Les femmes au foyer italiennes, les plus "désespérées" d'Europe

Les femmes au foyer italiennes sont les plus "désespérées" d'Europe, avec un taux d'insatisfaction très supérieur à leurs consoeurs françaises ou allemandes, selon l'association Femmes et Qualité de la vie qui a sondé plus de 4.000 Européennes.

Le taux de mécontentement des femmes au foyer italienne s'est établi à 76% en mars dernier, en hausse de 2,5 points sur un an, selon l'étude qui pointe comme causes: la hausse du coût de la vie et une série de plans d'austérité gouvernementaux taillant dans les aides aux familles.

En matière d'insatisfaction, les Italiennes devancent largement les femmes au foyer espagnoles où le taux est de 63%, suivies des Françaises (57%), des Britanniques (51%) puis des Allemandes (47%).

Le premier motif de préoccupation des sondées est la crise économique et la baisse du pouvoir d'achat, pour 46% des femmes interrogées. Mais l'autre grande raison est l'absence d'aides sociales aux familles pour 24% de l'échantillon, le manque de crèches (23%) et de structures de soin (21%) et la précarité de leur emploi souvent non déclaré (11%).

Les femmes sont tellement mécontentes de leur sort qu'une sur deux affirme que si c'était à refaire, elle ne se marierait pas et deux sur trois qu'elles n'auraient pas d'enfants.

En février, plus d'un million de femmes étaient descendues dans la rue contre l'instrumentalisation du corps féminin mais aussi pour protester contre un manque criant de crèches, d'allocations familiales et d'emplois partiels.

En Italie où le taux de natalité est de 1,4 enfant par femme (l'un des plus faibles d'Europe), seule une femme sur deux (59% dans l'UE) travaille, bien qu'elles soient en moyenne plus diplômées que les hommes.

Dans l'étude de l'association, dans 18% des cas, les femmes au foyer italiennes se plaignent aussi que leur conjoint les laisse affronter seules les problèmes familiaux.

Dans une telle situation, si elle en avait les moyens, une femme au foyer italienne sur deux ne rêve que d'une chose: quitter l'Italie pour aller vivre aux Maldives, à Hawaï et à l'île Maurice (pour 38% des cas) et une forte proportion choisirait même un pays scandinave (14% le Danemark, 9% la Suède, 8% la Norvège) où les femmes voient leur rôle plus reconnu.

L'Espagne et la Grèce, où le coût de la vie est inférieur, sont également des destinations envisagées tout comme les Etats-Unis et même les Balkans, devenus, surtout dans le cas de la Croatie, une destination touristique typique de la classe moyenne italienne.
 
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