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Le gouvernement, très discrètement, a déposé un projet de loi qui prévoit la réintégration totale de la France dans l'OTAN. Sarkozy avait commencé le travail, Hollande rompt définitivement avec la tradition d'indépendance de la France en matière militaire.

"Dans toute démocratie digne de ce nom, de tels arbitrages auraient été rendus après un vaste débat dans le pays", lançait à la tribune de l'Assemblée Nationale fin 2008, François Hollande, alors premier secrétaire du parti socialiste, pour défendre une motion de censure portée par le groupe socialiste (voir vidéo ci-dessous). L'objet de son courroux ? La décision du président Nicolas Sarkozy d'entamer des négociations pour opérer le retour de la France dans la commandement intégré de l'OTAN.

On pouvait lire sous la plume des auteurs de cette motion qu'ils souhaitaient ainsi "éclairer les Français sur la dangereuse rupture que sont en train d’opérer le président de la République et son gouvernement avec le consensus national qui prévalait sur les principes d’indépendance militaire et stratégique de notre pays." Mais ça c'était en 2008, avec un François Hollande en animateur de l'opposition. Car comme l'a repéré le Canard enchainé dans son édition publiée cette semaine, la France, sous l'impulsion de l'actuel locataire de l'Elysée, s'apprête à réintéger l'ensemble des instances militaires de l'Alliance. Ce que Sarkozy avait commencé, Hollande est bien parti pour le finir en beauté. Selon le palmipède, le 4 janvier, le Conseil des ministres a ainsi donné en toute discrétion son accord sur un projet de loi "autorisant l'accession de la France au protocole sur le statut des quartiers généraux militaires internationaux créés en vertu du Traité de l'Atlantique Nord", déposée dans la foulé à la Présidence du Sénat.

En clair, de revenir pleinement dans le giron de l'OTAN.

Une absence de communication que l'on comprend aisément au regard de la rupture historique, entamée déjà sous Sarkozy, que s'apprête à acter l'actuel gouvernement avec cette longue tradition d'indépendance de la France en matière militaire.

Le 7 mars 1966, trois mois après sa réélection, Charles de Gaulle annonce au Président des Etats-Unis Lyndon Baines Johnson le retrait de la France de l'OTAN. "La France considère que les changements accomplis ou en voie de l’être, depuis 1949, en Europe, en Asie et ailleurs, ainsi que l’évolution de sa propre situation et de ses propres forces ne justifient plus, pour ce qui la concerne, les dispositions d’ordre militaire prises après la conclusion de l’Alliance", explique ainsi de Gaulle à son homologue américain. Et de préciser que la France "se propose de recouvrer sur son territoire l’entier exercice de sa souveraineté, actuellement entamé par la présence permanente d’éléments militaires alliés ou par l’utilisation habituelle qui est faite de son ciel, de cesser sa participation aux commandements intégrés et de ne plus mettre de forces à la disposition de l’OTAN".
 
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