Menu
Accueil
Forums
Liste des forums
En ce moment
Nouveaux messages
Nouveaux messages de profil
Connexion
S'inscrire
Quoi de neuf
Liste des forums
Menu
Connexion
S'inscrire
Forums
Catégorie Principale
Général
Gaza/Sderot: la vie malgré tout
JavaScript est désactivé. Pour une meilleure expérience, veuillez activer JavaScript dans votre navigateur avant de continuer.
Vous utilisez un navigateur obsolète. Il se peut que ce site ou d'autres sites Web ne s'affichent pas correctement.
Vous devez le mettre à jour ou utiliser un
navigateur alternatif
.
Répondre à la discussion
Message
[QUOTE="petitbijou, post: 5232192, member: 67618"] L¹histoire du médecin palestinien Ezzeldin Abou al-Aish donne à Avirama Golan, spécialiste des sujets de société, l¹occasion d¹exprimer sa révolte face aux hypocrisies de la société israélienne, où les "autres", et pas seulement les Palestiniens, demeurent indéfiniment "autres", suspects par définition] Ha¹aretz, 22 janvier 2009 [url]http://www.haaretz.com/hasen/spages/1057370.html[/url] Entendre le Dr Abou al-Aish et tous les autres "autres" Avirama Golan Trad. : Gérard pour La Paix Maintenant Il ne fait aucun doute que la tragédie du Dr Ezzeldin Abou al-Aish, qui a raconté aux téléspectateurs israéliens en en hébreu parfait qu¹il avait perdu trois filles et une nièce tuées par un obus de char israélien pendant les combats à Gaza, a réussi à percer la couche de plomb durci qui bouchait les oreilles du public israélien depuis le début des opérations militaires. Soudain, la tuerie était devenue tangible, proche, choquante et menaçante. La malchance d¹Abou al-Aish est d¹être "l¹un des nôtres" pas moins que "l¹un des leurs". Bon médecin, cultivé, on lui a offert un poste dans un hôpital canadien après qu¹il eut travaillé et conduit une recherche dans les hôpitaux israéliens de Soroka et de Sheba. De plus, et peut-être plus important encore, il parle hébreu et sait manier les codes qui gouvernent la forme de pensée et le comportement des Israéliens. Lors d¹une conférence de presse où il a plaidé pour la fin de la guerre de Gaza (et de la guerre en général), il a, de manière inconsciente, fait appel à un mélange de dévouement familial et d¹aspiration à une vie pacifique, moule occidental des Lumières qui constitue l¹image qu¹Israël a de lui-même. Malheureusement pour Abou al-Aish, ses efforts n¹ont servi à rien. Alors que versaient une larme de nombreux téléspectateurs qui avaient suivi précédemment ce qui leur était présenté comme de glorieux succès militaires, une femme nommée Levana Stern, apparemment autorisée à parler abusivement grâce à son statut de mère de trois soldats, a interrompu la conférence de presse en hurlant : "Je ressens ta peine, je suis complètement avec toi, mais qui sait ce qui se passait chez toi ?" Des gens qui se trouvaient à côté d¹elle, enhardis par cet emportement, ont alors protesté contre l¹audace de l¹hôpital, où se tenait la conférence de presse, pour avoir offert une tribune à un Palestinien alors que des soldats israéliens combattaient encore à Gaza. Une femme l¹a même traité de « espèce d¹ordure ». Désespéré, Abou al-Aish grommelait : "Ils ne veulent pas entendre l¹autre côté." Beaucoup d¹encre a été versée pour des recherches universitaires sur la voix de l¹autre dans une société post-coloniale, beaucoup de colloques et d¹articles sont parvenus à la conclusion que la société israélienne avait depuis longtemps dépassé le stade du melting pot et était aujourd¹hui une société multiculturelle où la voix de l¹autre avait toute sa place. Aujourd¹hui, Abou al-Aish a, par inadvertance, révélé combien cela était faux. Les habitants de Gaza n¹ont aucune existence dans la conscience israélienne. Ils ne méritent pas même le statut « d¹autre ». Mais, du fait que ce médecin de Gaza travaille en Israël et connaît tant d¹Israéliens, il a eu une chance que n¹ont pas eue des milliers d¹autres : celle de parler en prime time (sauf que, pour cela, il a fallu attendre que le sang de ses filles Bisan, Mayer et Aya ait coulé dans sa maison). Abou al-Aish n¹est pas le seul. Ces dernières années, il a été répété régulièrement que les habitants de Sderot étaient des irresponsables pour être restés sur place avec leurs enfants ("Pourquoi ne les évacuent-ils pas ?", demandaient les gens). De nombreux journalistes, eux aussi, partageaient le sentiment infondé que quiconque aurait pu quitter Sderot l¹avait fait depuis longtemps, et que n¹y demeuraient que les malheureux qui n¹avaient nulle part ailleurs où aller. C¹est vrai, les habitants de la périphérie d¹Israël ne sont pas un autre "haï" comme le sont les Palestiniens, mais eux non plus n¹ont ni visage ni voix. Aujourd¹hui, les habitants de Sderot sont devenus les enfants chéris au nom de qui la guerre a été menée, mais pour cela, ils paieront cher. Certains opposants à la guerre les considèrent comme des gens d¹extrême droite dont les plaintes ont été exagérées, disant qu¹aucun enfant israélien n¹a été tué par une roquette pendant cette guerre, alors que des centaines ont été tués à Gaza. Et certains des partisans de la guerre refusent de comprendre que la souffrance continuelle des habitants du Sud les a mis en colère, frustrés, remplis de haine, mais que les liens d¹amitié historiques qu¹ils entretenaient avec les Gazaouis et le désir mutuel de normalisation sont tout aussi authentiques. Lesdits partisans de la guerre n¹ont eu que dédain pour la demande venue de milliers d¹habitants du Sud emmenés par le groupe de Sderot "Une autre voix", qui exhortait le gouvernement à tout tenter pour parvenir à un accord plutôt que de faire la guerre (1). La logique perverse qui prévaut aujourd¹hui, à droite comme à gauche, dit que quiconque n¹a pas fui Sderot pour le Canada est, au mieux, un imbécile paupérisé, et au pire, un partisan du Hamas. Quiconque n¹a pas déménagé de Sderot vers les quartiers chics de Tel Aviv est un électeur du Likoud irresponsable et ignorant, qui l¹a bien cherché. Voilà comment les soi-disant "autres" sont utilisés pour définir un consensus israélien, un consensus opaque et empli de haine qui refuse une réalité complexe au profit d¹un retranchement effrayé et plus intense encore qu¹auparavant. [/QUOTE]
Insérer les messages sélectionnés…
Vérification
Répondre
Forums
Catégorie Principale
Général
Gaza/Sderot: la vie malgré tout
Haut