“immortalité, dernière frontière” : un docu pour en finir avec la mort

Mims

Date limite de consommation : 26/01/2033
Contributeur
Ce soir sur Arte à 22 h 40


Que dit la quête contemporaine d'immortalité de nos sociétés ? Bien loin de la science-fiction, chercheurs et entrepreneurs veulent défier l'inéluctabilité de la mort. L’enquête de Sylvie Blum et Caroline Arrighi de Casanova propose un état des lieux passionnant des recherches en cours, de leurs enjeux économiques, sociaux et éthiques. L’enquête de Sylvie Blum et Caroline Arrighi de Casanova, Immortalité, dernière frontière, interroge sur la quête de la vie éternelle. Les avancées de la science et de la technique pourraient donner corps à ce rêve ultime de l’humanité. Construit comme un voyage entre utopie et réalité, le film explore les principales voies de recherche sur l’immortalité : le clonage, la cryogénie et le téléchargement du cerveau. Au fil du récit, se dessine un avenir dans lequel un transhumain augmenté, mi-homme mi-machine – tel Steve Austin, le personnage de la série L'homme qui valait trois milliards –, pourrait côtoyer un « simple » mortel. Nouvelle phase d’évolution de notre espèce ?
Aujourd’hui, en tout cas, dans la Silicon Valley, investisseurs et développeurs se positionnent sur le marché de l’allongement de la vie, et des maladies liées à l’âge. Jamais nous n’avons vécu aussi vieux, mais, jamais non plus, la vieillesse n’a été autant perçue comme un « spectre » à repousser. Sylvie Blum commente quelques extraits de ce documentaire, au terme duquel elle dit avoir « apprivoisé la mort ».

La cryogénie

« Cette séquence a été tournée lors d’une session de formation à Sheffield de Cryonics UK. La cryogénie s’est beaucoup améliorée, même si on ne sait toujours pas ce que cela va donner. Le liquide utilisé pour remplacer le sang a été changé. La formule originale était très toxique, et bousillait le cerveau, ne laissant aucune chance de faire revivre les endormis. Naturellement, face à ce procédé, on se met à douter. Pourtant, nos interlocuteurs, des jeunes parfaitement censés, sans être persuadés que cela va marcher, s’engagent sur cette voie. J’étais sidérée par l’histoire de cette femme dont le mari avait déjà été cryogénisé. Elle espérait le retrouver. Elle est athée, mais à la recherche d’une vie éternelle, d’un infini. C’est comme une nouvelle religion, une forme de croyance en la science et la technique. Sur son site internet, la société Alcor, leader de la cryogénie, répond aux chrétiens soulignant que la pratique n’est pas incompatible avec la religion. L’entreprise parle de “ressuscitation” et évite ainsi d’employer le terme résurrection pour ne pas choquer. »
 

Mims

Date limite de consommation : 26/01/2033
Contributeur
Le clonage

« Le recours à des extraits de films anciens en noir et blanc nous rappelle combien ce sujet est une préoccupation ancienne. Cet extrait de la série britannique Le Village des damnés montre quelque chose de terrifiant, un exemple où les clones et leurs modèles se ressemblent au point qu’il est impossible de les distinguer. D’ailleurs, nous l’avons constaté en tournant dans une entreprise spécialisée dans le clonage de chevaux. On ne peut différencier l’original de son clone. Mais, en quoi est-ce effrayant ? D’autant que l’idée d'un clone en tout point identique à son modèle est inexacte. Car la génétique représente 30 % d’un individu, le reste vient de l’éducation ou de l’environnement dans lequel il évolue. L’imaginaire lié au clonage est donc faux. Puisque malgré la génétique, les individus ne seront pas équivalents. Le vrai problème du clonage humain se situe sur le terrain moral. Quelques Etats américains, la Russie, la Chine et Israël ne l’interdisent pas explicitement. Rien ne s’y oppose techniquement. L’éthique est en retard. C’est un fait marquant de la période actuelle. La recherche et les technologies avancent plus rapidement que nos réflexions sur l’acceptabilité de telle ou telle technique. Une transgression de l’interdit du clonage humain est donc possible. On peut imaginer que des femmes s’y prêtent ou soient enrôlées pour porter des essais de clones. A quel prix ? Des fausses-couches et des malformations sont constatées chez les animaux. Est-on prêt à faire subir cela ? »

La peur du viellissement


« Notre film parle de la mort, de l’immortalité, et du vieillissement, un fait que l’on met de côté dans nos sociétés. Nous avons voulu montrer Sun City, une des plus grandes “seniors community” des Etats Unis où vivent 45 000 habitants. On peut se moquer de ces membres de la classe moyenne supérieure qui s’isolent de la société. Ce repli autarcique n’est pas réjouissant. On ne voit pas de jeunes, ni de gens de couleur, sauf les Mexicains qui viennent sans doute travailler la nuit. Alors que dans les sociétés traditionnelles, les aînés sont intégrés, et respectés, désormais, ils se sentent exclus, condamnés à s’exiler dans ce type de lieu. Leur volonté de se retrouver entre eux tient à ce sentiment de rejet.
Mon père était parti vivre en province dans les derniers de temps de sa vie. Il me disait qu’il n’y avait plus de place dans la ville pour les gens âgés. Dans tout le film, nous tenions à ne pas montrer les choses de manière caricaturale et méprisante. On a essayé de respecter les croyants de la cryogénie tout comme ces personnes âgées, exilées par choix pour vivre entre elles. Nous tenions à ne pas porter de regard ironique. »

Suite de l'article avec extraits vidéos :


http://television.telerama.fr/telev...un-docu-pour-en-finir-avec-la-mort,140881.php
 
Haut