Le Grand stade de Casablanca renvoyé aux calendes grecques

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Après de nombreuses études et trois concours d’architectes, Ouzzine décide de geler le projet

Décidément le projet du Grand stade de Casablanca est maudit. Après de nombreuses études, trois concours d’architectes et un déménagement, il a été finalement gelé. C’est ce qu’a décidé Mohammed Ouzzine, ministre de la Jeunesse et des Sports qui a affirmé devant le Parlement qu’il s’agit plus d’un arrêt provisoire que d’un abandon pur et simple.

Intervenant avant-hier lors de la séance des questions orales à la Chambre des représentants, le ministre a affirmé que cette décision a été prise à cause de la situation économique morose du pays.

« Il s’avère, aujourd’hui et selon certaines études, que le coût total du projet dépassera de loin les premières estimations évaluées à 2,08 milliards de DH », a-t-il expliqué avant d’ajouter : «Vu le contexte de crise économique qui touche notre pays ainsi que nos partenaires économiques, et qui nous oblige à réduire nos investissements, on a décidé de prendre un certain temps pour réfléchir sur ce projet».

Une décision qui semble du goût de plusieurs spécialistes qui pensent que le Maroc ne peut se permettre, en cette période de vaches maigres, un investissement de plusieurs milliards de dirhams pour ce type de projet alors que les caisses de l’Etat sont vides. « A quoi sert la construction de ce méga-projet alors que les gradins des autres stades restent vides la plupart du temps? Ce stade engendrera plus de dépenses que de recettes.

Ailleurs, les stades servent à générer des gains en accueillant des concerts et des événements culturels et cela rapporte de l’argent», nous a expliqué un journaliste sportif. D’autres comme Mehdi Sekkouri Alaoui, expert en construction et gestion de stades, estiment qu’il sera «plus judicieux de réaffecter la totalité des fonds alloués à la construction du stade vers l’aménagement de complexes sportifs de proximité (CSP), considérés comme une priorité pour les quartiers et pour la jeunesse ».

L’expert marocain pense « qu’avec un milliard de dirhams seulement, l’Etat pourrait construire 400 CSP ».
Pourtant, certains élus du Conseil de la ville nous ont affirmé que la construction du Grand stade constitue l’une des priorités de la ville. « Mohamed Ouzzine peut dire ce qu’il veut mais la décision finale ne lui appartient pas », nous a confié un édile de la ville sous le seau de l’anonymat avant d’ajouter : « Le financement de ce complexe sportif devrait être alloué par le budget général de l’Etat, le Conseil de la ville de Casablanca et le Fonds Hassan II pour le développement économique et social qui apportera, à lui seul, une contribution financière de 600 millions de DH.

Autrement dit, c’est « celui qui paie, qui décide ». Notre source va plus loin. Elle estime que la construction du projet est également une priorité sécuritaire pour la métropole économique. «Les derniers événements enregistrées lors du match RCA-FAR ont bien démontré l’urgence de se doter d’un tel stade», a-t-il conclu.

http://www.libe.ma/Le-Grand-stade-de-Casablanca-renvoye-aux-calendes-grecques_a40264.html
 
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