Espagne: la crise catalane ou l’amère pilule du séparatisme

thitrite

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Le Congrès des députés espagnols se réunira mardi à Madrid pour débattre du projet de référendum controversé sur l’improbable indépendance de la Catalogne, en l’absence du principal promoteur de cette idée, le nationaliste catalan, Artur Mas, qui a préféré la politique de la chaise vide à la défense directe de son plan souverainiste, qualifié d’ « illégal » par le pouvoir central.

Il s’agira du débat le plus important au cours des dernières années en Espagne, puisqu’il concerne l’examen de la grave crise territoriale que connait la démocratie espagnole.


Sans doute aucun, le projet de référendum sur l’indépendance de cette région autonome et qui avait été convoqué par Artur Mas pour le 9 novembre prochain sera rejeté par les députés. Et Mas sera le seul leader politique espagnol qui ne prendra pas part à ce débat, avec son associé au gouvernement régional, Oriol Junqueras, président de « Esquerra Republicana » (ERC).

Le Parti Populaire au pouvoir, qui dispose d’une majorité confortable, sera soutenu d’ailleurs par le principal parti de l’opposition, le POSE et par les deux autres petites formations, l’Union pour le Progrès et la Démocratie UPYD et l’Union du peuple de Navarre (UPN).

300 députés au total, soit 84 pc de la Chambre basse du parlement voteront contre le plan souverainiste du dirigeant catalan.

Plusieurs voix tant à l’échelle de l’ensemble du pays qu’en Catalogne se sont élevées pour exiger du leader de CIU d’avoir le courage d’aller au Congrès défendre son plan souverainiste, Mais Mas a répondu par la négative pour éviter « la honte d’un échec démocratique », écrit lundi le journal espagnol « La Razon ».

Mas a préféré « ne pas se rendre à Madrid et suivre le débat par la télévision pour éviter la débâcle qu’avait connue en février 2005, le dirigeant du gouvernement autonome basque Juan José Ibarretxe », qui avait été contraint alors d’abandonner le Congrès des députés sans attendre le résultat du vote, fait observer la
publication.


Pour les analystes, le désistement de Artur Mas profitera certes au chef du gouvernement central Mariano Rajoy qui, s’il prenait la parole lors de ce débat, va lancer un message clair au nationaliste catalan: « Personne ne va priver les Espagnols de décider de leurs futurs ». Pour le moment, l’intervention du leader populaire lors de ce débat n’a pas été confirmée de source officielle de la Moncloa.

Ce référendum est « illégal » et « n’aura pas lieu, et l’indépendance de la Catalogne signifierait sa sortie de l’Union européenne, de l’euro, de l’ONU et un désastre économique pour la région et le reste du pays », avait averti Rajoy à plusieurs reprises.


« Personne ne peut priver de manière unilatérale l’ensemble du peuple espagnol du droit de décider de son avenir », avait déclaré Rajoy lors du débat annuel sur l’état de la Nation. « Ce référendum ne peut avoir lieu. Il n’est pas légal », avait-il ajoute. « Nous partageons beaucoup de choses. Ce sont des peuples, celui de Catalogne et du reste de l’Espagne qui se sont mélangés et qui ont le même sang », a déclaré le responsable espagnol tout récemment.

Le chef du parti d’opposition socialiste, Alfredo Perez Rubalcaba, a pour sa part déjà dévoilé sa position contre le référendum, soulignant qu’il va offrir une alternative à cette crise, à savoir une réforme de la constitution pour la mise en place d’un état fédéral.


La Catalogne, une région du nord-est de l’Espagne à la très forte identité culturelle et linguistique, peuplée de 7,5 millions d’habitants, elle a connu ces dernières années une forte poussée indépendantiste, attisée par la crise économique que traverse le pays.


La région, qui fut l’un des moteurs économiques de l’Espagne avant de devenir l’une des plus endettées du pays, reproche au pouvoir central de ne pas redistribuer équitablement les richesses et réclame une plus grande autonomie fiscale, ce que rejette le gouvernement de Rajoy.

Artur Mas avait annoncé le 12 décembre un accord avec les autres forces régionales, à commencer par les indépendantistes de gauche de ERC, pour organiser le 9 novembre un référendum sur l’autodétermination de la région.

Le président de la Generalitat avait menacé le 22 mars de déclarer « unilatéralement » l’indépendance de la Catalogne comme sorte de défi au pouvoir centrale de Madrid. « Je n’exclus pas la déclaration unilatérale d’indépendance », avait affirmé Mas au cours d’un colloque, organisé à Barcelone par le quotidien catalan « El Periodico ».
Le ministre espagnol de la Défense, Pedro Morenés, a réagi immédiatement sur une station de radio affirmant que le dirigeant catalan commettrait une « action illégale absolument inacceptable ».


En attendant le vote de mardi au Congrès, le bras de fer se poursuivra entre les nationalistes catalans et le gouvernement Madrid, conforté déjà par la décision du Tribunal constitutionnel qui a jugé « illégal » le plan des dirigeants catalans.

http://www.quid.ma/politique/espagne-la-crise-catalane-ou-lamere-pilule-du-separatisme/
 

Hibou57

Comme-même (tm)
VIB
Connait‑on la raison qui l’a amené à cette idée suicidaire d’une Catalogne indépendante et retirée de l’Europe ? C’est la même chose que les idées immatures du FN en france ou c’est encore autre chose ?

Plutôt que de taper sur l’Europe, ces nationalistes et ces indépendantistes, devraient au contraire la soutenir et la pousser dans le direction d’une Europe des Régions. Moyennant le respect d’un ensemble de règles assez libérales mais essentielles, ils auraient à la fois les avantages de la sécurité sociale et économique qu’offrirait le rattachement à une Europe enfin fonctionnelle, tout en ayant une liberté et une autonomie à l’échelle des régions, plus larges que celles qu’ils ont en étant actuellement attachés à un état, qui n’ont historiquement et socialement, que peu de fondements (les régions sont des références plus pratiques et plus pertinentes).

Voir à ce sujet :

:cool:
 

Hibou57

Comme-même (tm)
VIB
@amsawad , la réalité n’est pas un roman, et elle est bien moins facile qu’un slogan, aussi joli puisse t‑il avoir l’air d’être. La Catalogne aurait plus de libertés dans une Europe des Régions, que seule au milieux de ce monde.
 

amsawad

Tayri nem tuder g-ul inu
@amsawad , la réalité n’est pas un roman, et elle est bien moins facile qu’un slogan, aussi joli puisse t‑il avoir l’air d’être. La Catalogne aurait plus de libertés dans l’Europe d’une Europe des Régions, que seule au milieux de ce monde.
Ce qui est important c'est l'avis de peuple catalan ,si il est pour l'indépendance , il faut respecter son choix .
 

Hibou57

Comme-même (tm)
VIB
Ce qui est important c'est l'avis de peuple catalan ,si il est pour l'indépendance , il faut respecter son choix .
Justement, il ne le sont pas tous. Et en plus, ça ne concerne pas que la Catalogne, ça concerne toute l’Espagne, et même un peu l’Europe.

Les Catalans n’ont probablement pas tous envie de participer à un suicide collectif (voir plus bas pour le scénario morbide), et les Catalans qui n’en veulent pas, voudront probablement quitter la Catalogne et rejoindre l’Espagne, si jamais cette folie devait vraiment être une réalité. Et comment l’Espagne va gérer comment cette immigration de la Catalogne vers le reste de l’Espagne ? Combien de millions de gens vont essayer de fuir ? (et encore, pour ceux qui auront la chance de pouvoir fuir). Concernant les gens qui n’auront pas put fuir, qui c’est qui va assumer le désastre sociale et économique ? L’Espagne va‑t‑elle devoir rester les bras croisé à regarder ces anciens citoyen(e)s sombrer dans la misère ? Ou les Espagnols vont‑ils exiger qu’on vienne en aide au Catalans ? Et qui va financer cette aide ? C’est cet illuminé tout seul qui va porter tout ces problèmes sociaux et migratoire au bout de ses petits bras ?

Pour le scénario prévisible… de quelle richesse la Catalogne dispose t‑elle donc que le reste du monde voudra s’arracher ? Il vaudrait mieux pour elle qu’elle dispose d’une telle richesse, parce que sinon c’est le déficit assuré, elle importera beaucoup plus qu’elle n’exportera. On est plus au moyen‑âge, le mode de vie moderne est très exigent en ressources diverses, dont l’approvisionnement ne peut pas être garanti par si un petit territoire… c’est déjà impossible pour un état (raison pour laquelle on a besoin d’importation), alors pour une région, encore moins ! Plus un territoire est petit, plus de déséquilibre entre importation et exportation est grand, surtout pour un pays avec un mode de vie moderne. Si la Catalogne a vocation à vivre comme les pays les plus pauvres d’Afrique, c’est différent, mais comme dit plus haut, pas sûr que les Catalans aient tous envie de participer à un suicide collectif.

La deuxième raison de la catastrophe assurée, c’est la vision de la société qu’implique cette démarche. Qu’est‑ce qui peut pousser à ça, si ce n’est pas une idée du genre « je ne veux plus rien avoir à faire avec les autres, je les emmerde », version Espagnole de la vision lepéniste du « il y a trop de français en france ». Il n’est pas difficile de comprendre que à l’intérieur de la Catalogne elle‑même, c’est la même logique qui sera appliquée, et que beaucoup de Catalans seront considérés comme étant de trop en Catalogne, et seront négligés et montrés du doigt, avec en tous les cas, de mauvaises conditions de vie assurées pour eux/elles.


Comme je disais dans le message #2, mieux vaut une relative indépendance dans une Europe des Régions… mais autant les nationalistes que les indépendantistes, crachent sur l’Europe par automatisme, et alors je crois que c’est peine perdue que de leur signaler l’existence de cette option.
 
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Hibou57

Comme-même (tm)
VIB
Certes. Mais dans son droit, s'il choisissait l'indépendance, je pense qu'il aurait tort.
Surtout que le gars est tellement irresponsable qu’il n’a même pas voulu participer au débat sur la question ! Et il se veut le guide d’une Catalogne indépendante ? Ben les difficultés auxquelles il aurait à faire face, seraient certainement plus insurmontables que la crainte de ne pas être à la hauteur dans un débat publique.
 
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