"la grève pourrait coûter 200 millions d'euros et 2.000 emplois à bruxelles"

madalena

Contributeur
Contributeur
salam

Philippe Van Muylder, le secrétaire général de la FGTB Bruxelles, a réagi aux propos du BECI, la chambre de commerce bruxelloise, qui qualifie le mouvement de grève de lundi de facteur de perte d'emplois.

"Il faut faire preuve de cynisme pour estimer que la grève est un instrument de régression sociale", a-t-il déclaré à l'agence Belga lundi. Par la voix de son administrateur délégué Olivier Willocx, BECI a fustigé l'attitude des syndicats qui mènent une grève qui pourrait, selon lui, coûter quelque 200 millions d'euros et jusqu'à 2.000 emplois à Bruxelles. Il a par ailleurs fustigé "l'absence de volonté de concertation" des syndicats.

"J'ai été assez scandalisé par la teneur de ces propos", a réagi Philippe Van Muyler. Selon le leader syndical, les pertes d'emploi doivent être imputées aux entreprises de la région qui refusent de prendre leurs responsabilités dans les domaines de la formation et de la recherche et innovation. "BECI n'envisage la compétitivité que par la quantité et ne voit les salaires que comme des charges. Nous optons pour une compétitivité qualitative qui propose de bons salaires et des services de qualité", explique le leader syndical.

Philippe Van Muylder admet que la grève représente un certain coût pour l'économie, mais renvoie la balle au gouvernement fédéral qui s'obstine dans son refus de proposer des marges de négociation. "Le gouvernement doit passer de la concertation à la pratique de la concertation", fait-il remarquer. "Dès que l'on aborde un sujet de discussion, que ce soit le saut d'index ou la fiscalité, on nous rétorque que la N-VA refusera toujours d'y toucher. Cette concertation est un leurre! ", dénonce enfin M. Van Muylder.


CSC: "A Bruxelles, on n'a jamais vu une telle mobilisation depuis 20 ans"

Environ 200 syndicalistes de la CSC se sont rassemblés, lundi de 13h00 à 15h00, au Théâtre de la Bourse, à Bruxelles. "C'est un vrai mouvement interprofessionnel", se réjouit Nic Görtz, permanent fédéral CSC Bruxelles-Halle-Vilvoorde. "A Bruxelles, on n'a jamais vu une telle mobilisation depuis 20 ans. Des entreprises ont fait grève pour la première fois. Des secteurs qui sont compliqués à mobiliser ont répondu à l'appel, comme les maisons de repos, les hôtels ou les banques, notamment AG Insurance et Belfius. Au niveau des écoles, il y a eu une très forte mobilisation, ce qui est rare car l'enseignement est plutôt corporatiste".

Selon la CSC, la SNCB a initié le mouvement dès dimanche soir, puis le cargo de Brussels Airport a suivi dès 02h00. Le mouvement a ensuite atteint dès 05h00 les industries et la grande distribution dans les zonings Medialand de Vilvoorde, de Diegem, d'Anderlecht et de Drogenbos. Les commerces et le secteur public, notamment les administrations communales et les CPAS, ont embrayé entre 08h00 et 10h00. Parmi les entreprises, Audi, Caterpillar, Van Heck et Komatsu ont été fortement mobilisées. Il y a aussi eu des piquets à la RTBF et à la VRT.

Marc Leemans président de la CSC a défendu que "ce n'est pas un gouvernement pour les gens ordinaires, mais pour ceux qui sont déjà privilégiés dans la société. C'est un choix idéologique. (...) Quand les inégalités deviennent trop grandes, le système n'est plus soutenable". Il remarque que les économies sur le travail, la sécurité sociale ou les services publics frapperont surtout les moins favorisés de la société. "Nous sommes en train de faire un travail de 'percolateur'", ajoute-t-il. "On va faire comprendre coups à coups qu'on n'est pas d'accord". Il remarque que la mobilisation est suivie par les syndicats, mais aussi par la société civile.

http://www.dhnet.be/actu/belgique/l...-emplois-a-bruxelles-5485a97035707696baf8b4d0
 
Haut