Gratuité de l’Enseignement supérieur : Lahcen Daoudi s’explique toujours !


Les riches paieront pour les plus démunis

L’université d’Agadir: 1 enseignant pour 250 étudiants

Une agence pour les équivalences des diplômes


Après le buzz créé par L’Economiste sur la fin de la gratuité de l’Enseignement supérieur, Lahcen Daoudi, cherche à clarifier ses propos. Sa décision de mettre fin à la gratuité du système ne concerne que les étudiants issus de catégories sociales aisées. « Désormais les riches paieront pour les pauvres », a t- il affirmé lors d’une conférence de presse, vendredi à Rabat.

La question qui se pose maintenant est l’indentification des ménages devant contribuer au financement de l’Enseignement supérieur. D’après le ministre, les critères d’identification n’ont pas été fixés mais il assure que le ministère procèdera d’abord à un diagnostic avant d’engager des discussions avec les partenaires. Selon lui, outre le revenu, on prendra notamment en compte les charges des ménages et le nombre d’enfants.

La sortie de Daoudi sur la fin de la gratuité de l’Enseignement supérieur a fait beaucoup de remous. Le syndicat SNE-Sup, s’est prononcé contre la décision du ministre et promet une rentrée chaude.

Pour permettre aux étudiants issus de familles défavorisées de poursuivre leurs études, le ministère de tutelle a également procédé à l’augmentation des bourses. Les inscrits en licence verront leur bourse augmenter de 200 DH par mois et ceux du master de 300 DH. Ainsi, dès la prochaine rentrée scolaire, 21.650 étudiants bénéficieront de l’aide à la scolarité. La liste des boursiers sera publiée sur le site du ministère de tutelle. « Et ce, pour plus de transparence », a souligné le ministre. D’ailleurs, il a saisi cette occasion pour appeler les jeunes étudiants à «dénoncer» leurs camarades qui bénéficient de la bourse alors qu’ils ont les moyens de financer leurs études.

Le ministère a également décidé d’instaurer une politique de quota pour les investisseurs étrangers désirant ouvrir des écoles ou universités privées au Maroc. Désormais, « les autorisations ne leur seront délivrées que si 20 à 30 % des étudiants admis sont issus de classes sociales pauvres », a affirmé Lahcen Daoudi.

Par ailleurs, parmi les questions abordées, les moyennes élevées exigées pour pouvoir intégrer les grandes écoles. Selon lui, le seuil fixé à 16 pour certains instituts s’explique par la forte demande des étudiants qui dépasse largement les capacités d’accueil. Dans les facultés de médecine par exemple, le nombre de places disponibles est de 2000 alors que le nombre de candidats atteint 25 000.

Pour le ministre, ce déséquilibre entre l’offre et la demande est principalement dû à la croissance rapide du nombre de bacheliers alors que l’infrastructure n’est pas disponible. Et d’ajouter que certaines grandes villes comme Agadir, Fès ou Marrakech souffrent du surpeuplement des étudiants. « A Agadir par exemple, nous avons un enseignant pour plus de 250 étudiants alors que la norme internationale est d’un enseignant pour 30 étudiants maximum », a-t-il expliqué.
 
Autre priorité du ministre, le système d’équivalence. En effet, Lahcen Daoudi veut mettre de l’ordre dans les équivalences des diplômes étrangers. « Il est discriminatoire que les étudiants ayant un bac étranger soient acceptés dans les grandes écoles avec une moyenne de 12 alors que les demandes des bacheliers avec un bac marocain ne sont retenues que s’ils ont obtenu 16 », a souligné le ministre.Enfin, Lahcen Daoudi a tenu à rappeler que les équivalences ne seront plus délivrées tant que les cahiers des charges ne sont pas respectés. Ces derniers imposent en fait que 30% du personnel enseignant soit permanent. Or, selon le ministre, seuls les établissements qui ont conclu un partenariat avec l’Etat ont rempli les conditions sollicitées.

D’ailleurs, pour veiller au respect de la loi, une agence sera créée. « Elle aura pour mission d’accorder ou de refuser les équivalences aux établissements privés», a annoncé le ministre de tutelle.

Les écoles privées en progression

Les établissements d’Enseignement supérieur privé en forte augmentation. On en compte aujourd’hui quelque 215 contre 165 en 2007, soit une hausse de 29%. Le nombre d’inscrits a également progressé pour atteindre aujourd’hui 36.434 contre 25.227 en 2007.


L'Economiste
 
Haut