La nocivité des excès de sucre pour le foie est moins connue que celle de l'alcool, et pourtant 80 % des cirrhoses sont aujourd'hui liées à l'obésité
La Nash figure en bonne place des sujets abordés au 10e congrès du PHC (Paris Hepatology Conference), qui réunit depuis ce matin et pour deux jours les spécialistes du foie. Cet acronyme, qui se traduit en français par le nom barbare de « stéatohépatite non alcoolique », est celui d'une maladie qui inquiète beaucoup les hépatologues, notamment en raison de sa fréquence. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : près de 80 % des cirrhoses seraient dues à une Nash, les personnes âgées étant les plus concernées ; la Nash expliquerait 60 à 70 % des perturbations inexpliquées découvertes lors d'un bilan hépatique. Le stade qui précède cette fameuse Nash – la « stéatose pure » – toucherait actuellement 15 à 20 % de la population française.
Comme on peut s'en douter, un « foie gras » est retrouvé en premier lieu chez les personnes obèses, celles qui souffrent d'un diabète de type 2, d'hypertension artérielle ou d'anomalies lipidiques dans le sang (élévation du taux des triglycérides, baisse du taux du HDL cholestérol). Les spécialistes parlent de syndrome métabolique quand trois de ces cinq éléments sont présents. Ce problème n'est pas rare puisque l'obésité est en progression dans notre pays : en 15 ans, le pourcentage de personnes concernées est passé de 8 à 12 %. Et le nombre de Nash va continuer à augmenter au cours des prochaines années dans l'Hexagone comme dans tous les pays industrialisés. Aux États-Unis, c'est déjà la maladie hépatique la plus fréquente et la première cause de greffe de foie.
Élévation du taux de transaminases ou de gamma-GT dans le sang
En pratique, la Nash est liée à un afflux dans le foie d'acides gras libres provenant du tissu adipeux. Ils sont stockés dans cet organe et ils y déclenchent un processus d'oxydation qui agresse les cellules hépatiques et qui est toxique pour les mitochondries, leurs minuscules usines à énergie. Le tout aboutit progressivement à la destruction de ces précieuses cellules. Malheureusement, ce processus se passe de façon relativement insidieuse. Néanmoins, il provoque une élévation du taux de transaminases ou de gamma GT dans le sang, ainsi qu'une augmentation du volume du foie. L'évolution est variable selon les patients et les spécialistes ne disposent pas encore des moyens d'identifier précisément ceux qui vont développer les formes les plus graves, susceptibles d'évoluer vers la cirrhose et le cancer du foie.
Côté traitement, il n'existe aucune molécule miracle, regrettent les organisateurs du congrès parisien. Tout repose donc sur la perte de poids obtenue grâce à un régime hypocalorique (pauvre en sucres à absorption rapide et lente) et la pratique régulière d'une activité physique. Les spécialistes précisent qu'une perte de 8 à 10 % du poids initial est indispensable pour améliorer la fonction hépatique et réduire le risque cardiovasculaire, première cause de mortalité chez ces patients. Enfin, dans les cas d'obésité sévère, la chirurgie bariatrique est la solution la performante. Et radicale.
http://www.lepoint.fr/editos-du-poi...j#xtor=EPR-6-[Newsletter-Mi-journee]-20170131
mam
La Nash figure en bonne place des sujets abordés au 10e congrès du PHC (Paris Hepatology Conference), qui réunit depuis ce matin et pour deux jours les spécialistes du foie. Cet acronyme, qui se traduit en français par le nom barbare de « stéatohépatite non alcoolique », est celui d'une maladie qui inquiète beaucoup les hépatologues, notamment en raison de sa fréquence. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : près de 80 % des cirrhoses seraient dues à une Nash, les personnes âgées étant les plus concernées ; la Nash expliquerait 60 à 70 % des perturbations inexpliquées découvertes lors d'un bilan hépatique. Le stade qui précède cette fameuse Nash – la « stéatose pure » – toucherait actuellement 15 à 20 % de la population française.
Comme on peut s'en douter, un « foie gras » est retrouvé en premier lieu chez les personnes obèses, celles qui souffrent d'un diabète de type 2, d'hypertension artérielle ou d'anomalies lipidiques dans le sang (élévation du taux des triglycérides, baisse du taux du HDL cholestérol). Les spécialistes parlent de syndrome métabolique quand trois de ces cinq éléments sont présents. Ce problème n'est pas rare puisque l'obésité est en progression dans notre pays : en 15 ans, le pourcentage de personnes concernées est passé de 8 à 12 %. Et le nombre de Nash va continuer à augmenter au cours des prochaines années dans l'Hexagone comme dans tous les pays industrialisés. Aux États-Unis, c'est déjà la maladie hépatique la plus fréquente et la première cause de greffe de foie.
Élévation du taux de transaminases ou de gamma-GT dans le sang
En pratique, la Nash est liée à un afflux dans le foie d'acides gras libres provenant du tissu adipeux. Ils sont stockés dans cet organe et ils y déclenchent un processus d'oxydation qui agresse les cellules hépatiques et qui est toxique pour les mitochondries, leurs minuscules usines à énergie. Le tout aboutit progressivement à la destruction de ces précieuses cellules. Malheureusement, ce processus se passe de façon relativement insidieuse. Néanmoins, il provoque une élévation du taux de transaminases ou de gamma GT dans le sang, ainsi qu'une augmentation du volume du foie. L'évolution est variable selon les patients et les spécialistes ne disposent pas encore des moyens d'identifier précisément ceux qui vont développer les formes les plus graves, susceptibles d'évoluer vers la cirrhose et le cancer du foie.
Côté traitement, il n'existe aucune molécule miracle, regrettent les organisateurs du congrès parisien. Tout repose donc sur la perte de poids obtenue grâce à un régime hypocalorique (pauvre en sucres à absorption rapide et lente) et la pratique régulière d'une activité physique. Les spécialistes précisent qu'une perte de 8 à 10 % du poids initial est indispensable pour améliorer la fonction hépatique et réduire le risque cardiovasculaire, première cause de mortalité chez ces patients. Enfin, dans les cas d'obésité sévère, la chirurgie bariatrique est la solution la performante. Et radicale.
http://www.lepoint.fr/editos-du-poi...j#xtor=EPR-6-[Newsletter-Mi-journee]-20170131
mam