Espagne : L’immigration, véritable casse-tête pour les Catalans

GESOP a interrogé un échantillon représentatif de 800 Catalans, entre le 15 et le 18 mars. Résultats, un Catalan sur quatre pourrait voter pour une liste d’extrême droite. Si 7,5% des répondants ont l’intention de voter pour la Plataforma per Catalunya (PxC : Plateforme pour la Catalogne en français), un parti politique catalan d'extrême droite, 16,6% ont déclaré qu’ils pourraient soutenir ce parti, fondé et dirigé par Josep Anglada. A noter que le contrôle de l'immigration, particulièrement celle en provenance du monde arabo-musulman, constitue l’essentiel du programme de cette formation politique.

Ainsi, PxC n’est devancée dans les intentions de vote que par Convergence et Union (CiU) et le Parti socialiste catalan (PSC), respectivement avec 29,6% et 20%. CiU et PSC sont aussi les première et deuxième forces politiques de la Catalogne.

D’après la même étude, près de la moitié (48%) des Catalans ont estimé que l'immigration est "plutôt mauvaise" pour leur région, alors que pour 33,8%, elle est "plutôt bonne". Enfin, 14, 8% ont admis qu’elle est "ni bonne ni mauvaise". De même, l’immigration est perçue comme quatrième problème des Catalans après le chômage, l'économie et la politique, selon le même sondage.

Toutefois, un peu plus de 75% des sondés croient que les immigrants devraient avoir les mêmes droits que les autochtones, alors que pour 22,1%, un étranger ne peut être traité de la même façon qu’un Catalan. Dans le même sens, 63,9% se sont prononcés pour la non inscription sur le registre municipal, des immigrés sans papiers. Pour rappel, la ville de Vic, d’où est originaire Josep Anglada, avait envisagé l’arrêt de l’enregistrement des sans papiers. Mais après des pressions du gouvernement central à Madrid, la commune de Vic avait renoncé à son projet.

Bien qu’il s’agisse d’un sondage, ces chiffres ne font que corroborer le sentiment de rejet des immigrés par les Espagnols notamment les Catalans. Les Espagnols de souche se disent en insécurité face à l’augmentation croissante du nombre d’étrangers. Ceci entraîne des affrontements comme celui entre immigrés marocains et la police catalane à El Vendrell. A Salt aussi, il y eut des heurts entre étrangers et population autochtone à la fin du mois de février, avant que les autorités communales et représentants de la communauté migrante ne décident de se donner la main.

Ibrahima Koné
 
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