Goodyear : comment les ex-salariés veulent reprendre l'entreprise

mam80

la rose et le réséda
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Quelque 300 ex-Goodyear entendent créer une coopérative (Scop) pour sauver des emplois à Amiens. Ils ont soumis leur projet à la maison mère aux États-Unis.

Les ex-salariés de Goodyear dont l'usine d'Amiens a fermé en janvier 2014 ont décidé, sous la houlette de leurs avocats emmenés par le militant communiste Fiodor Rilov, l'ennemi public numéro 1 des grands patrons de se regrouper sous la forme d'une société coopérative et participative (Scop) pour renaître de leurs cendres. La cessation d'activité avait abouti à la suppression de 1143 emplois.

Goodyear Amiens est mort? Vive Goodyear Amiens! Avec une Scop (également appelée société coopérative ouvrière de production), environ 400 salariés entendent donc créer une société commerciale constituée en société anonyme. Cette société à responsabilité limitée se distingue des entreprises classiques par le fait que les salariés détiennent la majorité du capital ainsi que le pouvoir de décision. L'idée est de ne fabriquer que des pneus à destination des machines agricoles. L'exemple le plus connu en France de Scop est certainement la troupe du Théâtre du Soleil fondée au milieu des années 1960 notamment par Ariane Mnouchkine et Philippe Léotard. Ses membres exercent le pouvoir et détiennent une participation économique.

Les besoins initiaux de financement seraient de 21 millions à 27,5 millions d'euros, rachat des équipements et bâtiments compris. Un avocat des salariés s'est rendu lundi chez Goodyear, au siège de la maison mère à Akron dans l'Ohio pour lui remettre le plan de relance de la production. Environ 300 salariés se sont inscrits dans la démarche. Plusieurs scénarios sont envisagés avec comme variable d'ajustement la place qu'occuperait Goodyear dans la Scop: rachat des licences sur les brevets moyennant paiement de royalties sur les ventes de pneus, participation minoritaire de la maison mère ou lancement d'une nouvelle marque.

Un prof d'une université américaine et un chercheur du CNRS sollicités
L'originalité du projet réside dans le choix ingénieux des intervenants extérieurs, sollicités pour aider les ex-Goodyear dans leur projet via les réseaux personnels de leurs conseils. En premier lieu, David J. BenDaniel, un professeur de management à l'université de Cornell aux Etats-Unis. Un choix pour montrer à la maison mère américaine que les petits frenchies sont sérieux puisqu'ils sont capables de s'adjoindre les services d'un prof renommé.

Autre personnalité sollicitée, Bruno Chaudret, professeur de chimie, directeur de recherche au CNRS et membre du conseil scientifique.
Le premier travaille à bâtir un buisness plan , comme il l'a déjà fait à plusieurs reprises par le passé pour d'autres entreprises. «Je planche sur une structure économique qui serait bénéfique pour toutes les parties concernées y compris Goodyear et le gouvernement français», explique David J. BenDaniel au Figaro. «Pour Goodyear ce pourrait être un avantage de se lancer dans cette Scop, que ce soit financièrement ou en matière de réputation.»
La mission de Bruno Chaudret consiste à monter un laboratoire de recherche et développement «crédible avec des ingénieurs afin de réaliser un cahier des charges», résume-t-il. Il s'agit de réunir des compétences dans le domaine des matériaux et dans la conception du pneu.

Les 300 salariés attendent désormais la réponse de Goodyear sur la participation ou non dans la Scop.

le figaro

mam
 
Je leur souhaite bon courage, je ne sais pas la part de marché des pneus agricoles, ca doit etre minime. Quant aux pneus de voiture il leur faut des ingénieurs pour concevoir un nouveau pneu a eux cad une nouvelle marque et reste a trouver les acheteurs
 

mam80

la rose et le réséda
Modérateur
03 octobre 2013 |(...)<Avant de faire baisser progressivement la production de pneus dans l'usine Goodyear d'Amiens nord depuis la fin des années 2000, le groupe américain Goodyear l'avait auparavant privée de ses bénéfices pour les transférer au Luxembourg. Cette manœuvre, très répandue au sein des multinationales, c'est le «business restructuring».

Le principe ? «Dans les pays où la fiscalité est importante, les filiales deviennent de simples façonneurs, explique Michel Taly, avocat fiscaliste spécialiste des relations avec l'administration fiscale. Et tout ce qui va faire la valeur d'un groupe, la recherche, les brevets, les marques, on le met ailleurs dans un pays à la fiscalité plus avantageuse».

La France produit, le Luxembourg collecte l'impôt

Le business restructuring, Goodyear en est un parfait exemple. Regardons comment fonctionne cette multinationale en Europe.

La filiale française, Goodyear Dunlop Tires France (GDTF), possède un siège social à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine), une piste d'essai à Mireval (Hérault) et trois usines de pneus en France. Une dans la Somme à Amiens (Amiens nord), une dans l'Allier et une dans le Puy-de-Dôme.

Jusqu'ici, rien d'extravagant. Sauf que les usines de Goodyear France n'achètent pas de caoutchouc. Elles ne possèdent pas non plus les pneus qu'elles produisent. Les pneus vendus en France par les commerciaux de GDTF n'appartiennent même pas à la filiale française. Comment l'expliquer? En fait, GDTF est un simple façonnier, une société qui ne possède rien d'autre que ses usines, et qui travaille pour le compte d'une autre société.

En l’occurrence, Goodyear France travaille pour une société sœur située au Luxembourg, Goodyear Dunlop Tires Operations (GDTO). Le caoutchouc qui arrive dans l'usine française d'Amiens Nord est luxembourgeois et les 3000 pneus qui en ressortent chaque jour sont aussi luxembourgeois. «La filiale française ne possède plus aucun actif, explique Fiodor Rilov, l'avocat de la CGT Goodyear. La matière première, les moules et les pneus appartiennent à la société luxembourgeoise».(...)

Comment Goodyear a déshabillé l'usine d'Amiens nord

mam
 
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