Alain Juppé, ministre français des Affaires étrangères, le 20 juillet : « Jai entendu à Istanbul [le 15 juillet, lors de la réunion du groupe de contact sur la Libye, NDLR] plusieurs responsables de pays musulmans dire que rien ne soppose à la poursuite des opérations militaires pendant le mois de ramadan. » Quen est-il exactement ?
« Ils tinterrogeront au sujet de la guerre quil faut mener pendant le mois sacré. Dis : Mener la guerre durant ce mois est un grand péché. Mais plus grave encore est le fait de se détourner de la voie dAllah, de ne pas croire en lui [ ]. La subversion est plus néfaste que la guerre, car ils vous combattront jusquau jour où vous abandonnerez votre religion [ ]. » Ainsi, le verset 217 de la 2e sourate du Coran*, le seul à évoquer directement cette question, indique clairement que la défense de la religion musulmane passe avant toute autre considération. Le prophète Mohammed na-t-il pas donné lexemple, en livrant plusieurs combats décisifs durant la période de jeûne ? À commencer par la bataille de Badr, qui vit, en 624, la première victoire des musulmans contre les « infidèles » mecquois. Cest également pendant le ramadan que fut conquise La Mecque, en 630, ou que les musulmans remportèrent, en 711, la bataille du Guadalete, qui leur permit de prendre lAndalousie. On se souvient aussi de loffensive menée par lÉgypte et la Syrie contre Israël en octobre 1973. Déclenché le jour du jeûne en Israël, qui tombait en plein mois sacré pour les musulmans, le conflit est passé à la postérité sous le nom de guerre du Kippour pour les uns et de guerre du Ramadan pour les autres.
Le mois de jeûne est une période de prise de conscience spirituelle et de dévotion intense. Cest pourquoi certains théologiens lassocient au djihad. Car ce dernier, faut-il le rappeler, nest pas synonyme de guerre sainte. Il signifie « sefforcer » ou « dépenser » (de lénergie ou de la richesse). Il est un combat contre les excès, quil sagisse des siens ou de ceux des autres. Cest en ce sens quil peut devenir un appel à la lutte contre loppression. Si la guerre est étroitement réglementée dans le droit islamique, elle est totalement justifiée lorsquelle est menée à titre défensif ou sil sagit de repousser une agression. Doù lembarras des Occidentaux : ils craignent que leurs raids durant le mois sacré ne renforcent la détermination de leurs adversaires sur le terrain.
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* Selon la traduction de Malek Chebel, Le Coran, éd. Fayard, 2009.
Jeune Afrique
« Ils tinterrogeront au sujet de la guerre quil faut mener pendant le mois sacré. Dis : Mener la guerre durant ce mois est un grand péché. Mais plus grave encore est le fait de se détourner de la voie dAllah, de ne pas croire en lui [ ]. La subversion est plus néfaste que la guerre, car ils vous combattront jusquau jour où vous abandonnerez votre religion [ ]. » Ainsi, le verset 217 de la 2e sourate du Coran*, le seul à évoquer directement cette question, indique clairement que la défense de la religion musulmane passe avant toute autre considération. Le prophète Mohammed na-t-il pas donné lexemple, en livrant plusieurs combats décisifs durant la période de jeûne ? À commencer par la bataille de Badr, qui vit, en 624, la première victoire des musulmans contre les « infidèles » mecquois. Cest également pendant le ramadan que fut conquise La Mecque, en 630, ou que les musulmans remportèrent, en 711, la bataille du Guadalete, qui leur permit de prendre lAndalousie. On se souvient aussi de loffensive menée par lÉgypte et la Syrie contre Israël en octobre 1973. Déclenché le jour du jeûne en Israël, qui tombait en plein mois sacré pour les musulmans, le conflit est passé à la postérité sous le nom de guerre du Kippour pour les uns et de guerre du Ramadan pour les autres.
Le mois de jeûne est une période de prise de conscience spirituelle et de dévotion intense. Cest pourquoi certains théologiens lassocient au djihad. Car ce dernier, faut-il le rappeler, nest pas synonyme de guerre sainte. Il signifie « sefforcer » ou « dépenser » (de lénergie ou de la richesse). Il est un combat contre les excès, quil sagisse des siens ou de ceux des autres. Cest en ce sens quil peut devenir un appel à la lutte contre loppression. Si la guerre est étroitement réglementée dans le droit islamique, elle est totalement justifiée lorsquelle est menée à titre défensif ou sil sagit de repousser une agression. Doù lembarras des Occidentaux : ils craignent que leurs raids durant le mois sacré ne renforcent la détermination de leurs adversaires sur le terrain.
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* Selon la traduction de Malek Chebel, Le Coran, éd. Fayard, 2009.
Jeune Afrique