Gaza/Sderot: la vie malgré tout

petitbijou

Casablanca d'antan
VIB
http://gaza-sderot.arte.tv/

Par Serge Gordey (1)


Sur le site Internet d’Arte, dès le 27 octobre, pendant deux mois.

Rendre compte de la vie telle qu’elle est vécue par des hommes, des femmes, des enfants à Gaza (Palestine) et Sderot (Israël). Leur vie et leur survie, au jour le jour.
Sous la menace des attaques aériennes, des bombardements, de l’encerclement, on continue à travailler, s’aimer, rêver. La vie malgré tout. La vie par-dessus tout.
Pour rendre compte de cette obstination à vivre, des chroniques courtes
(2mn) seront tournées en vidéo, jour après jour, pendant deux mois, et publiées sur Internet par des équipes israéliennes (Alma Films et Trabelsi
Productions) et palestiniennes (Rmattan Studio), sous la responsabilité d’une équipe française, constituée de la société de production audiovisuelle Bo Travail ! et de Upian, société de production Internet. Ces contenus seront mis en ligne dès le 27 octobre 2008, sur le site http://gaza-sderot.arte.tv/ où ils seront accessibles aux internautes selon une démarche personnelle et interactive.

Le projet associe un producteur de films documentaires Bo Travail !, l’équipe web d’Upian, des équipes de production israélienne et palestinienne, en concertation avec Arte-France et son équipe web, afin de développer ensemble de nouvelles offres de programme d’Arte sur Internet.


Le projet

Nous nous intéressons à des vies ordinaires : écoliers, rappeurs, projectionniste, pêcheur, ambulancier, mère de famille, etc. Les personnages dont nous allons partager la vie pendant ces deux mois pourraient être nos voisins, nos amis, des gens de notre connaissance. Sauf que ces personnages vivent dans des conditions qui ne sont pas ordinaires. C’est ce décalage criant entre l’ordinaire et ce qui ne l’est pas, qui fournira à nos sujets leur force décapante, leur capacité à déclencher émotion et envie d’en savoir plus. Comment peut-on vivre à Gaza ? Comment peut-on vivre à Sderot ?
Telle est la question.

Chaque jour, pendant deux mois, une vidéo israélienne et une vidéo palestinienne se répondent et s’éclairent mutuellement : l’une sans l’autre ne serait qu’une vision partielle. La dualité des situations et des points de vue est la condition sine qua non pour saisir et comprendre le réel.
Lorsque l’on visionne une vidéo sur le site, la deuxième est également présente à l’écran, se déroule en parallèle, comme en attente d’être vue à son tour : jour après jour, le synchronisme de la vie quotidienne dans les deux villes est tangible. C’est le premier parcours du spectateur internaute
: intuitif et émotionnel.

Au jour le jour, avec l’empilement des vidéos, un autre accès deviendra possible : selon des critères différents (thèmes, personnages, géographie) l’internaute pourra construire son propre chemin.


Le parti-pris

La vie selon les actualités télévisées, c’est... la centrale électrique de Gaza qui n’est plus ravitaillée, en représailles à un lancement de fusée Kassam à Sderot, en réponse à une attaque plus ou moins ciblée de l’aviation israélienne, elle-même en réaction à un attentat, qui est lui-même une réponse à un blocage de la frontière, etc.

Mais qui sait ce que devient la vie des êtres humains impliqués dans ces événements, et ce qu’il en résulte pour le reste de leur vie ? Qui sait comment leurs proches en sont affectés ? Que sait-on d’une vie marquée par la menace constante des "événements" ? Que sait-on de la vie quotidienne, des idées, des projets avortés, des espoirs, de ceux qui "passent entre les gouttes", ou de ceux qui souffrent des malheurs ordinaires ?

La série s’appuiera sur un nombre restreint de personnages récurrents (cinq à huit de part et d’autre) dont la vie sera révélatrice de la situation à laquelle sont soumises Gaza et Sdérot.


Les films

Chaque sujet sera centré sur un personnage. La plupart du temps, on accompagnera celui-ci dans un moment de sa vie quotidienne. Un moment de la vie quotidienne analogue à ce qu’est l’expérience de tout spectateur ou internaute : aller à l’école, faire des achats, faire une répétition de musique, aller au café, etc. Mais toutes ces actions banales ne sont pas banales ici. Aller à l’école devient un véritable sujet d’intérêt, quand on sait qu’une alerte peut se déclencher à tout moment. Faire de la musique prend un sens autre quand chaque parole est une manière de lancer une bouteille à la mer pour se faire entendre. Sans compter les moments dérivant directement du conflit : lorsque l’on se réfugie dans un abri, le moment où l’on accueille des voisins affectés par un bombardement, le moment où l’on se téléphone pour prendre des nouvelles...

Ces petites pastilles de la vie quotidienne auront l’intérêt, dans leur simplicité, de montrer la manière dont la situation de conflit affecte les vies de nos personnages.

On ne cherchera pas à établir une fausse symétrie (il ne s’agit pas d’avoir le même jour un sujet sur un musicien israélien et palestinien, un enfant israélien et un enfant palestinien). Il faut au contraire chercher un effet de dissonance et de contraste. Par contre, on peut penser que l’accumulation et la juxtaposition des sujets parvenant de part et d’autre, finiront par rendre évident ce qui réunit les personnages, malgré tout, au-delà de ce qui les divise forcément.


Gaza/Sderot, pourquoi?

Dans l’impasse où se trouvent Israéliens et Palestiniens, on sent bien que rien ne changera tant que les citoyens anonymes ne pourront se faire entendre de part et d’autre ni s’écouter. Mais cela ne va pas de soi : s’il était possible de se parler en public facilement, cela se saurait... D’où l’importance qu’un espace neutre existe, garanti par un tiers, où chacun puisse apporter son témoignage et exprimer son point de vue.

L’Internet est un lieu propice pour une telle entreprise : Israéliens et Palestiniens peuvent donner à voir et entendre leur situation, ils peuvent publier facilement leur vidéos, ce qui permet de déjouer les difficultés logistiques de transport de cassettes.


Le dispositif Internet

Toute la logique de Gaza/Sderot, c’est de proposer des vidéos qui suscitent identification, émotion, curiosité et finalement envie d’en savoir plus.
Ainsi, considéré du côté des Internautes, ce qui se met en place correspond parfaitement aux spécificités du Net : l’organisation complexe de contenus qui vont au delà d’une présentation linéaire obligée. Cette possibilité de trajet personnel est un moyen d’approfondir son regard sur l’actualité. Il pourra s’agir par exemple de donner aux vidéos toute leurs dimensions, en les inscrivant dans leur contexte :
• géographique (navigation par lieux)
• temporel (navigation par date)
• humain (navigation par personnages)
• politico-économique et géopolitique (informations locales contextuelles)

Enfin nous souhaitons proposer des outils de partage intégrés de manière fluide à l’expérience du site : envoi d’invitation, partage de vidéo, commentaires, podcast mais également faire de Gaza/Sderot un lieu de débat modéré avec toute l’intelligence et la sensibilité nécessaires.
 

petitbijou

Casablanca d'antan
VIB
De Gaza à Sderot, deux terres vues du Web

Un vrai docu complètement Web. Aujourd'hui, Arte met en ligne* Gaza-Sderot, la vie malgré tout, une série de 120 fois 2 minutes sur la vie quotidienne de ces deux villes situées de part et d'autre de la frontière israélo-palestinienne. Le documentaire, traduit en cinq langues dont l'arabe et l'hébreu, bénéficie d'un budget équivalent à un format télé (216 000 euros).

« C'est le premier exemple du format "synchronicité" explique Joël Ronez, responsable du pôle Web d'Arte France. Il s'agit de relater au jour le jour, avec des vidéos parallèles, la vie de deux endroits en opposition, symbolique ou réelle. » Une dialectique que le multimédia fait ressentir avec acuité. « Sur les cartes interactives, avec le zoom, on perçoit une différence flagrante entre, d'un côté, une zone agricole et bâtie, et, de l'autre, un ghetto, reprend Ronez. En même temps, la proximité est là : quand il pleut, quand il fait soleil... cela transparaît aussi bien sur les vidéos tournées à Gaza qu'à Sderot. »



Anne Kerloc'h
 
Qu'en est il de la CisJordanie?
Apparement,on dirait qu'ils vivent pas trop mal,loin du tumulte,loin des bruits de bottes,plus pres de la liberté et de la prosperité.
Disons plus pres de la dignité.
Ah oui!!!
C'est bien le Fatah de Mahmoud Abbas qui les dirigent? ;)
 

petitbijou

Casablanca d'antan
VIB
Qu'en est il de la CisJordanie?
Apparement,on dirait qu'ils vivent pas trop mal,loin du tumulte,loin des bruits de bottes,plus pres de la liberté et de la prosperité.
Disons plus pres de la dignité.
Ah oui!!!
C'est bien le Fatah de Mahmoud Abbas qui les dirigent? ;)
mdrrrrrrrrr

toi comme moi tu sais que c loin d'être le cas mais si ce que tu dis peux te réconforter dans tes dires soit ;)
 

petitbijou

Casablanca d'antan
VIB
Bien le bonjour

Hier sur M6 ils ont pensé à faire un mini reportage de quelques minutes sur la situation après 'massacre' israelien sur les gazaouis

Gaza: ils ont vécu 3 semaines sous les bombes - TV Presse
Des images qu'on n'a jamais vues, tournées à Gaza pendant l'offensive israélienne. Alors que le territoire était interdit aux journalistes étrangers, deux cameramen palestiniens ont suivi le quotidien Nidal, 13ans, qui vivait dans la terreur. Des tirs de soldats israéliens ont touché la salle de bain de l'appartement familial. Chaque jour, il devait faire la queue pendant des heures pour trouver à manger... Il y a aussi Hiba, une mère de famille de 35 ans, mère de famille qui tente de survivre. Alors qu'un cessez-le-feu a été décrété le week-end dernier, premiers témoignages sur le quotidien des Gazaoui sous les bombes, mais aussi des Israéliens de Sderoth, régulièrement touchés par les roquettes du Hamas.

quasi toutes les images de Gaza sont celles d'Al Jazerra celle de Sderot je pense qu'il était plus facile pour eux de s'introduire dans cette ville histoire de montrer les grands dégats causés par les qassams :rolleyes: et surtout montrer que ce qu'ils souhaitaient montrer..

personnellement le choc des mots étaient bien plus que présent malgré l'effort de camoufleur la VERITE ils ne se sont pas rendus compte peut être..au tout début on montre une femme israelienne de 60 ans qui a montré les dégats sur sa maison, et a parlé de sa peur et ses petits soucis du genre à ne plus pouvoir faire le marché, cette activité qu'elle aime tant faire (meskina) et qu'elle se voit obligée de faire ses courses dans le magasin qui est à côté et qui n'a pas tout ce qu'elle aime mais bon elle fait avec :rolleyes: (la pauvre elle déchire le coeur)..se rend elle compte (et ce journaliste par la même occasion) de la connerie de ses propos quand on voit que de l'autre côté eux ils n'ont rien à manger et non pas ce droit au min vital eau et pain?? non j'en ai bien peur que c'est loin d'être le cas sinon ils ne l'auraient pas montré depuis cet angle
 
franchement comme d'habitude M6 a été plus que pitoyable.
et en plus ils ont montré aucun blessé, pas une goutte de sang coté palestinien, bravo l objectivité
par contre de l autre coté ils ont pas oublié de selectionner cette chienne galeuse qui a clairement craché sa haine (au tout début quand elle dit "regardez c'est notre armée qui bombarde le hamas" quand on sait ce qui s est réellement passé)
j espère et je suis persuadée d'ailleurs que Dieu leur fera subir la même chose ici bas ou dans l au delà
 

petitbijou

Casablanca d'antan
VIB
franchement comme d'habitude M6 a été plus que pitoyable.
et en plus ils ont montré aucun blessé, pas une goutte de sang coté palestinien, bravo l objectivité
par contre de l autre coté ils ont pas oublié de selectionner cette chienne galeuse qui a clairement craché sa haine (au tout début quand elle dit "regardez c'est notre armée qui bombarde le hamas" quand on sait ce qui s est réellement passé)
j espère et je suis persuadée d'ailleurs que Dieu leur fera subir la même chose ici bas ou dans l au delà
Envoyé Special hier n'a pas fait moins fort cela dit :rolleyes:

pour ce qui est de la madame qui parlait en jubilant des exploits du tsahal parrait qu'ils n'avaient pas droit aux images :rolleyes:
 

petitbijou

Casablanca d'antan
VIB
envoyé spécial ça fait longtemps que j l'ai classé avant M6 lol
donc j ai même pas regardé
je ne savais pas qu'il y avait un truc de prévu sur Fr2 en zappant je suis tombée sur une image de ruine et je me suis dit tien ça me rapl quelque chose :D et j'ai regardé et j'aurais mieux fait de rester sur la 6 et son film pourri :D
 

petitbijou

Casablanca d'antan
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L¹histoire du médecin palestinien Ezzeldin Abou al-Aish donne à Avirama Golan, spécialiste des sujets de société, l¹occasion d¹exprimer sa révolte face aux hypocrisies de la société israélienne, où les "autres", et pas seulement les Palestiniens, demeurent indéfiniment "autres", suspects par définition]

Ha¹aretz, 22 janvier 2009

http://www.haaretz.com/hasen/spages/1057370.html

Entendre le Dr Abou al-Aish et tous les autres "autres"
Avirama Golan

Trad. : Gérard pour La Paix Maintenant


Il ne fait aucun doute que la tragédie du Dr Ezzeldin Abou al-Aish, qui a raconté aux téléspectateurs israéliens en en hébreu parfait qu¹il avait perdu trois filles et une nièce tuées par un obus de char israélien pendant les combats à Gaza, a réussi à percer la couche de plomb durci qui bouchait les oreilles du public israélien depuis le début des opérations militaires.
Soudain, la tuerie était devenue tangible, proche, choquante et menaçante.

La malchance d¹Abou al-Aish est d¹être "l¹un des nôtres" pas moins que "l¹un des leurs". Bon médecin, cultivé, on lui a offert un poste dans un hôpital canadien après qu¹il eut travaillé et conduit une recherche dans les hôpitaux israéliens de Soroka et de Sheba. De plus, et peut-être plus important encore, il parle hébreu et sait manier les codes qui gouvernent la forme de pensée et le comportement des Israéliens. Lors d¹une conférence de presse où il a plaidé pour la fin de la guerre de Gaza (et de la guerre en général), il a, de manière inconsciente, fait appel à un mélange de dévouement familial et d¹aspiration à une vie pacifique, moule occidental des Lumières qui constitue l¹image qu¹Israël a de lui-même.

Malheureusement pour Abou al-Aish, ses efforts n¹ont servi à rien. Alors que versaient une larme de nombreux téléspectateurs qui avaient suivi précédemment ce qui leur était présenté comme de glorieux succès militaires, une femme nommée Levana Stern, apparemment autorisée à parler abusivement grâce à son statut de mère de trois soldats, a interrompu la conférence de presse en hurlant : "Je ressens ta peine, je suis complètement avec toi, mais qui sait ce qui se passait chez toi ?"

Des gens qui se trouvaient à côté d¹elle, enhardis par cet emportement, ont alors protesté contre l¹audace de l¹hôpital, où se tenait la conférence de presse, pour avoir offert une tribune à un Palestinien alors que des soldats israéliens combattaient encore à Gaza. Une femme l¹a même traité de « espèce d¹ordure ». Désespéré, Abou al-Aish grommelait : "Ils ne veulent pas entendre l¹autre côté."

Beaucoup d¹encre a été versée pour des recherches universitaires sur la voix de l¹autre dans une société post-coloniale, beaucoup de colloques et d¹articles sont parvenus à la conclusion que la société israélienne avait depuis longtemps dépassé le stade du melting pot et était aujourd¹hui une société multiculturelle où la voix de l¹autre avait toute sa place.
Aujourd¹hui, Abou al-Aish a, par inadvertance, révélé combien cela était faux. Les habitants de Gaza n¹ont aucune existence dans la conscience israélienne. Ils ne méritent pas même le statut « d¹autre ». Mais, du fait que ce médecin de Gaza travaille en Israël et connaît tant d¹Israéliens, il a eu une chance que n¹ont pas eue des milliers d¹autres : celle de parler en prime time (sauf que, pour cela, il a fallu attendre que le sang de ses filles Bisan, Mayer et Aya ait coulé dans sa maison).

Abou al-Aish n¹est pas le seul. Ces dernières années, il a été répété régulièrement que les habitants de Sderot étaient des irresponsables pour être restés sur place avec leurs enfants ("Pourquoi ne les évacuent-ils pas ?", demandaient les gens). De nombreux journalistes, eux aussi, partageaient le sentiment infondé que quiconque aurait pu quitter Sderot l¹avait fait depuis longtemps, et que n¹y demeuraient que les malheureux qui n¹avaient nulle part ailleurs où aller.

C¹est vrai, les habitants de la périphérie d¹Israël ne sont pas un autre "haï" comme le sont les Palestiniens, mais eux non plus n¹ont ni visage ni voix. Aujourd¹hui, les habitants de Sderot sont devenus les enfants chéris au nom de qui la guerre a été menée, mais pour cela, ils paieront cher.
Certains opposants à la guerre les considèrent comme des gens d¹extrême droite dont les plaintes ont été exagérées, disant qu¹aucun enfant israélien n¹a été tué par une roquette pendant cette guerre, alors que des centaines ont été tués à Gaza. Et certains des partisans de la guerre refusent de comprendre que la souffrance continuelle des habitants du Sud les a mis en colère, frustrés, remplis de haine, mais que les liens d¹amitié historiques qu¹ils entretenaient avec les Gazaouis et le désir mutuel de normalisation sont tout aussi authentiques. Lesdits partisans de la guerre n¹ont eu que dédain pour la demande venue de milliers d¹habitants du Sud emmenés par le groupe de Sderot "Une autre voix", qui exhortait le gouvernement à tout tenter pour parvenir à un accord plutôt que de faire la guerre (1).

La logique perverse qui prévaut aujourd¹hui, à droite comme à gauche, dit que quiconque n¹a pas fui Sderot pour le Canada est, au mieux, un imbécile paupérisé, et au pire, un partisan du Hamas. Quiconque n¹a pas déménagé de Sderot vers les quartiers chics de Tel Aviv est un électeur du Likoud irresponsable et ignorant, qui l¹a bien cherché. Voilà comment les soi-disant "autres" sont utilisés pour définir un consensus israélien, un consensus opaque et empli de haine qui refuse une réalité complexe au profit d¹un retranchement effrayé et plus intense encore qu¹auparavant.
 
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