Fin des quotas laitiers. un revers majeur

mam80

la rose et le réséda
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Depuis hier, les quotas laitiers européens n'existent plus.

Cette décision, résultat d'une complicité de la Commission européenne et de l'ensemble des ministres de l'Agriculture successifs, va précipiter encore davantage le déclin agricole de la France.

Ainsi donc, il est mis fin à l'armature d'un marché laitier voulu par la Politique agricole commune (Pac), qui a largement prouvé son efficacité lorsqu'elle était cohérente et respectée.
Les quotas, en garantissant des prix plancher, participaient de la vision française d'une agriculture de haute qualité. Leur disparition constitue un revers majeur pour toute notre agriculture.

Cette décision annonce la disparition pure et simple des producteurs laitiers indépendants qui, avec les autres métiers agricoles eux aussi menacés, assurent la vitalité économique et territoriale de nos campagnes.

L'élevage en France est intégré à notre territoire particulier et divers, ce qui n'est pas le cas aux Pays-Bas ou au nord de l'Allemagne, pays qui ont peu de surfaces agricoles et concentrent leurs élevages dans des « fermes usines » dont les vaches ne sortent pas de l'étable.

Avec la fin des quotas, ces pays, qui bénéficient de coûts de production moins élevés, vont augmenter leur production et exporter en France. Notre pays ne pourra pas lutter à armes égales, sauf à concentrer lui aussi sa production, ce qui aboutirait à la disparition de notre élevage qui fait vivre nos campagnes.

Avec la libéralisation totale du marché laitier, les éleveurs seront désormais livrés à la tyrannie du marché mondial du lait, où les gros opérateurs, tels de nouveaux féodaux, auront les coudées franches pour imposer tout et n'importe quoi en termes de prix. Les excédents des pays à bas coûts vont déséquilibrer les marchés et faire chuter les prix en dessous des coûts de production.

Quant aux consommateurs français, ils seront bientôt obligés de consommer des produits laitiers à la qualité douteuse, importés de pays européens bien moins regardants que nous sur la qualité.

« Notre agriculture livrée à la tyrannie du marché »
Pourtant, nécessaires à l'organisation d'un marché raisonnable du lait, les quotas sont parfaitement viables économiquement et compatibles avec une nécessaire modernisation de notre agriculture, ainsi que le démontre le très efficace système mis en place par le Canada.

suite sur Fin des quotas laitiers. Un revers majeur (point de vue)

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