Eramus devient erasmus+

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Androulla Vassilliou: «La mobilité étudiante facilite la recherche d'emploi»


Erasmus a grandi. Devenu Erasmus+, la nouvelle version du programme de mobilité destiné aux Européens s'adresse désormais aux étudiants, apprentis, stagiaires ou professionnels en formation. Androulla Vassilliou, commissaire européenne à l'Education, a détaillé pour 20 Minutes les nouveautés du programme de mobilité lancé ce lundi à la Cité universitaire à Paris.

Pourquoi avoir refondu le programme Erasmus ?

Par souci de simplification, désormais, les différents programmes européens sont regroupés en un seul et concernant la mobilité, la dimension internationale a été élargie.

Les étudiants peuvent non seulement étudier en Europe mais aussi hors des frontières de l’Union Européenne (UE), et vice versa. Nous estimons qu’au cours des sept prochaines années, environ 4 millions de personnes pourront participer à ce programme, dont 500 000 Français.

Erasmus+ a également vocation à nouer des partenariats.
L’un des problèmes auxquels nous devons faire face en Europe, mais pas seulement, c’est le fossé de compétences: ce qu’on apprend à l’école et à l’université n’est pas en adéquation avec ce qui est recherché sur le marché de l’emploi, et notre mission est de faire évoluer cela, par exemple par des partenariats entre centres de formation professionnelle et entreprises.

Par ailleurs, et c'est une nouveauté, Erasmus+ fait une place au sport, comme vecteur d’intégration, d’égalité et d’éducation.

Sur le plan financier, quels sont les apports d’Erasmus + ?

Le budget tout d’abord, en hausse de 40%, et qui sera désormais de 15 milliards d’euros, ce qui est assez extraordinaire dans le contexte actuel de réduction des dépenses et de coupes budgétaires.

L’une des nouveautés du programme porte sur les facilités de prêt étudiant.

Nous voulons encourager les jeunes diplômés à faire un master à l’étranger.
Et pour aider ceux qui n’en auraient pas les moyens, parce que de telles études coûtent cher, nous avons mis en place un système de prêts garantis par l’UE.
Cela permettra aux moins privilégiés d’accéder à ces cursus.

Le montant des bourses va également être réévalué. Jusqu’à présent, il était le même quelle que soit la destination de l’étudiant. Désormais, les bourses prendront en compte le coût de la vie des différents pays, allant de 200 à 500 euros mensuels.

Le public bénéficiaire d'Erasmus+ est-il élargi ?

Absolument. Erasmus + met aussi l’accent sur la formation professionnelle. Dans les pays où elle est développée, comme en Autriche ou en Allemagne, le taux de chômage est très faible. Aujourd’hui, nous encourageons les pays du sud de l’UE à la développer. Il faut un système qui allie études et expérience professionnelle. L’objectif est d’augmenter le nombre d’apprentis et la qualité de l’apprentissage.

Le volontariat est également au cœur du programme.
C’est en outre un excellent levier pour ceux qui ont abandonné leurs études. Ils découvrent un autre monde et acquièrent des compétences qui souvent les poussent à reprendre leurs études et les aident à trouver plus facilement un emploi.

Enfin, il s’agit aussi d’encourager la citoyenneté.
Les jeunes devraient être impliqués dans la société, dans l’élaboration des politiques. Ils ont tendance à ne pas s’y intéresser, or leur participation compte. De la même manière, les politiques doivent écouter ce que les jeunes ont à dire. Il faut instaurer le dialogue, notamment via le Forum européen de la jeunesse à Bruxelles, dont les suggestions sont parfois reprises par les ministres. L’Europe n’est pas qu’une affaire d’économie, c’est aussi la diversité des cultures, la richesse linguistique. Intéresser les jeunes à la citoyenneté fait d’eux de meilleurs Européens.

Comment se fait-il que les étudiants Erasmus trouvent plus facilement un emploi que les autres ?

Leur parcours a augmenté leurs compétences, ce qui augmente leur employabilité. Il ne s’agit pas que de ce qu’ils apprennent dans le cadre de leur cursus, mais aussi de toutes les autres compétences qu’ils acquièrent et auxquelles les employeurs accordent une grande valeur.

Lorsqu’un employeur diffuse une offre d’emploi, les candidats ont globalement les mêmes qualifications. Ce qui différencie les Erasmus, ce sont justement ces «soft skills» qu’ils ont acquises à l’étranger. 92% des employeurs interrogés pensent que c’est déterminant.

Non seulement cela facilite leur recherche d’emploi, mais aussi leur accès à des postes de qualité. Ils sont davantage préparés à la mobilité professionnelle et dans un marché de l’emploi ultra compétitif, c’est primordial.
Les études d’impact d’Erasmus montrent également que ces compétences poussent les jeunes à se lancer dans l’entrepreneuriat, ce que l'UE souhaite encourager.

20 mn

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