Guinée: le chef de la junte "évacué vers le Maroc"

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Le chef de la junte au pouvoir en Guinée Moussa Dadis Camara a été "évacué au Maroc", au lendemain d'une tentative de meurtre à Conakry par son aide de camp, a affirmé vendredi à l'AFP un ministre guinéen, le commandant Kélétigui Faro.

Le capitaine Moussa Dadis Camara, a fait l'objet jeudi d'une tentative de meurtre, durant laquelle il aurait été blessé, par son aide de camp, Aboubacar Sidiki Diakité dit "Toumba".

Sidiki Diakité dit "Toumba", accusé d'avoir tenté de tuer jeudi soir le chef de la junte Moussa Dadis Camara dont il était l'aide de camp, n'a "pas été arrêté", ont affirmé vendredi matin à l'AFP des membres de son entourage.

Conakry, était apparemment "calme" vendredi matin, mais de nombreux habitants, inquiets, avaient décidé de rester chez eux, selon des habitants joints au téléphone par l'AFP. Aucun coup de feu n'a été entendu au cours de la nuit ont affirmé ces témoins.

"Des militaires armés passent, à bord de pick-up, dans le quartier du Kaloum, entre le camp Koundara (où la tentative de meurtre s'est produite, selon les autorités) et le camp Samory Touré", a déclaré un habitant du camp Samory.

Ces événements interviennent dans un contexte de crise aiguë pour la Guinée, deux mois après le massacre d'opposants qui réclamaient la fin de la "dictature militaire" et exigeaient que le capitaine putschiste ne soit pas candidat à la présidentielle. "Son ex-aide de camp, Toumba, a voulu attenter à la vie du chef de l'Etat, mais dieu merci, le président se porte bien", a assuré à l'AFP le porte-parole du chef de la junte, Idrissa Chérif, peu avant 21H30 GMT.
 

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Le Maroc va soigner Dadis Camara


Le Maroc va accueillir le chef de la junte en Guinée, Moussa Dadis Camara, victime d'une tentative d'assassinat jeudi, «pour des considérations strictement humanitaires, afin de lui prodiguer les soins nécessaires en milieu hospitalier marocain».

Selon les informations du ministère marocain des Affaires étrangères, le capitaine Camara «aurait pris, sans consultations préalables, un avion mis à sa disposition par le président du Burkina Faso, Blaise Compaore, pour se rendre au Maroc, accompagné d'un médecin sénégalais».

Cette information vient confirmer celle du conseiller spécial de Dadis, Idrissa Chérif, qui a affirmé dans un entretien à France 24, que Camara a été «évacué au Maroc». Il a aussi assuré qu'il n'y avait «aucun problème à Conakry», la capitale guinéenne.

L'état de santé du chef de la junte est toujours sujet de spéculations. Jeudi, Idriassa Chérif avait affirmé que «le président se porte bien». Une source sénégalaise avait elle indiqué que Dadis Camara était «blessé», sans pouvoir préciser «le degré et la nature de sa blessure».

Le chef de la junte guinéenne n’a pas voulu prendre l’avion médicalisé que le Sénégal lui avait envoyé pour être soigné à Dakar. «Il n’est pas là, il n’a pas voulu venir», a déclaré un responsabble sénégalais à Dakar. (...) «C’est aussi parce que c’est un peu risqué de quitter la Guinée, en raison des divisions au sein du pouvoir, vu ce qui peut se passer en son absence», a-t-il précisé.
Choisi par Dieu

Il semble que l'aide de camp de Camara, Aboubacar Sidiki Diakité dit «Toumba», soit l'auteur de cette tentative d'assassinat. L'incertitude demeure néanmoins sur le sort de ce fidèle de Dadis, que plusieurs témoins accusent d'avoir donné l'ordre de tirer dans la foule lors du massacre du 28 septembre. Contrairement aux premières indications officielles, il n'a «pas été arrêté» et se trouvait vendredi «dans un endroit sûr», selon un membre de son entourage dont les propos ont été confirmés par une source militaire.

Cette tentative d'assassinat intervient moins d'un an après l'accession au pouvoir de Dadis Camara. Il avait été promu numéro un de la junte par l’armée, le 23 décembre 2008, après le décès du président Lansana Conté. Devenu président autoproclamé de la Guinée, Camara se présente comme le seul capable de dominer une armée «incontrôlable», lui «le petit capitaine» convaincu que Dieu l’a «choisi» pour diriger le pays. Mince et de petite taille, invariablement coiffé d’un béret rouge, «Dadis» vit et travaille en permanence dans le camp militaire Alpha Yaya Diallo de Conakry, au milieu de très nombreux portraits de lui-même.

«Candidat à la présidentielle? Non! L’ambition du pouvoir ne m’a jamais animé», assurait fin décembre 2008 cet officier de 44 ans, propulsé à la tête de l’Etat juste après la mort du dictateur Lansana Conté (1984-2008). Mais il semblait déjà grisé par son rôle de «petit capitaine devenu président par le biais du destin», «choisi par Dieu qui détient le pouvoir et le donne à qui il veut», selon ses mots. Et en avril 2009, il assurait déjà que personne ne pourrait l’empêcher de se présenter à la présidentielle.
Numéro un des putschistes

La plupart des Guinéens n’ont découvert que le 23 décembre 2008 cet officier inconnu, aux yeux toujours brillants. A la radio, il annonce alors la prise du pouvoir par l’armée, sans effusion de sang. Le lendemain, les putschistes en font leur numéro 1.

Devenu soldat en 1990, il a fait carrière à l’intendance, jusqu’au poste de directeur général des hydrocarbures des armées. Il a aussi été l’un des meneurs des mutineries meurtrières de 2007, même s’il assure avoir toujours été «celui qui calmait la troupe».

Lui-même valorise beaucoup ses formations de parachutiste commando et d’officier en Allemagne, mais n’a jamais appartenu à une unité opérationnelle.
Shows télévisés

Dans un premier temps, une large partie des Guinéens est convaincue par ses discours résolus contre «la corruption généralisée». «Le plus important est l’aspiration du bas peuple de Guinée, pas de ceux qui mènent une vie ostentatoire dans la richesse», répète-t-il, en se présentant comme un enfant d’une «famille pauvre» de la région de Nzérékoré (1.000 km de Conakry), «né dans une case», qui a «marché pour aller à l’école».

Ses apparitions à la télévision, rebaptisées le «Dadis Show», fascinent aussi: il attaque en direct des militaires accusés d’avoir trempé dans le trafic de cocaïne, tels les fils du défunt président Conté. Tour à tour blagueur et colérique, il tient des discours exaltés et confus, comme sur cette vidéo où il humilie l'ambassadeur d'Allemagne en Guinée.

http://www.liberation.fr/monde/0101606671-guinee-le-chef-de-la-junte-evacue-au-maroc?y=1
 
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