Histoire du sahara : opération « ecouvillon » de 1958 contre le maroc

Kayne

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Article du Site Le Monde Diplomatique : http://www.monde-diplomatique.fr/1978/02/ASSIDON/34617

Titre : De l’opération « Ecouvillon » à l’intervention en Mauritanie

Le 10 février 1958, des troupes françaises pénétraient dans le Sahara espagnol pour y rétablir l’ordre en coordination avec l’armée franquiste. Du côté français, cette intervention était baptisés « Ecouvillon » ; elle mettait en ligne 5 000 hommes, 600 véhicules et 70 avions et apportait un soutien logistique aux 9 000 soldats espagnols. Objectif de l’opération : refouler vers le Nord les « irréguliers » marocains de l’Armée de libération nationale (A.L.N.) qui, grâce au soutien de plusieurs tribus locales, harcelaient la garnison espagnole et l’obligeaient à rester cantonnée dans trois villes côtières, Villa-Cisneros, El-Aïoun et Cap-Juby. Depuis 1956, Allai el Fassi, dirigeant de l’istiqlal, parti dont se réclamaient les résistants qui avaient mené la lutte anticoloniale, déclarait vouloir la parachever en faisant du fleuve Sénégal la frontière sud du pays.

Prétexte de l’intervention : les « rebelles » auraient menacé la sécurité de la Mauritanie, qui faisait alors partie de l’Afrique occidentale française (A.O.F.). Un incident eut lieu fin janvier près de Fort-Trinquet (Bir-Moghrein). Le droit de suite fut invoqué ; en fait iI servait d’alibi au pacte militaire préparé en secret depuis plusieurs mois.

Les troupes françaises parties de la Mauritanie et de Tindouf convergèrent avec les unités espagnoles venues de la côte pour ratisser la Saguiet-el-Hamra et le Rio-de-Oro. L’honneur de reprendre la ville historique de Smara revint aux franquistes. « L’aviation française y pourvoit, en assurant le transport et le largage d’une compagnie de parachutistes espagnols. ».

Le 25 février, tout était terminé. Des informations sur cette opération ne transpirèrent que plusieurs semaines après.

A vingt ans d’intervalle, il n’est pas inutile de rappeler cette intervention. Quel nom porte aujourd’hui le plan de manœuvre français dans le Nord-Ouest africain ? Evoque-t-il, comme l’intervention au Zaïre, une tisane aux (...)
 
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