Céline Authemayou | Publié le 22.06.2016
Les étudiants des grandes écoles sont-ils tous de futurs entrepreneurs ?
Pour étudier l'ampleur du phénomène, la Conférence des grandes écoles a introduit en 2015 une série de questions consacrées à l'entrepreneuriat dans son enquête annuelle dédiée à l'insertion des jeunes diplômés. En 2015, 3,5 % des répondants, ingénieurs et managers confondus, étaient en cours de création, avaient créé ou repris une entreprise.
Un an plus tard, le taux est passé à 4,1 %. "Ce chiffre va continuer d'augmenter, prédit Peter Todd, directeur général de HEC et président de la commission aval de la CGE. Dans nos écoles, nous voyons bien que l'intérêt des élèves pour la création d'entreprise s'accroît.
" Et le Canadien de prendre pour exemple sa propre école : il y a dix ans, 10 % des étudiants se déclaraient intéressés par l'entrepreneuriat. En 2016, ils sont près de 25 %. "
La tendance n'est pas spécifique à la France, poursuit Peter Todd. Aux États-Unis ou encore au Canada, la situation est similaire."
À une différence près : à l'international, les ingénieurs sont moteurs en matière d'entrepreneuriat. En France, les managers sont les plus actifs : 7 % selon les chiffres de la CGE, contre seulement 2,4 % des ingénieurs. "Dans beaucoup de domaines, les écoles d'ingénieurs décollent avec un peu de retard par rapport aux écoles de commerce, concède Francis Jouanjean, délégué général de la CGE. C'était par exemple le cas en matière d'ouverture internationale. L'écart devrait se résorber au cours des prochaines années."
les formations en entrepreneuriat, plus nombreuses Pour accompagner leurs étudiants, bon nombre d'écoles ont mis en place des cursus, des modules et des filières dédiés à l'entrepreneuriat. "Les établissements doivent s'adapter au marché tout comme aux besoins et aux attentes des étudiants, note Peter Todd. Toutes ces offres de formation doivent donc continuer de se développer."
Certaines écoles ont fait de l'entrepreneuriat une filière à part entière depuis plusieurs années. C'est le cas de SupOptique, qui propose une filière entrepreneuriat-innovation (FIE) depuis 2006.
L'université technologique de Compiègne (UTC), pour sa part, a créé en 2015 un parcours entrepreneuriat élite sur le modèle des cursus proposés aux sportifs de haut niveau.
Outre ces initiatives, la création en 2014 par le ministère de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche du statut d'étudiant-entrepreneur a permis à des étudiants de bénéficier d'un accompagnement plus spécifique. Chaque année, une dizaine d'élèves de Grenoble INP choisit cette voie.
"Les jeunes profitent de ce statut pour développer leur projet. Certains poursuivent, d'autres échouent, constate Philippe Bodiglio, directeur de la cellule entreprises innovation du groupe d'écoles d'ingénieurs. Le plus important dans cette aventure est de tester, d'expérimenter et de savoir rebondir si ça ne marche pas."
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Les étudiants des grandes écoles sont-ils tous de futurs entrepreneurs ?
Pour étudier l'ampleur du phénomène, la Conférence des grandes écoles a introduit en 2015 une série de questions consacrées à l'entrepreneuriat dans son enquête annuelle dédiée à l'insertion des jeunes diplômés. En 2015, 3,5 % des répondants, ingénieurs et managers confondus, étaient en cours de création, avaient créé ou repris une entreprise.
Un an plus tard, le taux est passé à 4,1 %. "Ce chiffre va continuer d'augmenter, prédit Peter Todd, directeur général de HEC et président de la commission aval de la CGE. Dans nos écoles, nous voyons bien que l'intérêt des élèves pour la création d'entreprise s'accroît.
" Et le Canadien de prendre pour exemple sa propre école : il y a dix ans, 10 % des étudiants se déclaraient intéressés par l'entrepreneuriat. En 2016, ils sont près de 25 %. "
La tendance n'est pas spécifique à la France, poursuit Peter Todd. Aux États-Unis ou encore au Canada, la situation est similaire."
À une différence près : à l'international, les ingénieurs sont moteurs en matière d'entrepreneuriat. En France, les managers sont les plus actifs : 7 % selon les chiffres de la CGE, contre seulement 2,4 % des ingénieurs. "Dans beaucoup de domaines, les écoles d'ingénieurs décollent avec un peu de retard par rapport aux écoles de commerce, concède Francis Jouanjean, délégué général de la CGE. C'était par exemple le cas en matière d'ouverture internationale. L'écart devrait se résorber au cours des prochaines années."
les formations en entrepreneuriat, plus nombreuses Pour accompagner leurs étudiants, bon nombre d'écoles ont mis en place des cursus, des modules et des filières dédiés à l'entrepreneuriat. "Les établissements doivent s'adapter au marché tout comme aux besoins et aux attentes des étudiants, note Peter Todd. Toutes ces offres de formation doivent donc continuer de se développer."
Certaines écoles ont fait de l'entrepreneuriat une filière à part entière depuis plusieurs années. C'est le cas de SupOptique, qui propose une filière entrepreneuriat-innovation (FIE) depuis 2006.
L'université technologique de Compiègne (UTC), pour sa part, a créé en 2015 un parcours entrepreneuriat élite sur le modèle des cursus proposés aux sportifs de haut niveau.
Outre ces initiatives, la création en 2014 par le ministère de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche du statut d'étudiant-entrepreneur a permis à des étudiants de bénéficier d'un accompagnement plus spécifique. Chaque année, une dizaine d'élèves de Grenoble INP choisit cette voie.
"Les jeunes profitent de ce statut pour développer leur projet. Certains poursuivent, d'autres échouent, constate Philippe Bodiglio, directeur de la cellule entreprises innovation du groupe d'écoles d'ingénieurs. Le plus important dans cette aventure est de tester, d'expérimenter et de savoir rebondir si ça ne marche pas."
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