Greffe d'organe

mam80

la rose et le réséda
Modérateur
vers la fin de l'incompatibilité ?

La manipulation du système immunitaire du receveur pour faciliter la prise du greffon améliore la survie à long terme.
Et si l'incompatibilité entre un donneur et un receveur d'organe n'était plus un problème ?
Si un malade n'arrivant pas à trouver le bon rein, le bon poumon ou le bon cœur pouvait recevoir celui de n'importe quel donneur indépendamment de son système immunitaire et sans risque de rejet ?

(...) La notion de compatibilité
Pour bien comprendre les enjeux, revenons sur cette notion de compatibilité. Chaque individu porte une signature moléculaire sur toutes les cellules de son organisme, un peu comme ses empreintes digitales. Cette signature, qui s'appelle le système HLA, est ce qui permet à notre système immunitaire de reconnaître nos propres cellules des cellules étrangères à éliminer.
Pour qu'une greffe prenne, le système HLA doit être le plus proche possible entre un donneur et un receveur. En effet, chaque personne possède également des anticorps contre des codes HLA qui ne sont pas les siens et qui s'attaquent aux cellules étrangères. Or de 15 à 20 % des malades environ en possèdent tellement qu'ils rejettent automatiquement tous les greffons dans les heures ou les jours qui suivent la greffe.
Un protocole de désensibilisation
Pour ces patients en particulier, des médecins ont commencé à développer depuis une vingtaine d'années un protocole de désensibilisation leur permettant d'accepter n'importe quel greffon. Il s'agit d'éliminer tous les anticorps de leur organisme avant la greffe, dont les anti-HLA, en les filtrant du plasma, puis à leur administrer un traitement empêchant leur réapparition. Le patient est en outre privé d'une grande partie de son immunité propre et reçoit en contrepartie de «bons» anticorps pour le protéger des infections.
Une fois le nouvel organe greffé, le patient suit un traitement immunosuppresseur qui empêche le stock d'anticorps de se reconstituer. Et si besoin, une nouvelle filtration du plasma peut être effectuée par la suite.
Mais la technique est longue et nécessite une préparation de plusieurs jours, de sorte que l'organe doit être disponible au moment voulu. Pour le rein, les médecins passent donc par un donneur vivant. Pour les autres organes (poumons, cœur, foie), le patient peut être placé en tête de liste d'attente pour récupérer un greffon en priorité.

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mam80

la rose et le réséda
Modérateur
suite et fin

Un coût lourd à supporter pour les hôpitaux
En France, la technique se pratique dans neuf centres de transplantation (Grenoble, Toulouse, Saint-Étienne, Bordeaux, Strasbourg, Paris Necker, Paris Tenon, Paris Saint-Louis et Rouen) mais de façon très limitée tant le coût est lourd à supporter pour les hôpitaux: environ 30.000 euros en plus de celui de la greffe. En cinq ans, une soixantaine de patients ont pu en bénéficier dans l'Hexagone.
En théorie, ils pourraient être bien plus nombreux:
sur plus de 15.000 patients en attente de greffe rénale en 2015, environ 2000 étaient très difficilement greffables en raison de l'abondance de ces fameux anticorps anti-HLA.

«Cette technique offre de bons résultats mais il y a une forme d'autocensure en raison du coût. Nous ne pouvons pas le proposer à tous, regrette Lionel Rostaing, médecin en transplantation rénale au CHU de Grenoble. En outre, certains médecins sont encore réticents en raison d'incertitudes pesant sur la durée de vie finale de ces greffons a priori incompatibles ou encore sur le risque de développer un cancer en raison de l'immunosuppression, rappelle le spécialiste. Mais l'étude du New England Journal of Medicine montre que cette stratégie est efficace à moyen terme chez des patients dont l'espérance de vie est très limitée en l'absence de greffe. J'espère donc qu'elle va convaincre les décideurs de développer cette offre, quitte à utiliser une méthode de filtration plus ancienne et moins chère afin d'en faire bénéficier plus de patients.»

le figaro

mam
 
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