Privée de ses deux jambes, Jamila lutte chaque jour pour survivre
17 février 2010
Chaque matin, Jamila Al Habbash se lève tôt pour shabiller pour lécole. Elle met ses membres artificiels et va à lécole en sappuyant sur ses béquilles.
JCette jeune-fille âgée de 15 ans a perdu ses deux jambes, il y a de cela un an, après quun avion israélien sans pilote [drone] ait envoyé un missile sur le toit de sa maison, à lest de la ville de Gaza.
Le missile a en même temps tué sa sur et un de ses cousins, alors quils étaient en train de jouer.
Le papa de Jamila, Mohammed al Habache, qui a été témoin de la scène, a dit que la première chose quil a vu était Jamila sans jambes. « Cétait comme un carnage, les membres des enfants étaient éparpillés un peu partout sur le toit. Jai vu la jambe gauche de Jamila envoyée au loin », nous dit-il alors quil tente de retenir ses larmes.
Une ambulance est arrivée immédiatement et a emportée Jamila vers lhôpital. À lhôpital, Jamila a subi une opération après lautre. Les médecins ont tout tenté pour sauver ses jambes, mais sans succès.
Lorsque Jamila sest réveillée à lhôpital, elle a rejeté la couverture et a découvert que ses jambes avaient disparu. « Jétais tellement bouleversée. La première phrase que jai dite a été Où sont mes jambes ? . »
« Ma vie ne sarrêtera pas parce que jai perdu mes jambes », dit Jamila avec un sourire doux. « Je vais à lécole et parfois je joue. Cest difficile aujourdhui, mais jessaie de my faire. »
« Jai décidé dès le premier instant de ne pas céder au désespoir parce que je savais que sinon il me tuerait », dit-elle. « Tout début est toujours pénible, mais jai passé le moment le plus difficile. »
Le missile a touché la maison de Jamila pendant lagression militaire israélienne - qui a duré trois semaines - contre la bande de Gaza où vivent 1,5 million de personnes. Quand la guerre a pris fin le 18 janvier 2009, 1410 Palestiniens avaient été tués, dont 355 âgés de moins de 18 ans, selon Al Mezan, organisation de défense des droits de lhomme basée à Gaza.
Jamila est allée en Arabie Saoudite en janvier [2009] pour recevoir un traitement médical approprié puisque les hôpitaux de Gaza - à cause du blocus israélo-égyptien remontant à 2007 - ne sont pas suffisamment équipés pour faire face à des cas comme le sien.
Elle y a reçu des membres artificiels, mais ils ne correspondaient pas bien. Il y a deux mois, Jamila sest envolée pour la Slovénie où elle a obtenu des jambes artificielles de meilleure qualité faites en plastique.
« Ces nouvelles jambes sont bien mieux », dit-elle alors quelle fait des exercices de barres parallèles dans le seul centre spécialisé à Gaza pour les membres artificiels.
Le directeur du centre, Hazem Al Shawwa, nous a expliqué que le centre a aidé 76 patients ayant subi des amputations et que 174 personnes sont toujours en attente de membres artificiels.
Depuis quelle sexerce au centre, Jamila a réalisé des progrès rapides et elle pense « bientôt ne plus utiliser les béquilles. »
« Je ne compterai que sur moi-même. Personne ne maidera comme ma famille et mes amis le font actuellement. Et je veux être journaliste », dit-elle avec un sourire et un clin dil.
Son école est à 100 mètres de sa maison. Jamila mettait habituellement 5 minutes pour sy rendre, mais à présent, avec ses jambes artificielles et ses béquilles, il lui faut 20 minutes. « Il faut du temps pour aller à lécole et, bien sûr, cest ennuyeux, mais je le fais. Cest un défi », dit-elle fièrement.
En plus de rêver de devenir journaliste « et décrire sur nos souffrances à nous Palestiniens », Jamila pense même être un jour une maman et avoir des enfants.
« A ceux qui pensaient que jai tout perdu, je leur dis que je ne perds ni espoir ni ma foi en Dieu, » ajoute Jamila.
Fares Akram est journaliste et vit à Gaza.
17 février 2010
Chaque matin, Jamila Al Habbash se lève tôt pour shabiller pour lécole. Elle met ses membres artificiels et va à lécole en sappuyant sur ses béquilles.
JCette jeune-fille âgée de 15 ans a perdu ses deux jambes, il y a de cela un an, après quun avion israélien sans pilote [drone] ait envoyé un missile sur le toit de sa maison, à lest de la ville de Gaza.
Le missile a en même temps tué sa sur et un de ses cousins, alors quils étaient en train de jouer.
Le papa de Jamila, Mohammed al Habache, qui a été témoin de la scène, a dit que la première chose quil a vu était Jamila sans jambes. « Cétait comme un carnage, les membres des enfants étaient éparpillés un peu partout sur le toit. Jai vu la jambe gauche de Jamila envoyée au loin », nous dit-il alors quil tente de retenir ses larmes.
Une ambulance est arrivée immédiatement et a emportée Jamila vers lhôpital. À lhôpital, Jamila a subi une opération après lautre. Les médecins ont tout tenté pour sauver ses jambes, mais sans succès.
Lorsque Jamila sest réveillée à lhôpital, elle a rejeté la couverture et a découvert que ses jambes avaient disparu. « Jétais tellement bouleversée. La première phrase que jai dite a été Où sont mes jambes ? . »
« Ma vie ne sarrêtera pas parce que jai perdu mes jambes », dit Jamila avec un sourire doux. « Je vais à lécole et parfois je joue. Cest difficile aujourdhui, mais jessaie de my faire. »
« Jai décidé dès le premier instant de ne pas céder au désespoir parce que je savais que sinon il me tuerait », dit-elle. « Tout début est toujours pénible, mais jai passé le moment le plus difficile. »
Le missile a touché la maison de Jamila pendant lagression militaire israélienne - qui a duré trois semaines - contre la bande de Gaza où vivent 1,5 million de personnes. Quand la guerre a pris fin le 18 janvier 2009, 1410 Palestiniens avaient été tués, dont 355 âgés de moins de 18 ans, selon Al Mezan, organisation de défense des droits de lhomme basée à Gaza.
Jamila est allée en Arabie Saoudite en janvier [2009] pour recevoir un traitement médical approprié puisque les hôpitaux de Gaza - à cause du blocus israélo-égyptien remontant à 2007 - ne sont pas suffisamment équipés pour faire face à des cas comme le sien.
Elle y a reçu des membres artificiels, mais ils ne correspondaient pas bien. Il y a deux mois, Jamila sest envolée pour la Slovénie où elle a obtenu des jambes artificielles de meilleure qualité faites en plastique.
« Ces nouvelles jambes sont bien mieux », dit-elle alors quelle fait des exercices de barres parallèles dans le seul centre spécialisé à Gaza pour les membres artificiels.
Le directeur du centre, Hazem Al Shawwa, nous a expliqué que le centre a aidé 76 patients ayant subi des amputations et que 174 personnes sont toujours en attente de membres artificiels.
Depuis quelle sexerce au centre, Jamila a réalisé des progrès rapides et elle pense « bientôt ne plus utiliser les béquilles. »
« Je ne compterai que sur moi-même. Personne ne maidera comme ma famille et mes amis le font actuellement. Et je veux être journaliste », dit-elle avec un sourire et un clin dil.
Son école est à 100 mètres de sa maison. Jamila mettait habituellement 5 minutes pour sy rendre, mais à présent, avec ses jambes artificielles et ses béquilles, il lui faut 20 minutes. « Il faut du temps pour aller à lécole et, bien sûr, cest ennuyeux, mais je le fais. Cest un défi », dit-elle fièrement.
En plus de rêver de devenir journaliste « et décrire sur nos souffrances à nous Palestiniens », Jamila pense même être un jour une maman et avoir des enfants.
« A ceux qui pensaient que jai tout perdu, je leur dis que je ne perds ni espoir ni ma foi en Dieu, » ajoute Jamila.
Fares Akram est journaliste et vit à Gaza.