par des facteurs raciaux ou religieux. Elle n’a jamais été dirigée contre l’homme juif en tant que tel, mais contre le sionisme raciste et l’agression flagrante."

Enfin, Yasser Arafat expose ses plans d’avenirs : un État palestinien souverain et démocratique, dans lequel les Juifs seraient invités à vivre en harmonie avec les musulmans et les chrétiens. Néanmoins, il rejette toute forme de reconnaissance d’un état israélien. Bien qu’ambiguë, il s’agit de la toute première offre de paix présentée par Arafat : "Aujourd’hui, je suis venu porteur d’un rameau d’olivier et d’un fusil de combattant de la liberté. Ne laissez pas le rameau d’olivier tomber de ma main. Je le répète : ne le laissez pas tomber de ma main."


Les observateurs et journalistes du monde entier reconnaîtront le talent politique d’Arafat qui a réussi en quelques jours à faire d’un drame ignoré un débat international, et à changer les mentalités. Alors que jusqu’ici les Palestiniens étaient représentés comme des fedayins barbares et terroristes, l’opinion mondiale se prend de sympathie pour la cause palestinienne et les soutiens se font nombreux. Le 22 novembre 1974, l’Assemblée générale de l’ONU vote à une majorité écrasante (75 pour, 35 contres et 32 qui s’abstiennent) la reconnaissance du droit des Palestiniens à l’autodétermination, à l’indépendance nationale et à la souveraineté. L’OLP se voit octroyer un statut d’observateur permanent aux Nations unies. En 1976, l’ONU accepte par vote le principe d’un État palestinien.
 

Drianke

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Discours de Yasser Arafat à l'ONU en 1988​

En 1988, l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) décide de renoncer au terrorisme pour régler le conflit israélo-palestinien. Cette même année, Yasser Arafat, chef de l’OLP, tient un discours devant l’Assemblée générale des Nations Unies, réunie exceptionnellement à Genève, et propose un plan de paix aux autorités israéliennes présentes dans la salle.​

Légende photo: Discours de Yasser Arafat devant la quarante-troisième session de l'Assemblée générale des Nations Unies - 13 décembre 1988. Archives des Nations Unies, Genève.

Créée en 1964 à Jérusalem, l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) rassemble plusieurs mouvements de résistance palestiniens, dont l'objectif est la création d'un État palestinien indépendant. À la suite de la guerre des six jours, qui a pour conséquence l’occupation par Israël de la Cisjordanie et de la Bande de Gaza, le mouvement se durcit et les actions de lutte armée se multiplient. En 1969, l’égyptien Yasser Arafat, leader du mouvement nationaliste palestinien, devient président du Comité exécutif de l’OLP. À l’aide de la branche armée du Fatah, l’OLP mène des centaines d’actions de lutte armée contre l’État israélien, avant de renoncer en 1988 au terrorisme.

Depuis 1969, Yasser Arafat a cherché à obtenir la reconnaissance de l’OLP par la communauté internationale. En 1974, pour la première fois, l’ONU inscrit la question palestinienne à l’ordre du jour de l’agenda de l’Assemblée générale, malgré l'opposition d’Israël. A cette occasion, Yasser Arafat est invité à prendre la parole. C’est la première fois qu’une organisation non-gouvernementale prend part à une assemblée plénière de l’ONU.

Yasser Arafat y présente alors les buts de l’OLP et défend la création d'un État palestinien comme seule solution à la paix. L’impact de cette visite est important pour le mouvement de résistance palestinien, puisque l’ONU vote une résolution dans laquelle elle reconnaît le droit des palestiniens à l’auto-détermination et, dans une seconde résolution, octroie à l’OLP le statut d’observateur à l’ONU.

Le 15 novembre 1988, l'indépendance de la Palestine est proclamée par le Conseil national palestinien, établi à Alger. Le plan de partage de l’ONU de 1947 est également accepté, avec le partage de la Palestine historique en deux États, l’un palestinien et l’autre juif. Un mois plus tard, à Genève, devant l'Assemblée générale des Nations unies, Yasser Arafat prononce un discours qui réaffirme l'indépendance de la Palestine et confirme la renonciation de l'OLP à toute forme de violence terroriste. Arafat se réfère aussi explicitement à la résolution 242 du Conseil de sécurité de l'ONU, qui reconnaît le droit de tous les États à la souveraineté, et soutient également l'idée d'une conférence internationale pour la paix au Moyen-Orient, préconisée par l'ONU et l'URSS, mais à laquelle Israël s'oppose. Le 15 décembre 1988, la proclamation d'indépendance de la Palestine est reconnue par l'Assemblée générale de l'ONU par 104 votes pour et 36 abstentions. Seuls les États-Unis et Israël se prononcent en défaveur de l'indépendance. En 2019, 138 pays reconnaissaient l'État de Palestine..........................

 
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