ESPAGNE Les "indignés" fêtent leur 2e anniversaire dans la rue

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ESPAGNE. Les "indignés" fêtent leur 2e anniversaire dans la rue
Mis à jour à 22h09

Des milliers de personnes ont manifesté dimanche 12 mai en Espagne pour célébrer le deuxième anniversaire de la naissance du mouvement des "indignés", ne parvenant pas à mobiliser autant qu'à l'origine malgré un chômage record et un programme d'austérité historique.

Sous le mot d'ordre "De l'indignation à la rébellion", les manifestants ont convergé à Madrid vers la Puerta del Sol, place emblématique du mouvement, où ils ont marqué leur anniversaire avec un "cri muet" à 20 heures.

Après cette minute de silence, passée les mains levées au ciel, les manifestants ont applaudi et crié en choeur "Oui, nous pouvons".

"La lutte continue", "Ensemble, c'est possible", "Ils appellent ça 'démocratie' mais ça n'en est pas une", pouvait-on lire sur les pancartes brandies par les "indignés" de tous âges, partis de trois points différents de la capitale.
Manifestations dans une trentaine d'autres villes

Certains agitaient des drapeaux violet, or et rouge de la Seconde République espagnole, proclamée en 1931. D'autres portaient le t-shirt vert symbolisant les mobilisations dans le secteur de l'éducation, durement frappé, comme la santé, par les coupes budgétaires.

Des manifestations avaient été convoquées dans une trentaine d'autres villes, dont Barcelone, en Catalogne.

Le mouvement, spontané et apolitique, témoignant du ras-le-bol face au chômage, à la corruption et aux excès du libéralisme, avait il y a deux ans surpris un pays où, malgré la crise, le mécontentement s'était jusque là peu exprimé.

Depuis, le chômage a encore augmenté en Espagne, jusqu'au taux record de 27,16%. Il frappe désormais 6,2 millions de personnes dans ce pays de 47 millions d'habitants. A coups de coupes budgétaires et de hausses d'impôts, le gouvernement de droite, arrivé au pouvoir fin 2011, espère récupérer 150 milliards d'euros d'ici 2014 afin de réduire le déficit public.
Malaise social

Malgré le malaise social, les "indignés", qui répondent à une structure horizontale et refusent de se constituer en parti, ont largement perdu en visibilité, ne parvenant plus à convoquer les foules de leurs premiers mois d'existence.

Le mouvement "n'est plus le même qu'avant, mais il a changé de forme", affirmait à Madrid Irene de la Torre, une enseignante de 26 ans au chômage qui avait suivi "avec émotion" la naissance du mouvement dans la capitale espagnole. "Les forces se sont reportées ailleurs", ajoutait-elle, notamment vers les "assemblées de quartiers" et les organisations luttant contre les expulsions de propriétaires surendettés.

"Le gouvernement espagnol ne fait que ce que lui disent de faire l'Allemagne, le Fonds monétaire international et la Banque centrale européenne", accusait Fernando Gomecello Rodriguez, 65 ans, retraité depuis quelques mois d'une usine de fabrication de camions et qui avait aussi participé à la naissance du mouvement.

"Ils continuent avec ces coupes qui vont faire disparaître le peu d'Etat providence que nous avions pu obtenir", se désolait-il.

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