Etats de la façade afro-atlantique et les convoitises des autres puissances

L’espace atlantique et sa façade afro-atlantique sont impactés par la situation mondiale, créant un jeu géopolitique complexe avec diverses stratégies, processus et objectifs. Cette dynamique implique les puissances euro-atlantiques, les puissances extrarégionales (Chine et Russie) et tous les pays afro-atlantiques.


Le Dr Rachid El Houdaigui, Senior Fellow au Policy Center for the New South (PCNS) et professeur à l’université Abdelmalek Essaadi (faculté de droit) de Tanger et au Collège royal des hautes études militaires (Kenitra), entre autres activités, a publié une étude dans le PCNS, visant à analyser l’organisation du pouvoir dans l’espace atlantique, en se concentrant sur la façon dont la façade atlantique de l’Afrique le perçoit et en examinant les scénarios possibles en lien avec les enjeux africains. L’article parle de la situation géopolitique complexe dans l’espace atlantique et de son impact sur les pays afro-atlantiques.

L’article, bien à propos avec la vision royale (dernier discours royal du 6 novembre (Marche Verte) parle de la situation géopolitique complexe dans l’espace atlantique et de son impact sur les pays afro-atlantiques. Les grandes puissances, y compris les puissances euro-atlantiques ou même africaines, la Chine et la Russie, ont des agendas coopératifs et compétitifs dans la région.

Les enjeux géoéconomiques, la sécurité maritime et la consolidation de l’espace euro-atlantique sont des facteurs clés dans ce jeu de pouvoir. Les pays africains doivent pour cela, trouver un équilibre entre la gestion pratique de l’ingérence de l’Occident et l’adhésion à une communauté d’intérêts géoéconomiques avec le Sud.
La façade atlantique de l’Afrique devient un enjeu majeur dans ce jeu géopolitique complexe, impliquant des acteurs variés aux stratégies multiples (UE, Etats-Unis, Chine, Russie ainsi que d’autres pays africains). Les grandes puissances, notamment les Etats-Unis et l’Europe, adoptent une position défensive sur le front afro-atlantique, renforçant leur présence pour protéger leurs intérêts face à l’influence croissante de la Chine et de la Russie.

La Chine, bien qu’impliquée économiquement, sécuritairement et diplomatiquement en Afrique, n’a pas encore établi de base navale stratégique en Afrique atlantique. Cependant, des préoccupations émergent quant à la possibilité d’une militarisation croissante de la région. La Russie, quant à elle, revient sur le continent africain avec une politique basée sur le principe de non-ingérence, utilisant divers moyens pour défendre ses intérêts.

Les pays africains adoptent des politiques étrangères pragmatiques, guidées par la Doctrine selon laquelle la valeur pratique est le seul critère de vérité en privilégiant les intérêts nationaux et régionaux. Face à la diversité politique des 54 Etats africains, la question de la place de l’Afrique dans le paysage géostratégique mondial est cruciale. Les défis actuels incitent ces derniers, à naviguer entre la gestion pragmatique de l’ingérence occidentale et l’adhésion à une communauté d’intérêts géoéconomiques du Sud.
 
Bref, l’Afrique atlantique est devenue un terrain de jeu complexe pour les grandes puissances, avec des enjeux géopolitiques, économiques et sécuritaires en constante évolution. Les choix et les actions des acteurs internationaux auront des répercussions significatives sur l’avenir de la région et de l’Afrique dans son ensemble.

Le Maroc, l’Afrique du Sud et la Guinée équatoriale ont des positions géopolitiques différentes dans ce contexte selon l’analyse du PCNS. En fin de compte, les décisions des États sont guidées par leur pragmatisme et leurs intérêts nationaux. Le Royaume cherche à affirmer sa souveraineté et à maintenir de bonnes relations économiques avec la Chine et l’Union européenne tout en s’affiliant stratégiquement avec les Etats-Unis.

L’Afrique du Sud se positionne dans une neutralité diplomatique par rapport à la guerre en Ukraine et participe à des manœuvres militaires conjointes avec la Chine et la Russie, tout en maintenant des relations économiques solides avec l’UE et les États-Unis. Quant à la Guinée équatoriale, elle explore les opportunités dans le contexte de la concurrence diplomatique entre la Chine et les Etats-Unis, dans le but d’en tirer parti à son avantage, comme le montre sa proposition informelle d’une éventuelle base navale chinoise.

Les manœuvres militaires tripartites récentes en Afrique du Sud soulignent le potentiel de l’océan Atlantique comme champ de bataille pour les grandes puissances. Cependant, il est peu probable qu’il soit égal à la Méditerranée occidentale en termes de flottes de combat. Néanmoins, l’OTAN renforce son système interopérable, notamment par des manœuvres navales conjointes, face à des concurrents potentiels.

Le texte aborde également l’élargissement des enjeux maritimes à des questions non militaires, comme la protection des approvisionnements énergétiques, la compétitivité économique maritime et la sécurité des routes commerciales. L’influence stratégique de l’espace euro-atlantique, dirigée par les États-Unis, les pays européens et l’UE, se consolide dans ce contexte. En conclusion, l’étude souligne la complexité du jeu géopolitique dans l’espace atlantique, avec des acteurs aux intérêts divergents et des scénarios évolutifs incertains, impactant l’Afrique atlantique de manière significative.
 
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