Export: Le phosphate retrouve la forme

· 267.000 tonnes d’acide phosphorique exportées en juillet

· Et 128.000 tonnes d’engrais

· La stratégie d’arrêt de production se révèle alors payante

Le choix de subir la baisse des exportations des phosphates, faute de demande, figure en bonne place dans le business plan de l’OCP, validé par son dernier conseil d’administration (cf. L’Economiste du 17 avril 2008). De par son statut «faiseur de marché» mondial, l’OCP est l’une des rares entreprises marocaines à avoir un levier pour limiter. D’où la décision de ralentir la production des engrais, de novembre à février derniers. Pour contenir l’impact de la crise, le groupe a mis en stock 4 millions de tonnes de phosphates marchands, traités, donc «commercialisables dès le retour de la demande».

Les derniers chiffres de l’Office des changes ont terni quelque peu l’image du premier exportateur mondial de phosphate sous toutes ses formes, avec plus de 30% de parts de marché. Chiffres faisant état d’une chute des exportations de phosphates et dérivés de 65,6% à fin juin, pour s’établir à quelque 8,9 milliards de DH, contre 26 milliards pour le même période une année auparavant (-17 milliards de DH). Des chiffres que le management du groupe ne remet pas en question bien évidemment, mais demande à ce qu’ils ne soient pas sortis de leur contexte.

Car, en même temps, les «performances honorables malgré cette crise», sont une sorte d’amende honorable pour l’OCP. Performances confortées par un chiffre d’affaires de 1 milliard de dollars au premier semestre, en hausse de 6% par rapport à la même période en 2006, une année normale comparativement à 2007-2008 où le secteur a vécu une conjoncture exceptionnelle avec l’envolée des cours du phosphate.

Par ailleurs, selon les statistiques de l’Office des changes, à valider, l’on parle de belles prouesses laissant entrevoir un retour de l’embellie en juillet dernier déjà des exportations de phosphates. Les premières estimations avancent le chiffre de 267.000 tonnes d’acide phosphorique et 128.000 tonnes d’engrais dit triple super phosphate. Pour ces deux produits, il s’agit d’un record historique. A noter que dans le nouveau business plan de l’OCP, le management avait promis de faire jouer les synergies entre production, transformation et commercial. On n’est pas loin de tenir le pari. Mais est-ce le retour de la demande du marché?

«Trop tôt pour le dire», confie en off ce cadre de la direction commerciale. En attendant, l’on multiplie les explications de la baisse du prix. Baisse qui, selon l’Office des changes, s’explique essentiellement par le recul du volume exporté, mais aussi par les prix des phosphates et dérivés sur les marchés internationaux.

Côté production de phosphate, les résultats disponibles à fin juin laissaient apparaître déjà une sensible baisse de 61,6% en comparaison avec la même période de 2008 pour se limiter à 5,3 millions de tonnes. De même, selon la dernière note de conjoncture du ministère des Finances, la production des produits dérivés s’était également inscrite en repli de 24,6 et 43,32%, respectivement pour l’acide phosphorique et les engrais naturels et chimiques.
Pendant ce temps, l’évolution des prix sur le marché international s’est caractérisée par des baisses soutenues.

En comparaison avec leur niveau au premier semestre de 2008, la baisse est de 56% pour les phosphates, 65% pour les di-ammoniacs et 68% pour la variété d’engrais dite de triple super phosphate (TSP). Toutefois, «par rapport au niveau benchmark de 2007, le prix moyen du phosphate se maintient en progression de 116%, tandis que les prix des engrais affichent des baisses» comprises entre 16 et 23% selon la variété, souligne la note de conjoncture des Finances.
Pour qui cette évolution favorable est imputable à la stratégie d’arrêter la production, pour ajuster l’offre et la demande. Ce qui aurait «permis de maintenir les prix à des niveaux intéressants».

Signes avant-coureurs

Les choses ont commencé à se gâter dès fin avril 2009. Les ventes de phosphates atteignaient à peine 1,84 milliard de DH, en régression de 56,6%, pour un volume également en baisse de 66,1%. Et les exportations se montaient à 1,45 million de tonnes contre 4,3 millions une année auparavant. Ce qui illustrait, déjà, la tendance baissière observée à la fin de l’année précédente.

De même, à cette date, les exportations de l’acide phosphorique avaient accusé une baisse de 51,5% à 2,38 milliards de DH. Le volume des exportations a reculé de 28,9%, retombant à 358.500 tonnes contre 504.200. Son prix moyen à l’exportation a également chuté (6.659 DH la tonne contre 9.770). Les engrais naturels et chimiques, non plus, n'étaient pas mieux lotis. Leurs exportations ont reculé de 77,2% et les recettes générées sont passées de 4,53 milliards de DH, il y a un an, à seulement un peu plus de 1 milliard à fin avril.

Bachir THIAM

L’Economiste.
 
les amateurs de sodas seront contents :

L'acide phosphorique est employé dans les boissons non alcoolisées comme régulateur de pH ( E338) : principalement dans les sodas au cola (Coca-Cola, Pepsi Cola)

(source wiki)

Aicha64
 
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