ETAT. Les plus gros salaires

brigsty

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Combien sont payés les patrons des entreprises publiques ? Quels sont leurs avantages en nature ? Qui fixe leur rémunération et comment évolue-t-elle ? TelQuel déterre les fiches de paie de 25 stars de l’administration marocaine.


“Quoi ? Mon salaire ? Et si je vous demandais le votre ?”. “Je ne peux rien vous dire, voyez avec la hiérarchie”. Quand ce n’est pas un silence radio pur et simple, c’est en ces termes que réplique une grosse partie des hauts commis de l’Etat quand on essaye de quantifier leurs revenus
mensuels. Mais, reconnaissons-le, certains se sont volontiers prêtés au jeu. Tantôt avec un débit digne d’un premier de la classe dans un concours de récitation, tantôt sur le ton de l’amusement. “Il n’est pas si important que cela mon salaire, franchement”, ironise ce patron d’une entreprise publique en faisant référence à son rang de secrétaire d’Etat. Comprenez 50 000 dirhams sur son bulletin de paie…
Mais si les salaires ne sont pas inaccessibles (un document peut toujours traîner ou une indiscrétion percer d’entre les murs), pour les primes c’est une toute autre histoire. Pourtant, c’est souvent cette partie immergée de l’iceberg qui est la plus conséquente. Et là, difficile de faire cracher le morceau aux intéressés. Car au royaume des mille et un mystères, le revenu reste un secret jalousement gardé. Surtout quand les salaires de ces super-fonctionnaires sont fixés dans la plus grande opacité. Aucune grille, aucune loi n’harmonise réellement les rémunérations des patrons d’offices, d’agences ou d’autres établissements publics.
“Dans le milieu des années 1990, nous avons introduit une classification des établissements publics en fonction de leur chiffre d’affaires et leur importance économique afin d’indexer les salaires de leurs dirigeants, confie un ministre technocrate sous l’ère Hassan II. Mais ça n’a jamais vraiment marché et le salaire est fixé à la tête du client”. Mohamed Boussaïd, aujourd’hui ministre du Tourisme, qui a longtemps dirigé la Direction des entreprises et participations publiques (DEPP) le confirme : “C’est sur la base du poids de l’établissement public, de son activité et de son chiffre d’affaires que l’on détermine des niveaux de salaires. Mais ça reste juste une grille de départ”.
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