Toni Musulin reste en prison
Deux mois et demi après sa reddition à Monaco, l'ex-convoyeur de fonds Toni Musulin vient à nouveau de voir sa demande de remise en liberté rejetée mardi, cette fois en appel. Le Spaggiari lyonnais, soupçonné d'avoir dérobé 11,6 millions d'euros début novembre 2009 à Lyon, s'était vu opposer une première fin de non-recevoir le 13 janvier.
L'un de ses avocats, Me Christophe Cottet-Bretonnier, a annoncé son intention de se pourvoir en cassation «dans les prochains jours». «C'est une décision politique qui ne nous surprend pas», a réagi Me Cottet-Bretonnier, pour qui la justice redoutait peut-être que «l'opinion ne comprenne pas une mise en liberté au vu des enjeux financiers» de cette affaire.
Une course contre la montre
L'avocat a dénoncé la «justice d'exception réservée à Toni Musulin», qui présente, selon lui, «toutes les garanties de représentation, disposant d'un logement et un employeur étant prêt à lui donner un travail». «On a apparemment décidé qu'il comparaîtrait menottes aux poignets» lors de son procès prévu dans quelques mois,
A condition que le juge d'instruction ait bouclé son enquête avant le 15 mars. Compte tenu des termes de sa mise en examen, «vol et tentative d'escroquerie», Musulin ne peut être maintenu derrière les barreaux au-delà de cette date, sauf si son ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel a été signé. La justice pourra alors prolonger ce délai de deux mois supplémentaires.
Agé de 39 ans, l'ex-convoyeur est soupçonné d'avoir dérobé 11,6 millions d'euros à Lyon le 5 novembre en faussant compagnie à ses collègues au volant de son fourgon blindé. Seuls 9 millions ont été retrouvés. Musulin s'était rendu le 16 novembre à la police monégasque après onze jours de cavale. Depuis, les 2,6 millions d'euros manquants ont disparu dans la nature. Et celui qui est entré dans la légende du bantisme «sans arme, ni haine, ni violence» reste muet sur son mystérieux butin.