Gaza : Manifestations et désobéissance civile en Égypte
12 janvier 2009 sources, site de l'ISM
Depuis la début de lattaque israélienne sur la Bande de Gaza le 27 décembre 2008, la rue égyptienne est agitée par des appels pleins de colère demandant au pouvoir égyptien douvrir la frontière avec Gaza et dexercer une pression plus importante sur Israël pour quil y ait un cessez-le-feu immédiat.
Quelques personnes ont manifesté, dautres ont participé en organisant et en collectant des dons, et en se joignant à des convois daide, tandis que dautres ont préféré participer à la [1] guerre en ligne [en anglais].
[2] Salma Eldwardany [en anglais] rapporte les réactions de la rue et les manifestations qui ont eu lieu en Égypte depuis le début de lattaque palestinienne. Des affrontements importants entre des manifestants et les forces de lordre ont eu lieu au Caire le 31 décembre 2008 :
Au Caire, plusieurs milliers dÉgyptiens ont défilé dans le centre ville le 31 décembre, aux cris de À Gaza nous partons, martyrs par millions, Où est larmée égyptienne ? et Honte à toi, Moubarak. [ ] Les forces de sécurité ont commencé à disperser la foule par la force, et au moins 40 manifestants ont été arrêtés. Beaucoup dautres ont été frappés. [ ] Plusieurs sources ont confirmé quau moins 300 activistes avaient été arrêtés au Caire le 31 décembre, dont plus de 160 activistes arrêtés dans les gares ou en voiture alors quils se rendaient dans la capitale égyptienne.
Malgré les détentions et les violences subies, les Égyptiens nont pas renoncé et ont participé à des manifestations plus importantes, qui ont provoqué une réponse plus dure des forces de sécurité :
Le vendredi 2 janvier 2009, deux jours après la répression par la police au Caire, les Égyptiens sont descendus dans les rues pour la manifestation la plus importante contre lattaque israélienne.
La manifestation, organisée par les [3] Frères Musulmans, a démarré près de la mosquée Al Fatah, au Caire, et elle demandait au gouvernement égyptien douvrir la frontière entre Gaza et lÉgypte.
Des unités des Forces Spéciales étaient mobilisées et avaient pris position aux angles des rues qui menaient aux différents sites de manifestation, et en début daprès-midi, les policiers égyptiens sont entrés en action pour écraser la contestation à travers la ville. Des témoins oculaires ont affirmé que la police anti-émeutes a employé des matraques pour frapper les manifestants, pour tenter de disperser la foule.
La police égyptienne a également pris le contrôle de trois des plus grandes mosquées du centre ville avant la grande prière du vendredi (Al Fatah et Al Azhar dans le quartier musulman, et Al Nour dans le quartier Al Abbassyia, au nord). La police a bouclé le centre ville avec plus de 200 véhicules.
La police a aussi prévenu les responsables religieux de la mosquée Al Fatah contre le fait de parler de Gaza pendant la prière du vendredi, daprès des témoins, qui ont aussi rapporté que le laboratoire de sécurité nationale avait pris position sur les toits des immeubles le long de la rue Ramsès.
Néanmoins 5 000 manifestants environ se sont rassemblés à la mosquée Al Azhar après la prière du vendredi, portant des pancartes disant : Honte à vous, Arabes du silence.
Des soldats de la Sécurité Centrale ont fini par entrer dans la mosquée, des témoins oculaires ayant compté une quinzaine de véhicules de la sécurité dans les rues entourant la mosquée.
La police a chargé les manifestants et des dizaines darrestations ont eu lieu, y compris au moins 40 membres du parti dopposition des Frères Musulmans qui préparaient les manifestations de vendredi.
Les manifestations ne se sont pas limitées au Caire, la capitale, mais ont eu lieu dans toute lÉgypte, dAlexandrie à Al Minya, Assiout, Sohag, Fayoum, Suez, Dakahleya, Qalyub, Port Saïd, Kafr El Cheikh, Assouan, Munufeya et El Arish. Les forces de sécurité égyptiennes ont aussi visé les journalistes alors que les manifestations se sont poursuivies sans faiblir depuis le début de lattaque israélienne. Environ 200 journalistes et activistes ont été à ce jour arrêtés alors quils couvraient ces manifestations massives.
Les manifestations ne se sont de même pas limitées aux artistes ou à des activistes éminents ou au parti des Frères Musulmans, mais partout la colère des étudiants et des enseignants a éclaté. Salma poursuit :
Des manifestations détudiants ont également eu lieu sur les campus de toute lÉgypte. Des syndicalistes, des enseignants et des étudiants ont manifesté massivement pour condamner la machine de guerre israélienne et le silence des états arabes.
Une série de manifestations se sont tenues à lUniversité du Caire, mais la présence policière a été importante, avec un pouvoir égyptien inquiet que les étudiants puisse sen prendre à lambassade israélienne voisine.
Environ 800 étudiants Frères Musulmans de luniversité Helwan ont organisé une manifestation continue de solidarité avec Gaza, et à luniversité Al Azhar plus de 4 000 étudiants ont protesté tout au long de la semaine dernière malgré une forte présence policière qui les a empêchés de ganer les rues.
Luniversité Aïn Shams a également été le théatre de deux manifestations la semaine dernière, lune menée par le Dr. Ahmed Zaki Badr, Président de lUniversité, et lautre par lassociation des étudiants Frères Musulmans.
Elle conclut enfin son article par un aperçu des autres réactions citoyennes :
Comme les protestations à travers le monde arabe, les manifestations ont été diverses en Égypte, avec des participants de diverses origines, laïcs, islamistes, gauchistes, étudiants, journalistes et autres.
Des centaines dartistes, dacteurs et décrivains ont organisé une manifestation à Gizeh la semaine dernière condamnant lagression israélienne. Les manifestants ont demandé larrêt immédiat de lexportation du gaz égyptien vers Israël et lexpulsion de lambassadeur israélien. Lacteur [4] Khaled Elsawy [en anglais], lécrivain Fathia Elassal et le Professeur Ahmed Sakhsookh sont quelques uns des artistes qui ont participé à cette action de protestation.
Le Barreau et lOrdre des Médecins ont également organisé des manifestations, et le Comité Populaire Égyptien pour la Solidarité a signé une pétition demandant que le gouvernement égyptien ouvre le passage de Rafah et lexpulsion de lAmbassadeur dIsraël.
Ce groupe a aussi appelé à la cessation de toute forme de normalisation avec Israël, et il a annoncé quil organiserait un convoi daide pour Gaza.
[5] Per Bjorklund, [en anglais] un activiste suédois qui vit en Égypte, a participé à un convoi de solidarité pour Rafah, avec une centaine dactivistes égyptiens et étrangers. Il était organisé par le [6] Comité Populaire Égyptien pour la Solidarité avec le Peuple Palestinien [en arabe], dans le but de demander louverture complète de la frontière entre lÉgypte et Gaza. Bien que le convoi nait pas atteint la frontière, en utilisant avec intelligence la désobéissance civile la caravane a presque atteint El Arish avant dêtre obligée de faire demi-tour. Selon les organisateurs cest le premier convoi de cette importance à avoir réussi à sapprocher autant de Rafah depuis 2004.
.com/2009/01/another-qualm.html
12 janvier 2009 sources, site de l'ISM
Depuis la début de lattaque israélienne sur la Bande de Gaza le 27 décembre 2008, la rue égyptienne est agitée par des appels pleins de colère demandant au pouvoir égyptien douvrir la frontière avec Gaza et dexercer une pression plus importante sur Israël pour quil y ait un cessez-le-feu immédiat.
Quelques personnes ont manifesté, dautres ont participé en organisant et en collectant des dons, et en se joignant à des convois daide, tandis que dautres ont préféré participer à la [1] guerre en ligne [en anglais].
[2] Salma Eldwardany [en anglais] rapporte les réactions de la rue et les manifestations qui ont eu lieu en Égypte depuis le début de lattaque palestinienne. Des affrontements importants entre des manifestants et les forces de lordre ont eu lieu au Caire le 31 décembre 2008 :
Au Caire, plusieurs milliers dÉgyptiens ont défilé dans le centre ville le 31 décembre, aux cris de À Gaza nous partons, martyrs par millions, Où est larmée égyptienne ? et Honte à toi, Moubarak. [ ] Les forces de sécurité ont commencé à disperser la foule par la force, et au moins 40 manifestants ont été arrêtés. Beaucoup dautres ont été frappés. [ ] Plusieurs sources ont confirmé quau moins 300 activistes avaient été arrêtés au Caire le 31 décembre, dont plus de 160 activistes arrêtés dans les gares ou en voiture alors quils se rendaient dans la capitale égyptienne.
Malgré les détentions et les violences subies, les Égyptiens nont pas renoncé et ont participé à des manifestations plus importantes, qui ont provoqué une réponse plus dure des forces de sécurité :
Le vendredi 2 janvier 2009, deux jours après la répression par la police au Caire, les Égyptiens sont descendus dans les rues pour la manifestation la plus importante contre lattaque israélienne.
La manifestation, organisée par les [3] Frères Musulmans, a démarré près de la mosquée Al Fatah, au Caire, et elle demandait au gouvernement égyptien douvrir la frontière entre Gaza et lÉgypte.
Des unités des Forces Spéciales étaient mobilisées et avaient pris position aux angles des rues qui menaient aux différents sites de manifestation, et en début daprès-midi, les policiers égyptiens sont entrés en action pour écraser la contestation à travers la ville. Des témoins oculaires ont affirmé que la police anti-émeutes a employé des matraques pour frapper les manifestants, pour tenter de disperser la foule.
La police égyptienne a également pris le contrôle de trois des plus grandes mosquées du centre ville avant la grande prière du vendredi (Al Fatah et Al Azhar dans le quartier musulman, et Al Nour dans le quartier Al Abbassyia, au nord). La police a bouclé le centre ville avec plus de 200 véhicules.
La police a aussi prévenu les responsables religieux de la mosquée Al Fatah contre le fait de parler de Gaza pendant la prière du vendredi, daprès des témoins, qui ont aussi rapporté que le laboratoire de sécurité nationale avait pris position sur les toits des immeubles le long de la rue Ramsès.
Néanmoins 5 000 manifestants environ se sont rassemblés à la mosquée Al Azhar après la prière du vendredi, portant des pancartes disant : Honte à vous, Arabes du silence.
Des soldats de la Sécurité Centrale ont fini par entrer dans la mosquée, des témoins oculaires ayant compté une quinzaine de véhicules de la sécurité dans les rues entourant la mosquée.
La police a chargé les manifestants et des dizaines darrestations ont eu lieu, y compris au moins 40 membres du parti dopposition des Frères Musulmans qui préparaient les manifestations de vendredi.
Les manifestations ne se sont pas limitées au Caire, la capitale, mais ont eu lieu dans toute lÉgypte, dAlexandrie à Al Minya, Assiout, Sohag, Fayoum, Suez, Dakahleya, Qalyub, Port Saïd, Kafr El Cheikh, Assouan, Munufeya et El Arish. Les forces de sécurité égyptiennes ont aussi visé les journalistes alors que les manifestations se sont poursuivies sans faiblir depuis le début de lattaque israélienne. Environ 200 journalistes et activistes ont été à ce jour arrêtés alors quils couvraient ces manifestations massives.
Les manifestations ne se sont de même pas limitées aux artistes ou à des activistes éminents ou au parti des Frères Musulmans, mais partout la colère des étudiants et des enseignants a éclaté. Salma poursuit :
Des manifestations détudiants ont également eu lieu sur les campus de toute lÉgypte. Des syndicalistes, des enseignants et des étudiants ont manifesté massivement pour condamner la machine de guerre israélienne et le silence des états arabes.
Une série de manifestations se sont tenues à lUniversité du Caire, mais la présence policière a été importante, avec un pouvoir égyptien inquiet que les étudiants puisse sen prendre à lambassade israélienne voisine.
Environ 800 étudiants Frères Musulmans de luniversité Helwan ont organisé une manifestation continue de solidarité avec Gaza, et à luniversité Al Azhar plus de 4 000 étudiants ont protesté tout au long de la semaine dernière malgré une forte présence policière qui les a empêchés de ganer les rues.
Luniversité Aïn Shams a également été le théatre de deux manifestations la semaine dernière, lune menée par le Dr. Ahmed Zaki Badr, Président de lUniversité, et lautre par lassociation des étudiants Frères Musulmans.
Elle conclut enfin son article par un aperçu des autres réactions citoyennes :
Comme les protestations à travers le monde arabe, les manifestations ont été diverses en Égypte, avec des participants de diverses origines, laïcs, islamistes, gauchistes, étudiants, journalistes et autres.
Des centaines dartistes, dacteurs et décrivains ont organisé une manifestation à Gizeh la semaine dernière condamnant lagression israélienne. Les manifestants ont demandé larrêt immédiat de lexportation du gaz égyptien vers Israël et lexpulsion de lambassadeur israélien. Lacteur [4] Khaled Elsawy [en anglais], lécrivain Fathia Elassal et le Professeur Ahmed Sakhsookh sont quelques uns des artistes qui ont participé à cette action de protestation.
Le Barreau et lOrdre des Médecins ont également organisé des manifestations, et le Comité Populaire Égyptien pour la Solidarité a signé une pétition demandant que le gouvernement égyptien ouvre le passage de Rafah et lexpulsion de lAmbassadeur dIsraël.
Ce groupe a aussi appelé à la cessation de toute forme de normalisation avec Israël, et il a annoncé quil organiserait un convoi daide pour Gaza.
[5] Per Bjorklund, [en anglais] un activiste suédois qui vit en Égypte, a participé à un convoi de solidarité pour Rafah, avec une centaine dactivistes égyptiens et étrangers. Il était organisé par le [6] Comité Populaire Égyptien pour la Solidarité avec le Peuple Palestinien [en arabe], dans le but de demander louverture complète de la frontière entre lÉgypte et Gaza. Bien que le convoi nait pas atteint la frontière, en utilisant avec intelligence la désobéissance civile la caravane a presque atteint El Arish avant dêtre obligée de faire demi-tour. Selon les organisateurs cest le premier convoi de cette importance à avoir réussi à sapprocher autant de Rafah depuis 2004.
.com/2009/01/another-qualm.html