Histoire du conflit du Sahara

Scoco

Mrdi Mémtou Amro Maytkhes
Modérateur
Le Front du Polisario, créé en 1973, désigné également le Polisario ou encore le Front de Libération d’Es Sakia al Hamra et de Oued Eddahab; sa branche armée se nomme l'Armée de Libération Populaire Sahraouie (ALPS).

Le groupe de personnes ayant fondé le Polisario est constitué de jeunes marocains d’origine sahraouie. Ils poursuivaient leurs études à l’université Mohammed V à Rabat.

Les malheurs subis par les fondateurs du Polisario ne peuvent être ignorés de personne. Ils étaient une trentaine de jeunes universitaires tous originaires des provinces marocaines du sud, ayant décidé un jour de prendre leur destin en main.

Ils ont alors profité de la tenue du Moussem de Tan-Tan pour manifester leurs colères dans les petites ruelles de cette « ville », qui n’en était pas vraiment une à l’époque. Ils ont ainsi brisé l’équilibre établi depuis une dizaine d’années. La réponse des forces de l’ordre ne s’est pas faite attendre.

Le Caïd de la région a immédiatement ordonné l’incarcération de ces perturbateurs. Et comme il n’y avait pas de prison proprement dite à Tan-Tan, il en a improvisé une. Il les a alors entassés dans une mansarde d’une dizaine de mètres carrés, en pisé, dotée d’une seule porte basse, étroite et sans fenêtre, sous une chaleur suffocante.

Pendant leur incarcération à Tan-Tan, ces jeunes gens ne pouvaient pas s’empêcher de se rappeler la dureté de la vie mais aussi le courage qui les a menés à ce lieu de détention.

Ils ont vécu comme leurs parents dans une misère inouïe, dégradante, avilissante et à la limite infrahumaine. Dans ce patelin, il n’y avait ni bitume, ni trottoir, ni eau courante, ni assainissement, ni électricité, ni investissement et encore moins du travail. Il n’y avait effectivement rien qui permettait de dire que cette région faisait partie intégrante de la nation Maroc, la mère patrie.

Ces enfants de notables, descendants de héros eux-mêmes membres glorieux de l’Armée de libération nationale, se sont retrouvés du jour au lendemain tassés dans des cellules démunies des conditions de vie les plus élémentaires. Ils dormaient à même le sol sans tapis, ni natte et sous des toits de fortune.

A l’époque, la région ne vivait que d’entraide nationale grâce à la distribution des sacs de farine fournis au compte-gouttes. Et ironie de l’histoire, plus on s’adonnait à la délation de son voisin, mieux on était vu et considéré, et moins on était exposé à la disette. Adieu la dignité humaine !!!
 

Scoco

Mrdi Mémtou Amro Maytkhes
Modérateur
C’est dans cet état de misère absolue que ces braves guerriers et leurs descendants et, pour certains d’entre eux leurs parents et grands-parents, subsistaient. Ce fût le cas depuis que l’opération ECOUVILLON les a jetés sur les chemins sans issus de l’exode.

Ils étaient des milliers à être partis chercher la liberté, le bonheur et la paix dans la dignité. Rien de tout cela ne fut obtenu. Et c’est dans ce monde oublié de tous, responsables locaux et régionaux, que ces trentaines d’universitaires ont essayé de se faire entendre et de crier tout le mal qu’ils pensaient de leur situation sociale, économique, culturelle et politique d’antan.

Il faut également signaler le mépris et la haine que certains responsables administratifs portaient à ces jeunes gens venus d’ailleurs. Ils n’étaient ni soumis ni résignés comme l’étaient leur parents. On leur reprochait le simple fait de s’exprimer et de manifester leur désaccord avec les diktats du Caïd de la région.



Comment osaient-ils défier le pouvoir du « gouverneur invisible » érigé en monument sacré ?
Comment prétendaient-ils avoir l’audace de dire tout haut ce que leurs parents pensaient tout bas ? Comment ont-ils eu l’audace des « désespérés » pour lever la voix et défier le Khalife du quartier ?

Pour calmer ces « têtes brûlées », on n’a pas trouvé mieux que de les tabasser. On a dû les suspendre, les enfermer, les priver de toute nourriture, les laisser suffoquer et souffrir le martyre en attendant l’arrivée d’une section du Makhzen mobile, stationnée à plus de deux cents kilomètres au nord, à Bouizakarne. Cette section avait pour mission de renforcer la torture et l’humiliation. Elle devait leur faire endurer les pires douleurs aussi bien morales que physiques. C’est ce qui fût. Ils avaient, en effet, été battus par les plus inhumains des services d’ordre.

Les plus jeunes comme leurs ainés ne comprenaient rien de ce qui leur arrivait. Leur seul délit ou plutôt leur crime était qu’ils étaient plus éveillés que leurs parents et qu’ils avaient marché la veille de leur emprisonnement dans les ruelles étroites de la petite bourgade de Tan-Tan pour manifester leur légitime colère.

Ils ont manifesté pour que le Maroc récupère ou fasse quelque chose pour récupérer son Sahara. C’était pour eux le gage d’une amélioration de la situation de l’époque sentie comme intenable et profondément désespérée.

Devant cette incompréhension, leur citoyenneté, vécue comme une citoyenneté de seconde zone, s’est transformée en une révolte destructive et dévastatrice. Ainsi, la haine s’est emparée des cœurs et des esprits.
 

Scoco

Mrdi Mémtou Amro Maytkhes
Modérateur
Profitant de ce contexte et animés par un esprit de revanche suite aux mauvais traitements et tortures subis à Tan-Tan, une partie de ce groupe d’universitaires marocains d’origine sahraouie, qui poursuivaient tous leurs études à Rabat, se sont alliés avec certains pays de la région, dans un contexte de guerre froide et de conflits interarabes et interafricains. A l’époque, de telles alliances étaient de mise.

Ces étudiants universitaires ont manifesté cette vengeance contre leur pays d’origine, à savoir le Maroc, duquel sont originaires leurs ancêtres. Leurs parents ont lutté au sein de l’Armée de libération du Sud pour la décolonisation du pays où ces jeunes sahraouis ont poursuivi leurs études.

Leurs pères ont défendu avec force le sultan Mohammed V et prêté allégeance à son fils le défunt Roi Hassan II. Ces jeunes gens ont manqué de discernement. En effet, ils ont occulté le fait que les autorités marocaines qui étaient à l’origine des mauvais traitements, des tortures et des persécutions lors de la manifestation de Tan-Tan en 1972, étaient aussi à l’origine de deux tentatives avortées de coups d’Etat.

Voilà un tableau de grandes contradictions du Maroc des années 70. Néanmoins, toutes ces émeutes n’ont influé en rien le cours normal de l’histoire pour la simple raison que l’affaire du Sahara est, à l’origine, une affaire de décolonisation entre le Maroc et l’Espagne.

Ayant été sous le protectorat de deux puissances coloniales, la France et l’Espagne, le Maroc a dû récupérer, graduellement et par étapes successives, la partie du territoire qui était sous le protectorat espagnol, à commencer par la zone nord et Tanger en 1956, Tarfaya et Tan-Tan en 1958, Sidi-Ifni en 1969 et le Sahara jadis espagnol en 1975. Cela est écrit dans le cours de l’histoire.

Cela a toujours été le cas avec notre voisin et ami l’Espagne. Tous nos conflits avec ce pays liés à la fin du protectorat ont été résolus par la négociation et les voies pacifiques. Or, les adversaires du Maroc, qui ont fomenté le conflit du Sahara et s’opposent au parachèvement de son intégrité territoriale, en finançant et en aidant le mouvement du Front Polisario, ont préparé à l’avance les conditions de cette opposition au Maroc.

Résultat du compte, ce mouvement avait été accueilli par l’Algérie sur son territoire à Tindouf, en raison des divergences qui existaient à l’époque entre le Maroc et l’Algérie concernant les frontières communes, et au moment où le Maroc avait conclu un accord avec l’Espagne, conformément aux relations historiques qui ont existé de tout temps entre les deux pays.


Le reste : http://www.sahara-online.net/fr/HistoireduSahara/HistoireduconflitduSahara.aspx
 
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