Le plus grand groupe de maisons de retraite va fermer

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Le groupe Southern Cross ne parvient plus à faire face à ses loyers. Une situation qui alimente le débat politique.
De notre correspondant à Londres Malgré une série de mesures désespérées prises depuis un mois pour tenter de sauver l'entreprise, Southern Cross, le plus important groupe de maisons de retraites en Grande-Bretagne, va devoir mettre fin à ses activités. L'entreprise est dans une situation de quasi-faillite et va devoir transférer la totalité des 752 maisons de retraite dont elle avait la gestion à d'autres structures. Des accords seraient déjà en cours de négociation pour le tiers d'entre elles. La cotation du groupe Southern Cross a été suspendue lundi à la Bourse de Londres. Une annonce qui a provoqué la colère des syndicats et des associations de protection des personnes âgées, inquiets sur l'avenir des 31.000 pensionnaires et des 43.000 employés du groupe. Cette faillite d'un opérateur privé géré par des fonds d'investissements de la City est aussi une très mauvaise nouvelle pour le gouvernement de David Cameron, dont la réforme du système de santé publique prévoit de donner un rôle bien plus important au secteur privé ...


Southern Cross a tenté le mois dernier de mettre en place un plan de restructuration qui prévoyait la cession de centaines de maisons de retraite ainsi que le report du paiement d'un trimestre de loyers pour les 752 maisons de retraite, mais ces efforts n'ont pas été suffisants.

L'ampleur de la crise avait obligé le premier ministre à prendre position le mois dernier. David Cameron avait d'abord commencé par dire que l'État n'avait pas à intervenir dans une affaire privée, mais a fini par promettre qu'il ferait tout pour assurer la situation des retraités concernés. Un porte-parole de Downing Street a assuré lundi qu'aucun retraité «ne se retrouverait à la rue» car «il y a actuellement environ 50.000 places disponibles dans le pays» dans des maisons de retraite.

Baisse des dépenses

Le sort de Southern Cross remet aussi en cause la privatisation rapide du secteur médical et de l'aide aux personnes âgées en Grande-Bretagne depuis une vingtaine d'années, une tendance initiée par les conservateurs mais poursuivie par Tony Blair. Plus des deux tiers des maisons de retraite dans le pays, dont de nombreuses fournissent un service public, sont désormais gérées par des entreprises privées. La qualité de leur service est aussi très critiquée puisqu'une maison de retraite privée sur sept a obtenu une note «mauvaise» ou «inadéquate» lors des inspections, a révélé le Financial Times.

La cause de la chute de Southern Cross est assez simple. Le groupe avait signé des contrats de location avec des hausses annuelles garanties de 2,5% mais se retrouve en porte-à-faux car ses principaux clients, les municipalités et les collectivités, réduisent en moyenne leurs dépenses d'aides sociales de 10% par an, à cause des effets conjugués de pertes subies dues à de mauvais placements pendant la crise financière et du plan massif de réduction budgétaire lancé par le gouvernement Cameron.

Cette situation est la conséquence malheureuse d'une stratégie mise en place par Blackstone, le fonds d'investissement qui a pris le contrôle du groupe en 2004. Le fonds a voulu augmenter la rentabilité financière du groupe en cédant son parc de maisons de retraite, à un moment où le marché immobilier britannique était en pleine bulle spéculative.
laposte.net
 
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