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Gunnar heinsohn: un continent de perdants
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[QUOTE="farid_h, post: 14128273, member: 92820"] LE RÉARMEMENT DÉMOGRAPHIQUE ? Serait-il imaginable que les Européens commencent soudainement à se multiplier, pour répondre à l’obligation morale de perpétuer leur peuple et leur culture ? C’est ce qui s’est produit après la conquête du Québec français par les Britanniques. Les prêtres catholiques ont mis la pression sur les familles pour qu’elles soient nombreuses, et cet effort démographique a porté ses fruits… ? Le prof. Heinsohn ne donne guère de chances à une telle stratégie. Cela requerrait des mesures draconiennes, que les Européens n’accepteraient pas. Les promesses financières ne marcheront pas, excepté pour les gens de peu d’éducation et de bas rang social, et cela aggraverait la situation. Regardez le peuple polonais, dit Heinsohn – qui est né en 1943 dans la ville maintenant connue sous le nom de Gdansk, mais qu’il appelle toujours Danzig. « C’est une nation possédant de fières traditions. La Pologne a sauvé l’Europe des Mongols, des Turcs et des Bolcheviques, et a fini par mettre à bas le communisme. Et pourtant, ils ont un taux de fertilité encore plus bas que les Allemands. Ils en sont à 1,2 enfant par femme. De plus, ces 15 dernières années, ils ont déjà perdu deux millions de leurs meilleurs éléments. Peut-être les émigrants disent-ils à leurs parents qu’ils reviendront, mais ils ne le feront pas. C’est pourquoi je dis que des pays comme la Pologne, le Lituanie et la Lettonie sont condamnés. Ils ne sont pas attractifs pour les migrants. Idem pour la Russie. Qui veut aller vivre en Russie ? Et regardez les membres les plus récents de l’Union Européenne, la Bulgarie et la Roumanie. La Roumanie est le premier pays dans le monde où il y ait plus de retraités que de travailleurs actifs, et on les a laissé entrer. Idem en Bulgarie, dont la population a un taux de croissance négatif record. Les jeunes partent, et la conscience tranquille, parce qu’ils croient que demain, Bruxelles paiera pour leurs parents. L’UE a donc accepté 27 millions de personnes qui voulaient entrer pour s’assurer une pension. Et dans les milieux européens, on se réjouit d’avoir attiré autant de monde, des millions de citoyens de plus que les USA. « Ca nous fortifiera », croient-ils. Je vois donc peu d’issues. Cependant, je cite dans mon livre l’exemple de la Californie, qui a fait demi-tour dans les années 1990, ce qui signifie que même la population blanche – à l’exception des Latinos, qui ont un taux de fertilité plus élevé – a pu passer de 1,3 à 1,8 enfant par femme. Ce n’est pas encore le taux de remplacement des générations, mais c’est néanmoins un changement notable. Et c’est énorme parce que la Californie est la région la plus avancée du monde. Vers la fin des années 1980, on pronostiquait que le taux de fertilité continuerait de baisser, mais au début des années 1990 de nouvelles études ont montré que les femmes ne voulaient plus se contenter de leur travail, et peu de temps après on a vu le taux de fertilité progresser. En Europe, on a balayé [cette observation] du revers de la main, en l’expliquant par le fait que les Américains sont « tellement conservateurs », mais ce n’est pas vrai en Californie, qui de bien des façons a été la pionnière de l’Occident. Cependant, je ne vois rien de similaire en Europe. Bien sûr, la France a deux enfants par femme, mais sur cinq nouveaux-nés, deux sont déjà arabes ou africains. En Allemagne, 35% de tous les nouveaux-nés sont déjà d’origine non allemande, et les non-Allemands y commettent près de 90% des crimes violents. Comme je l’ai déjà dit – les mères sont payées pour mettre des enfants au monde, ainsi que leurs filles, et les hommes se mettent à la criminalité. Ou bien prenez l’exemple tunisien. Une femme tunisienne a 1,7 enfant en moyenne. En France, elle en a bien souvent 6, parce que le gouvernement français la paie pour ça. Bien entendu, l’argent n’a jamais été destiné aux Tunisiennes en particulier, mais les Françaises ne sont pas intéressées par cet argent, tandis que les Tunisiennes ne sont que trop heureuses de le recevoir. Nous devrions donc faire une discrimination ? Ca ne marchera pas. C’est trop tard. Si vous commenciez à faire de la discrimination, vous seriez traînés devant toutes les cours de justice existantes. C’est à ça que le monde anglo-saxon a échappé en discriminant à la frontière. Pas sur la base de la race ou de l’ethnie, mais sur la base des qualifications. Ils rejettent les gens qui ne sont pas qualifiés. Mais bien souvent ils les rejettent avec un conseil amical – quand une personne se voit refuser l’entrée à Ottawa ou Canberra, les autorités de l’immigration lui conseillent bien aimablement de tenter sa chance en Allemagne, par exemple. « Parce que le système est différent là-bas. » Comment voyez-vous la situation politique de l’Europe dans vingt ans ? Pas d’État-providence, pas de démocratie ? En ce qui concerne le continent européen, Irlande, Angleterre et Scandinavie mises à part, je crois que même les prévisions démographiques pessimistes s’avéreront trop optimistes. Ces prévisions suggèrent que les jeunes resteront en Europe et y élèveront leurs propres enfants, mais cela ne se passera pas ainsi. Une étude datant de 2005 a montré que 52% des allemands âgés de 18 à 32 ans veulent partir. Ils ne le feront peut-être pas, mais ils nourrissent cette idée. Les jeunes vraiment qualifiés partent. Les seuls qui soient vraiment fidèles à la France et à l’Allemagne sont ceux qui vivent du système social. Parce qu’il n’y a pas d’autre endroit pour eux. L’Amérique, le Canada, l’Australie comptent sur l’arrivée de nos jeunes les plus qualifiés, et ils en récupéreront beaucoup. Cela mettra fin à l’innovation et freinera la croissance économique de l’Europe. En Allemagne, nous perdons déjà des milliards et des milliards de rentrées parce que nous manquons de gens qualifiés pour occuper les postes. Nous avons deux millions d’emplois sans titulaires – et six millions de personnes en âge de travailler dépendantes du système social, et les deux ne sont pas complémentaires. Le groupe des gens dépendant de l’état grandit chaque année, il y naît des enfants, mais les places vacantes ne se remplissent pas. C’est comme deux pays qui seraient fermés l’un à l’autre. L’État-providence ne peut pas perdurer. Nous ne pouvons pas non plus espérer résoudre le problème démographique par l’immigration chinoise, puisque les Chinois ne veulent pas immigrer dans un système où ils auraient à payer non seulement pour les pensions d’une population vieillissante mais aussi pour les allocations de millions d’autres personnes. Nous devons décréter qu’il n’y a qu’une catégorie de personnes qui peut compter sur l’aide du gouvernement, ce sont les gens mentalement ou physiquement handicapés. Personne d’autre ne devrait espérer de l’aide. Cela semble froid et cynique, mais les bases de nos systèmes sociaux ont été jetées au XIXème siècle, lorsque les familles avaient 10 enfants. Si leur père mourait à la suite d’une chute d’un échafaudage, il fallait bien que quelqu’un s’occupe de la famille. La situation actuelle est très différente. Si vous allez en Australie, vous ne recevrez pas d’allocations pour vos enfants. Tout au plus bénéficierez-vous d’un petit dégrèvement fiscal. En revanche, un citoyen australien peut garder 80% de ce qu’il gagne en brut. Comment les choses ont-elles pu tourner aussi mal dans une Europe qui avait cette vision grandiose de paix, de coopération et de progrès, et qui avait une confiance illimitée dans ses capacités ? Cela a commencé à mal tourner vers 1980. Mais le grand tournant, en Allemagne, n’advint qu’en 1990. C’est lorsque les portes furent ouvertes toutes grandes à une immigration massive, constituée de gens pour ainsi dire sans qualifications. Entre 1990 et 2002, l’Allemagne autorisa l’entrée à 13 millions de personnes. Les choses ont commencé à mal tourner pour la France à la même période. Nous ne pouvons que limiter l’impact de ce fardeau sur notre système social en légiférant. Nous devons décréter que tout enfant né après une certaine date sera totalement pris en charge par ses parents. Ce sera une révolution. Mais on n’en parle même pas ici en Europe. Fin de l’article : le prof. Heinsohn parle d’une réforme du système d’allocations sociales menée aux USA sous l’administration Clinton, limitant dans le temps l’aide aux mères célibataires, et de leur effet – le type de réforme qui s’est pourtant avérée positive mais qui est actuellement impensable en Europe. Ensuite, il revient, interrogé par le journaliste, sur le Moyen-Orient, sur l’Irak, et sur l’excès démographique de la jeunesse. Sa position tendrait à rester à l’écart de ces conflits, à laisser le « jeu » se dérouler, éventuellement en aidant à distance le camp « le plus sympathique »… Note: Le prof. Heinsohn avait écrit en mars 2006 dans le Wall Street Journal un article qui traitait déjà de ces thèmes, et qui avait été traduit en français par Objectif-Info.com : “Ce sont les bébés qui gagnent les guerres“. Source: archives personelles. [/QUOTE]
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