Gosuin s'oppose fermement et contre l'avis des experts aux testings!!!!

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http://www.dhnet.be/regions/bruxell...suin-pour-le-testing-57e446fecd70f74e720a97d6


Le manque d’enthousiasme évident de Gosuin pour le testing

La Région est compétente pour la mise en place du testing, ont expliqué hier quatre experts, à la surprise du ministre de l’Emploi.
"C’est un peu comme un 4-0 !", savourait jeudi soir le député PTB Youssef Handichi, résumant, avec cette petite métaphore footballistique, la tournure inattendue qu’a prise hier l’audition par le Parlement bruxellois de quatre experts sur la possibilité pour les autorités régionales de procéder ou non à des tests de discrimination à l’embauche. À la surprise générale, les quatre intervenants ont été unanimes : la Région est bien compétente pour le testing. Le ministre bruxellois de l’Emploi Didier Gosuin (Défi) a surpris l’assistance par son manque d’enthousiasme.
Si tous les partis politiques se rejoignent sur la réalité de la discrimination à l’embauche, les outils imaginés pour lutter contre le phénomène divergent fortement. Pour Ecolo-Groen et le PTB, c’est clair en tout cas : il faut que l’inspection régionale procède à des tests de situation pour détecter les entreprises en infraction. Voilà des mois que les deux partis réclament un débat sur la question et que Didier Gosuin leur explique que la Région n’est malheureusement pas compétente. "Mais je ne suis pas contre", précise-t-il chaque fois. Finalement, en juin dernier, le ministre avait fini par accepter que des experts soient interrogés en commission.
Pour la première audition, qui s’est tenue hier après-midi en commission Affaires économiques, quatre experts reconnus avaient été choisis : Isabelle Rorive (Faculté de droit de l’ULB), Marc Verdussen (Faculté de droit constitutionnel à l’UCL), Jean-François Neven (conseiller à la Cour du travail de Bruxelles) et le constitutionnaliste Marc Uyttendaele. Sans s’être concertés au préalable, les juristes ont tous délivré un message identique : la Région a les moyens légaux pour procéder à des tests des tests de discrimination à l’embauche.
"C’est ultra positif ! Je ne m’attendais pas à une telle unanimité !" , s’enthousiasme la députée Ecolo Zoé Genot. "C’est une bonne nouvelle. Je me réjouis !", se félicite, de son côté, le député Julien Uyttendaele (PS), qui, au sein des socialistes, avec Catherine Moureaux (PS) et Jamal Ikazban (PS), soutient le principe. Autant de réactions enthousiastes qui contrastent avec l’accueil presque glacial du ministre.
 

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Après les quelque 45 minutes d’audition, Didier Gosuin a ainsi pris la parole pour expliquer longuement à une assistance un peu surprise pourquoi les avis juridiques entendus n’étaient peut-être pas si pertinents."Un cinquième expert nous a dit au cabinet que la Région n’était pas compétente", a-t-il expliqué en substance, pendant près de 40 minutes, précisant qu’il n’était bien sûr pas contre la mesure personnellement.
Reste que, même du côté de la majorité, le manque d’enthousiasme du ministre n’est pas passé inaperçu."C’était très bizarre. C’est clair qu’il semble avoir de très gros doutes sur la question", confie un député. Le mois prochain, les auditions se poursuivront, avec la venue des acteurs de terrain.




"Il s’agit d’êtres humains !"

Youssef Handichi (PTB), député bruxellois.
"C’est une énorme surprise et une super bonne nouvelle ! Personne ne s’attendait à une telle unanimité ! La porte est désormais ouverte pour la mise ne place de tests de discrimination par la Région. Depuis toujours, le ministre nous dit qu’il n’est pas compétent. Il dit : ‘Je n’ai pas de problème avec l’idée du testing’. Mais oui, il a un problème avec. Samira qui devient Cécile ou Jamal qui devient Jeremy ( NDLR : référence à deux cas de discrimination à l’embauche en Région bruxelloise qui ont récemment été rapportés dans la presse )… Ce sont des êtres humains. Pour lui, ce sont peut-être juste des dossiers".
 

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http://ptb.be/articles/discrimination-action-pour-que-samira-ne-doive-plus-s-appeler-cecile

Après avoir essuyé un refus, Samira a renvoyé son CV, avec moins de qualifications mais sous le nom de Cécile. Une réponse positive n'a pas tardé à arriver dans sa boîte mail...Discrimination : action pour que Samira ne doive plus s’appeler Cécile14 Mars 2016auteur: Alicia SchmitIl y a quelques semaines, Samira postulait pour un emploi comme enseignante. Face à un énième refus, elle tente à nouveau sa chance en diminuant ses années d'expérience et en se présentant sous le nom de Cécile. Une réponse enthousiaste arrive presqu’immédiatement... Interview croisée avec Samira et Youssef Handichi, député bruxellois du PTB, qui demande l’instauration de mesures pour détecter et punir la discrimination.
« Cette histoire, c'est vraiment la goutte d'eau qui a fait déborder le vase, explique Samira. Ce sentiment d'être discriminée se confirme avec le temps. Ces questions ne sont pas nouvelles pour moi. À 12 ans, j'ai obtenu un prix pour un poème qui s'intitulait "Suis-je ou ne suis-je pas aux yeux de ces gens là". L'un des vers de mon poème était "De mon corps, ils ne voient que les décors. Pour eux, je suis : une religion, une nation, une couleur et puis un pays ! Pourquoi me rejeter alors que j'ai tant à donner ?" Aujourd'hui, j'ai 33 ans, et je me pose toujours les mêmes questions. C'est horrible, non ? C’est usant de devoir toujours prouver qu'on vaut autant que les autres. Quand je postule pour un job, j'envoie toujours la copie de tous mes diplômes. Et je suis consciente que, malheureusement, mon cas n’est pas isolé et qu’il y a beaucoup d’autres causes de discrimination. »
 

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Pourquoi avoir entrepris ces démarches, cette fois-ci ?Je devais voir si ce qui posait problème était bien « ce que j'étais »
Samira. Il y a une certaine accumulation qui fait qu'à un moment donné, on se demande si on devient parano ou si on subit réellement une injustice. Je voulais objectiver les choses. Moi qui suis la première à dire à mes élèves d'arrêter d'avoir des discours victimaires, que tout le monde n'est pas comme ça, qu’ils peuvent changer les choses, il fallait que j'aie des preuves objectives de cette réalité. Je devais voir si ce qui posait problème était bien « ce que j'étais ». Concernant ce préfet des études qui a filtré ma candidature, j’ai eu ma réponse... Je me suis rendue compte que le testing est une arme redoutable, parce que j'ai pu prouver clairement qu'il y avait bel et bien discrimination.
Quand vous avez eu cette preuve, que s’est-il passé dans votre tête ?
Samira. Ce n’est pas uniquement dans la tête, c'est tout mon corps qui tremblait. J'avais besoin d'en parler, de faire quelque chose. J'aurais pu me limiter à faire le testing et confronter le préfet des études à son comportement. Je me suis dit que c'était trop facile, que, comme tant d’autres personnes, il éprouvera un sentiment d’impunité. Je voulais qu’il assume ses actes. Je voulais donc la porter en justice pour faire entendre ma voix et celle des nombreuses personnes qui vivent des discriminations au quotidien.
 

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Vous savez, on se sent abandonné par l'État, livré à nous-mêmes. Je sais que, si je n'avais pas fait appel à un député, rien de tout ça n'aurait eu lieu. Je me suis adressée à la ministre de l’Enseignement, ainsi qu’à d’autres partis politiques. Les gens ne me répondaient pas ou refusaient de se mouiller. Je me suis donc adressée à Youssef Handichi, du PTB. À ma grande surprise, il m'a répondu dès le lendemain matin et on a réfléchi ensemble à comment obtenir justice.
On entend souvent que les personnes qui subissent des violences ou des discriminations devraient porter plainte mais ne le font pas. Comment expliquez-vous cela ?Samira. Il y a plusieurs barrières qui dissuadent les gens d'aller jusqu'au bout. La première, c'est l'argent. Pour ce type d'affaire, il faut compter environ 5 000 euros d'honoraires d'avocat. L'autre frein, c'est de trouver un avocat en qui on a confiance. Je veux faire reconnaître par la justice la discrimination que j'ai connue. On voit qu’on n’est pas tous égaux dans l’accès à la justice. Pour l’instant, je n’ai pas les fonds nécessaires. Nous faisons donc appel à la solidarité des autres via le service du growfunding, auquel chacun peut participer selon ses moyens.
Youssef Handichi. Une autre difficulté, selon moi, est de devoir prouver soi-même qu’on a été discriminé. Dans beaucoup de cas, ce n’est pas possible. Je vous met au défi de demander à la personne qui vient de vous discriminer de vous délivrer un « certificat de discrimination ». Je suis vraiment impressionné par la démarche de Samira. Mais ce n’est pas normal qu’elle ait à faire tout cela elle-même.
 
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