Ces intellectuels qui tissent un islam progressiste

thitrite

Contributeur
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La confusion entre islam et islamisme n’a jamais totalement cessé de sévir. Plusieurs spécialistes de l’islam agissent, à différents niveaux, pour sortir des lectures orthodoxes ou tronquées du Coran. Faire triompher de nouvelles interprétations ne peut faire selon eux l’économie d’une réforme.
« J’ai une maison fissurée, que j’ai cru être une belle demeure, mais elle commence à prendre l’eau, le vent de partout et menace de s’écrouler. Les pierres de taille de départ me plaisent, donc je la déconstruis au sens où je prends pierre par pierre et je la rebâtis pour en faire un beau palais. » C’est par le recours à une métaphore que Ghaleb Bencheickh, physicien et islamologue érudit, empoigne son sujet. La figure de style n’est pas neutre. Elle vise, en bravant les tensions du présent, à tisser de manière positive l’avenir de l’islam. Dans le déluge médiatique qui a suivi l’assassinat de nos confrères de Charlie Hebdo le 7 janvier, blessure aussitôt ravivée par l’attentat antisémite ignoble survenu dans un Hyper Cacher, on ne compte plus les fois où il a été affirmé que ces meurtres ont été perpétrés « au nom de l’islam ».

Ne convient-il donc pas d’interroger les penseurs de cette religion ? En particulier les voix qui s’élèvent, dans différentes régions du savoir, contre l’orthodoxie.

« Il est aisé de profiter du choc pour réactiver des antagonismes en assimilant l’islam et l’islamisme »
Cette entreprise oblige au préalable, selon Tareq Oubrou, imam de Bordeaux, « à ne pas tomber dans l’erreur de la généralisation ou le piège de l’essentialisation d’un sujet, l’islam, qui est très complexe ». Aussi invite-il à se déprendre d’une méprise : « Quand on parle de l’islam, on confond souvent deux choses : l’islam en tant que religion, laquelle se réfère à des textes qui ont toujours obéi au processus d’une interprétation, à ce titre il est pluriel ; et l’islam en tant que culture, civilisation bâtie à travers les mathématiques, la médecine, la physique, Averroès… »

L’incompatibilité entre l’islam et la laïcité, critique assénée dans les franges les plus réactionnaires de la sphère politique, est renvoyée dans les cordes par le responsable de culte. « La laïcité est un contexte politique et l’islam est une spiritualité qui circule dans le monde. Dans le corps sociétal et politique, il s’adapte à ce corps en prenant la forme de son contexte. » Si la religion musulmane, comme tout monothéisme, unit ses croyants par des pratiques cultuelles, « dès qu’on passe à l’aspect horizontal des pratiques de l’islam, à savoir le droit et la morale, les variables sociologiques entrent en jeu parce qu’il n’y a pas de pratiques morales ou juridiques sans le substrat culturel », insiste-t-il.

Aux tentatives de figer l’islam dans une culture monochrome, à la peur, à la surenchère sécuritaire, à la nuit de l’ignorance dans laquelle les haines se retranchent… des intellectuels opposent les armes du débat.
Le terrain n’est pas vierge, ni même homogène. À y regarder de près, il montre des signes de fertilité. Les études contemporaines portant sur l’islam ont ceci en commun qu’elles refusent simultanément le déni, les amalgames ravageurs et les confiscations autoritaires du dogme. Face à l’ampleur de la tâche, certains, à l’instar du philosophe Abdennour Bidar, estiment qu’il « est temps que l’islam enfante lui-même sa Réforme ». Dans des termes plus tranchants encore, Ghaleb Bencheickh considère qu’« un sursaut ou un réveil ne suffiront pas, le temps d’un éboulement des consciences est venu. Il faut sortir des simples toilettages, des réformettes, du rafistolage, du bricolage ou même d’un simple aggiornamento : tous s’apparentent à une cautérisation d’une jambe en bois ».

Celui qui prône une refondation théologique juge ainsi qu’« on ne peut prétendre réformer tout en restant au sein des clôtures et des enfermements doctrinaux, car alors on ne libère pas l’esprit de sa prison ». L’approche critique n’est pas nouvelle. En 2004, Abdelwahab Meddeb rappelait dans Face à l’islam (Éditions Textuel), s’agissant des sourates polémiques du Coran, que « cette violence n’est pas propre à l’islam, lequel, sur cette question, se révèle mimétique de la Bible ».

Comme de nombreux textes sacrés, le Coran est ambivalent. Si le « verset de l’épée » commande de combattre ceux qui ne croient pas à la « religion vraie », le verset 256 de la deuxième sourate souscrit qu’il n’y a « point de contrainte en religion ». Meddeb fait donc observer que « l’interprétation du sens donné à la lettre dépend de la lecture qu’on en fait et des priorités accordées à des prescriptions émanant de domaines divers. De nos jours, nous nous affrontons à des littéralistes aveuglés. »

Comme un signe annonciateur de l’obscurantisme et du mur d’incompréhension qui s’érigent, le producteur historique de Cultures d’islam (France Culture) mettait déjà en garde contre l’imprudence méthodologique qui « abroge plus de cent autres (versets) doux et tolérants à l’égard de ceux qu’on voue ici à la mort ». Et d’avertir : « Les malveillants qui ne veulent considérer qu’une face d’une réalité polymorphe, l’action spectaculaire et hideuse des terroristes leur rend la tâche facile : alors, dans le feu d’un événement sanglant et spectaculaire, il est aisé de profiter du choc produit pour réactiver des antagonismes élémentaires en assimilant l’islam et l’islamisme. »

 

thitrite

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« Ce mouvement qu’on appelle islamisme s’est présenté comme celui qui pourrait être le porte-parole des masses pauvres. » Fethi Benslama, psychanalyste

Michel Onfray est resté sourd à cet appel. Dans l’émission On n’est pas couché du 17 janvier, il saisissait une énième tribune pour brandir des passages belligènes du Coran. Contrecarré par le journaliste Aymeric Caron, le polémiste s’adonnait à une forme très actuelle d’« exégèse sauvage ». « Le type de raisonnement qui vise à extraire hors contexte tel ou tel passage qui est en tension linguistique avec ce qui précède et ce qui suit est inepte de la part d’un prétendu philosophe. Nous n’avons pas attendu Michel Onfray pour nous rendre compte qu’il y a des versets de facture martiale dans le Coran. Cette compréhension radicale a été réactivée par certains dans une idéologie de combat », réagit Ghaleb Bencheikh. Ces discussions à l’emporte-pièce relèvent de « la crampe mentale », ironise-t-il. Elles détournent aussi le regard d’un modernisme en construction : « Comment être moderne, au sens étymologique du terme (suivre son mode, se hisser aux exigences de son temps), sans évolution, sans réflexion, sans intelligence, sans intelligibilité de la foi ? » « Il faut rouvrir la pluralité des approches de l’islam et cesser de prétendre qu’il y a un islam un, uni, c’est un fantasme, au même titre que perdure le fantasme d’une Europe unie ! Cela exige un travail de relativisation et d’historicisation des textes coraniques », abonde le psychanalyste Fethi Benslama.

Ce devoir de contextualisation n’est pas moins essentiel aux yeux de Rachid Benzine, chercheur sur la pensée musulmane. « Si l’histoire est fondamentale, c’est qu’elle prémunit des légitimations qui exonèrent la responsabilité des actes du présent. Or l’histoire peut combattre les folies de l’idéologie en montrant par exemple la diversité des manières d’être musulman. Ce sont les hommes de chaque époque qui reconstruisent le sens et font évoluer la lecture en fonction des crises et des drames de leurs temps. » L’histoire, poursuit-il, doit également libérer des « représentations délirantes que nous avons et qui sont dangereuses car elles couvent à bas bruit et entretiennent des fantasmes qui vont nourrir des interdits ». L’interdit conjoncturel relatif à la représentation du Prophète a conduit récemment au pire. Rarement la citation de Georges Bataille, supposant que « l’apparente immobilité d’un livre nous leurre : chaque livre est aussi la somme des malentendus dont il est l’occasion », n’aura trouvé un si terrible écho. Plusieurs spécialistes ont ainsi relevé le caractère changeant et infondé de cet interdit qui émanerait du Coran. Dans les pas de l’historienne de l’art Christiane Gruber, qui a étudié les reflets de Mohamed aussi bien dans l’iconographie persane que dans des livres récents d’éducation religieuse, François Boespflug recense dans son ouvrage documenté le Prophète de l’islam en images (Bayard) « les représentations du Prophète produites en pays d’islam à partir du XIIIe siècle avant le raidissement contemporain travesti en loi de toujours ». « Il n’y a pas de textes qui interdisent la représentation du Prophète, corrobore Tareq Oubrou. Si l’islam est une religion a-iconique, c’est par précaution préventive, mais le non-musulman n’est pas concerné par les injonctions de l’islam. »


« Les monarchies pétrolières ont voulu protéger leur existence en finançant des mouvements radicaux »

Quant aux conduites violentes qui naissent à la marge, elles sont le produit de plusieurs variables. Parmi ces raisons, analyse Fethi Benslama, « la première est sociale : face à l’impossibilité pour des masses pauvres de se faire entendre, ce mouvement qu’on appelle islamisme s’est présenté comme celui qui pourrait être leur porte-parole. La seconde est géopolitique : les monarchies pétrolières ont voulu protéger leur existence en finançant des mouvements radicaux, sous le regard et l’approbation de leurs alliés que sont les grandes puissances européennes et américaine. La troisième est civilisationnelle : la modernité a ébranlé et décomposé toutes les religions ». Le facteur psychologique ne semble pas non plus étranger à ces processus : « Ces jeunes n’ont plus l’idéalité de la religion, mais ils n’ont pas non plus les moyens de l’idéalité moderne. À un certain niveau de détresse, la sortie peut se faire par la radicalisation. On retrouve ces formes de désespoir dans les banlieues des pays riches européens, et pas seulement chez les Européens musulmans. Parmi ceux qui ont recours à l’islamisme, 50 % sont des convertis. »

Entre les militants d’une lecture progressiste et ouverte d’un côté et l’archaïsme qui entrave cette réflexion de l’autre – au milieu se trouve une majorité silencieuse qui vit paisiblement sa foi –, les possibles de l’islam sont tiraillés par des vents contraires. Pour conjurer le brouillard, plusieurs attitudes sont prescrites. Pour Tareq Oubrou, il ne s’agit pas tant de changer la référence que « l’interprétation des références. Décongelons ce qui a été fait pour le mettre à la couleur de notre époque ! ». Tandis que Rachid Benzine invite au dépassement du « rapport brouillé que l’homme entretient avec l’image qu’il se fait de la sacralité absolue de la religion », Fethi Benslama avance l’idée d’insoumission « non pas pour tout rejeter, mais pour y substituer une religion réflexive. Les mouvements qu’on appelle radicaux ou islamistes ont fondé leur doctrine sur l’idée que l’islam signifie soumission. On oublie que ce mot est polysémique : il peut signifier tout autant paix ou salut ». « Dans la maison islam il y a le feu et le désordre, il faut donc éteindre le feu et mettre de l’ordre », renchérit Ghaleb Bencheickh. « Défaite de la pensée, abrasement de la réflexion, abdication de la raison, démission de l’esprit… », l’islamologue n’a pas de mots assez forts pour qualifier le règne d’un « fracas intellectuel ». Tout en déplorant le fait « que sur deux décennies, il n’y a pas eu de colloque d’envergure pour dirimer les thèses islamistes ni de travail suivi ou ponctuel pour fondre le radicalisme », l’intellectuel estime qu’un islam moderne ne peut faire l’économie d’une « mise en débat du statut même de la révélation ». « Si la révélation coranique peut être pourvoyeuse de sens spirituel pour ceux qui croient, elle ne peut être la source première de la production du droit », argumente-t-il. Outre que l’enseignement de la langue arabe et l’apport culturel de la civilisation arabo-musulmane mériteraient d’être considérés, le besoin d’essaimer des réponses culturelles se fait pressant. « L’enjeu est d’abord culturel. Pour gagner la guerre, il faut d’abord mener la bataille culturelle », déclarait récemment le romancier Kamel Daoud dans le Figaro. Jack Lang, président de l’Institut du monde arabe, fait sienne l’urgence d’apporter « une connaissance, une découverte, des informations, un savoir sur le monde arabe. Les forums, les rencontres, les débats, les expositions… font reculer les préjugés. Ce sont des hymnes au respect et à la tolérance. On ne parle du monde arabe qu’à travers les violences, on oublie l’effervescence intellectuelle et artistique de ces pays, les réalités de changement et d’ouverture qui l’animent ». Tout pèlerin ambitieux intègre la difficulté de la traversée. Mais, assure Ghaleb Bencheikh, « le plus grand voyage commence par un pas  »

http://www.humanite.fr/ces-intellectuels-qui-tissent-un-islam-progressiste-565419
 

Abdelnassr

chemical brother
Il y a des belles videos de lui. il interprète des textes coraniques d une manière que je trouve personnellement très satisfaisante,car sans tronqué le sens des versets, il invite à des relectures moderne des textes.
 

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
Contributeur
il est surtout à ne pas écouter car il a des positions très personnelles sinon il se disait achariyya en dogme et shaféite en fiqh...à une époque les wahabis le faisaient passer pour un shia pas de fumée sans feu... mais bon passons c'est un prêcheur tout simplement et un caméléon, s'il est shia d'après certains de ses discours alors qu'il le dise...il manque d'adab, parle mal de certains grands savants sunnites, il amène des avis d'égarés ou en marge du consensus...bref à déconseiller pour un musulman sunnite...

wallahou 'alam

Très intéressant, mais j avoue ne pas avoir tout lu.Connaissez vous adnan Ibrahim?
 

Abdelnassr

chemical brother
il est surtout à ne pas écouter car il a des positions très personnelles sinon il se disait achariyya en dogme et shaféite en fiqh...à une époque les wahabis le faisaient passer pour un shia pas de fumée sans feu... mais bon passons c'est un prêcheur tout simplement et un caméléon, s'il est shia d'après certains de ses discours alors qu'il le dise...il manque d'adab, parle mal de certains grands savants sunnites, il amène des avis d'égarés ou en marge du consensus...bref à déconseiller pour un musulman sunnite...

wallahou 'alam
Salam avec tout le respect qu je te dois,quand tu mélange français et arabe, je ne comprend pas . soit tout arabe, soit tout français svp
 

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
Contributeur
je mélange quoi?

achariyya intraduisible en français
shaféite intraduisibe en francais
shia = chiite en français on dit comment?
adab je sais pas comment on le traduit en français?

Salam avec tout le respect qu je te dois,quand tu mélange français et arabe, je ne comprend pas . soit tout arabe, soit tout français svp
 

Pareil

Just like me :D
VIB
Il y a des belles videos de lui. il interprète des textes coraniques d une manière que je trouve personnellement très satisfaisante,car sans tronqué le sens des versets, il invite à des relectures moderne des textes.

Est-ce que cela comprend aussi le fait de relire les textes en cherchant à les "recomprendre", au sens à rechercher le sens premier et non le sens qui leur a été apporté par des pseudo-savants ?
 

Pareil

Just like me :D
VIB
exactement,une lecture personnelle ,non litteraliste,pleine de sens

Oui, mais je veux dire, rechercher une nouvelle compréhension.
Au delà d'une nouvelle interprétation, je veux même parler d'étudier le texte dans sa forme pour vérifier si tous les mots sont bien ceux que l'on donnent aujourd'hui. Avec le diacritisme par exemple, le fait qu'il y ait plusieurs langues arabes locales à l'époque, ou encore le fait que la langue n'ait été fixée que par des pseudo-savants (avec implication politique) - surtout qu'aller à l'encontre d leur lecture était synonyme d'apostasie, impossible de remettre quoi que ce soit en question.
 
La confusion entre islam et islamisme n’a jamais totalement cessé de sévir. Plusieurs spécialistes de l’islam agissent, à différents niveaux, pour sortir des lectures orthodoxes ou tronquées du Coran. Faire triompher de nouvelles interprétations ne peut faire selon eux l’économie d’une réforme.
« J’ai une maison fissurée, que j’ai cru être une belle demeure, mais elle commence à prendre l’eau, le vent de partout et menace de s’écrouler. Les pierres de taille de départ me plaisent, donc je la déconstruis au sens où je prends pierre par pierre et je la rebâtis pour en faire un beau palais. » C’est par le recours à une métaphore que Ghaleb Bencheickh, physicien et islamologue érudit, empoigne son sujet. La figure de style n’est pas neutre. Elle vise, en bravant les tensions du présent, à tisser de manière positive l’avenir de l’islam. Dans le déluge médiatique qui a suivi l’assassinat de nos confrères de Charlie Hebdo le 7 janvier, blessure aussitôt ravivée par l’attentat antisémite ignoble survenu dans un Hyper Cacher, on ne compte plus les fois où il a été affirmé que ces meurtres ont été perpétrés « au nom de l’islam ».

Ne convient-il donc pas d’interroger les penseurs de cette religion ? En particulier les voix qui s’élèvent, dans différentes régions du savoir, contre l’orthodoxie.

« Il est aisé de profiter du choc pour réactiver des antagonismes en assimilant l’islam et l’islamisme »
Cette entreprise oblige au préalable, selon Tareq Oubrou, imam de Bordeaux, « à ne pas tomber dans l’erreur de la généralisation ou le piège de l’essentialisation d’un sujet, l’islam, qui est très complexe ». Aussi invite-il à se déprendre d’une méprise : « Quand on parle de l’islam, on confond souvent deux choses : l’islam en tant que religion, laquelle se réfère à des textes qui ont toujours obéi au processus d’une interprétation, à ce titre il est pluriel ; et l’islam en tant que culture, civilisation bâtie à travers les mathématiques, la médecine, la physique, Averroès… »

L’incompatibilité entre l’islam et la laïcité, critique assénée dans les franges les plus réactionnaires de la sphère politique, est renvoyée dans les cordes par le responsable de culte. « La laïcité est un contexte politique et l’islam est une spiritualité qui circule dans le monde. Dans le corps sociétal et politique, il s’adapte à ce corps en prenant la forme de son contexte. » Si la religion musulmane, comme tout monothéisme, unit ses croyants par des pratiques cultuelles, « dès qu’on passe à l’aspect horizontal des pratiques de l’islam, à savoir le droit et la morale, les variables sociologiques entrent en jeu parce qu’il n’y a pas de pratiques morales ou juridiques sans le substrat culturel », insiste-t-il.

Aux tentatives de figer l’islam dans une culture monochrome, à la peur, à la surenchère sécuritaire, à la nuit de l’ignorance dans laquelle les haines se retranchent… des intellectuels opposent les armes du débat.
Le terrain n’est pas vierge, ni même homogène. À y regarder de près, il montre des signes de fertilité. Les études contemporaines portant sur l’islam ont ceci en commun qu’elles refusent simultanément le déni, les amalgames ravageurs et les confiscations autoritaires du dogme. Face à l’ampleur de la tâche, certains, à l’instar du philosophe Abdennour Bidar, estiment qu’il « est temps que l’islam enfante lui-même sa Réforme ». Dans des termes plus tranchants encore, Ghaleb Bencheickh considère qu’« un sursaut ou un réveil ne suffiront pas, le temps d’un éboulement des consciences est venu. Il faut sortir des simples toilettages, des réformettes, du rafistolage, du bricolage ou même d’un simple aggiornamento : tous s’apparentent à une cautérisation d’une jambe en bois ».

Celui qui prône une refondation théologique juge ainsi qu’« on ne peut prétendre réformer tout en restant au sein des clôtures et des enfermements doctrinaux, car alors on ne libère pas l’esprit de sa prison ». L’approche critique n’est pas nouvelle. En 2004, Abdelwahab Meddeb rappelait dans Face à l’islam (Éditions Textuel), s’agissant des sourates polémiques du Coran, que « cette violence n’est pas propre à l’islam, lequel, sur cette question, se révèle mimétique de la Bible ».

Comme de nombreux textes sacrés, le Coran est ambivalent. Si le « verset de l’épée » commande de combattre ceux qui ne croient pas à la « religion vraie », le verset 256 de la deuxième sourate souscrit qu’il n’y a « point de contrainte en religion ». Meddeb fait donc observer que « l’interprétation du sens donné à la lettre dépend de la lecture qu’on en fait et des priorités accordées à des prescriptions émanant de domaines divers. De nos jours, nous nous affrontons à des littéralistes aveuglés. »

Comme un signe annonciateur de l’obscurantisme et du mur d’incompréhension qui s’érigent, le producteur historique de Cultures d’islam (France Culture) mettait déjà en garde contre l’imprudence méthodologique qui « abroge plus de cent autres (versets) doux et tolérants à l’égard de ceux qu’on voue ici à la mort ». Et d’avertir : « Les malveillants qui ne veulent considérer qu’une face d’une réalité polymorphe, l’action spectaculaire et hideuse des terroristes leur rend la tâche facile : alors, dans le feu d’un événement sanglant et spectaculaire, il est aisé de profiter du choc produit pour réactiver des antagonismes élémentaires en assimilant l’islam et l’islamisme. »

La réforme de l'islam n'as à vrai dire aucun sens. Par exemple les terroristes, ce qu'il font est prohibé par les textes islamique eux même voir ici :

http://www.bladi.info/threads/lislam-ordonne-tuer-mecreant-hostile.401937/

Exemple :

"Sourate 4 verset 89. Ils aimeraient vous voir mécréants, comme ils ont mécru : alors vous seriez tous égaux! Ne prenez donc pas d'alliés parmi eux, jusqu'à ce qu'ils émigrent dans le sentier d'Allah. Mais s'ils tournent le dos, saisissez-les alors, et tuez-les où que vous les trouviez; et ne prenez parmi eux ni allié ni secoureur,

90. excepte ceux qui se joignent à un groupe avec lequel vous avez conclu une alliance, ou ceux qui viennent chez vous, le coeur serré d'avoir à vous combattre ou à combattre leur propre tribu. Si Allah avait voulu, Il leur aurait donné l'audace (et la force) contre vous, et ils vous auraient certainement combattu. (Par conséquent,) s'ils restent neutres à votre égard et ne vous combattent point, et qu'ils vous offrent la paix, alors, Allah ne vous donne pas de chemin contre eux."


Le premier verset dit de tuer les mécréants, le deuxième demande d'épargner ceux qui ne veulent pas combattre et veulent la paix, parler d'interprétation ici par exemple n'as aucun sens, l'interprétation face à des versets aussi claire sonne comme une excuse, une façon de vouloir s'auto-persuader de l'inverse de ce qui est écrit.

Donc quand quelqu'un dit "il faut réformé l'islam ! ça arrêtera le terrorisme !" le mec enfonce une porte ouverte...c'est justement le fait d'insisté sur les passages demandant d'épargner les innocents qui peut faire raisonné les terroristes. L'idée que le Coran possède des interprétations multiples et une généralité qui omet un détail important, certains passage peuvent être interprété de manière différente d'autres non donc quand on dit :

« Quand on parle de l’islam, on confond souvent deux choses : l’islam en tant que religion, laquelle se réfère à des textes qui ont toujours obéi au processus d’une interprétation, à ce titre il est pluriel »

C'est pas totalement vrai, d'ailleurs la majorité des passages du Coran sujet à interprétation sont souvent des paraboles n'ayant aucune référence jurisprudentiel ou cultuel comme ici :

« Allah est la Lumière des cieux et de la terre. Sa lumière est semblable à une niche où se trouve une lampe. La lampe est dans un (récipient de) cristal et celui-ci ressemble à un astre de grand éclat ; son combustible vient d'un arbre béni : un olivier ni oriental ni occidental dont l'huile semble éclairer sans même que le feu la touche. Lumière sur lumière. Allah guide vers Sa lumière qui Il veut. Allah propose aux hommes des paraboles et Allah est Omniscient. (Sourate 24/ Verset 35).

Je voie pas bien comment un passage aussi floue peut justifier le meurtre ou la violence...

Enfin un "islam-laïc" n'as aucun sens, même si dans la forme c'est dans l'aire du temps donc que ça plait à beaucoup, dans le fond là aussi c'est trompeur, la laïcité sépare la religion de l'état, donc un islam laïc c'est un islam qui sépare l'islam de...l'islam ? autrement dit une religion qui cesse d'être une religion...aucun sens !



 
@Nalinux ,@Pareil ,@Abdelnassr ,@thitrite
un autre preche, attention ca pique

mise en application du S3v28? et de l'exegese faite par ibn kathir?

"mise en application du S3v28? et de l'exegese faite par ibn kathir?"

Le versets 28 fait référence aux non musulman qui ont tué des monothéiste Abrahamique, voir le verset 21 de la même sourate :

"21. Ceux qui ne croient pas aux signes d'Allah, tuent sans droit les prophètes et tuent les gens qui commandent la justice, annonce-leur un châtiment douloureux.

22. Ce sont eux dont les oeuvres sont devenues vaines, ici-bas comme dans l'au-delà. Et pour eux, pas de secoureurs!

23. N'as-tu pas vu comment agissent ceux qui ont reçu une part du Livre , et qui sont maintenant invités au Livre d'Allah pour trancher leurs différends; comment un groupe des leurs tourne le dos et s'esquive?

24. C'est parce qu'ils disent : "Le Feu ne nous touchera que pour un nombre de jours déterminés. Et leurs mensonges les trompent en religion.

25. Eh bien comment seront-ils, quand Nous les aurons rassemblés, en un jour sur quoi il n'y a point de doute, et que chaque âme sera pleinement rétribuée selon ce qu'elle aura acquis? Et ils ne seront point lésés.

26. - Dis : "Ô Allah, Maître de l'autorité absolue. Tu donnes l'autorité à qui Tu veux, et Tu arraches l'autorité à qui Tu veux; et Tu donnes la puissance à qui Tu veux, et Tu humilies qui Tu veux. Le bien est en Ta main et Tu es Omnipotent.

27. Tu fais pénétrer la nuit dans le jour, et Tu fais pénétrer le jour dans la nuit, et Tu fais sortir le vivant du mort, et Tu fais sortir le mort du vivant. Et Tu accordes attribution à qui Tu veux, sans compter".

28. Que les croyants ne prennent pas, pour alliés, des infidèles, au lieu de croyants. Quiconque le fait contredit la religion d'Allah, à moins que vous ne cherchiez à vous protéger d'eux. Allah vous met en garde à l'égard de Lui-même. Et c'est à Allah le retour."

Autre passage intéressant de la même sourate le verset 20 :

"Sourate 3 verset 20.S'ils te contredisent, dis leur : "Je me suis entièrement soumis à Allah, moi et ceux qui m'ont suivi". Et dis à ceux à qui le Livre a été donné, ainsi qu'aux illettrés : "Avez-vous embrassé l'Islam? " S'ils embrassent l'Islam, ils seront bien guidés. Mais, s'ils tournent le dos..."

Si ils tourne le dos à l'islam que va t-il ce passer ? faut les tuer ? les persécuters ? les violenters ?

"Ton devoir n'est que la transmission (du message). Allah, sur [Ses] serviteurs est Clairvoyant."

Ben non ! si ils tournent le dos à l'islam, le Coran demande de les laisser et ne rien leur faire...

Comme j'ai dit, il y pas de réforme à faire il suffit de bien connaitre le Coran et de rappeler certains passage omis volontairement par les fondamentalistes.
 
La réforme de l'islam n'as à vrai dire aucun sens. Par exemple les terroristes, ce qu'il font est prohibé par les textes islamique eux même voir ici :

http://www.bladi.info/threads/lislam-ordonne-tuer-mecreant-hostile.401937/

Exemple :

"Sourate 4 verset 89. Ils aimeraient vous voir mécréants, comme ils ont mécru : alors vous seriez tous égaux! Ne prenez donc pas d'alliés parmi eux, jusqu'à ce qu'ils émigrent dans le sentier d'Allah. Mais s'ils tournent le dos, saisissez-les alors, et tuez-les où que vous les trouviez; et ne prenez parmi eux ni allié ni secoureur,

90. excepte ceux qui se joignent à un groupe avec lequel vous avez conclu une alliance, ou ceux qui viennent chez vous, le coeur serré d'avoir à vous combattre ou à combattre leur propre tribu. Si Allah avait voulu, Il leur aurait donné l'audace (et la force) contre vous, et ils vous auraient certainement combattu. (Par conséquent,) s'ils restent neutres à votre égard et ne vous combattent point, et qu'ils vous offrent la paix, alors, Allah ne vous donne pas de chemin contre eux."


Le premier verset dit de tuer les mécréants, le deuxième demande d'épargner ceux qui ne veulent pas combattre et veulent la paix, parler d'interprétation ici par exemple n'as aucun sens, l'interprétation face à des versets aussi claire sonne comme une excuse, une façon de vouloir s'auto-persuader de l'inverse de ce qui est écrit.

Dommage qu'il y ait la sourate 9 .... ton argumentation fait pschiiit s9v29 dans le passage de v28@v33
 
"mise en application du S3v28? et de l'exegese faite par ibn kathir?"

Le versets 28 fait référence aux non musulman qui ont tué des monothéiste Abrahamique, voir le verset 21 de la même sourate :

"21. Ceux qui ne croient pas aux signes d'Allah, tuent sans droit les prophètes et tuent les gens qui commandent la justice, annonce-leur un châtiment douloureux.

22. Ce sont eux dont les oeuvres sont devenues vaines, ici-bas comme dans l'au-delà. Et pour eux, pas de secoureurs!

23. N'as-tu pas vu comment agissent ceux qui ont reçu une part du Livre , et qui sont maintenant invités au Livre d'Allah pour trancher leurs différends; comment un groupe des leurs tourne le dos et s'esquive?

24. C'est parce qu'ils disent : "Le Feu ne nous touchera que pour un nombre de jours déterminés. Et leurs mensonges les trompent en religion.

25. Eh bien comment seront-ils, quand Nous les aurons rassemblés, en un jour sur quoi il n'y a point de doute, et que chaque âme sera pleinement rétribuée selon ce qu'elle aura acquis? Et ils ne seront point lésés.

26. - Dis : "Ô Allah, Maître de l'autorité absolue. Tu donnes l'autorité à qui Tu veux, et Tu arraches l'autorité à qui Tu veux; et Tu donnes la puissance à qui Tu veux, et Tu humilies qui Tu veux. Le bien est en Ta main et Tu es Omnipotent.

27. Tu fais pénétrer la nuit dans le jour, et Tu fais pénétrer le jour dans la nuit, et Tu fais sortir le vivant du mort, et Tu fais sortir le mort du vivant. Et Tu accordes attribution à qui Tu veux, sans compter".

28. Que les croyants ne prennent pas, pour alliés, des infidèles, au lieu de croyants. Quiconque le fait contredit la religion d'Allah, à moins que vous ne cherchiez à vous protéger d'eux. Allah vous met en garde à l'égard de Lui-même. Et c'est à Allah le retour."

Autre passage intéressant de la même sourate le verset 20 :

"Sourate 3 verset 20.S'ils te contredisent, dis leur : "Je me suis entièrement soumis à Allah, moi et ceux qui m'ont suivi". Et dis à ceux à qui le Livre a été donné, ainsi qu'aux illettrés : "Avez-vous embrassé l'Islam? " S'ils embrassent l'Islam, ils seront bien guidés. Mais, s'ils tournent le dos..."

Si ils tourne le dos à l'islam que va t-il ce passer ? faut les tuer ? les persécuters ? les violenters ?

"Ton devoir n'est que la transmission (du message). Allah, sur [Ses] serviteurs est Clairvoyant."

Ben non ! si ils tournent le dos à l'islam, le Coran demande de les laisser et ne rien leur faire...

Comme j'ai dit, il y pas de réforme à faire il suffit de bien connaitre le Coran et de rappeler certains passage omis volontairement par les fondamentalistes.

fais moi plaisir, lis ibn kathir. es tu plus grand qu'ibn kathir?
De plus, Sahih al-Bukhari 392 ,semblerait que mahomet ait oublié de relire S3v20. peut etre avait il plus en tete le S8v67 et le S9v29 et d'autres...
Enfin je suppose que c'est ce que disent certains imams ....
 
« Ce mouvement qu’on appelle islamisme s’est présenté comme celui qui pourrait être le porte-parole des masses pauvres. » Fethi Benslama, psychanalyste

Michel Onfray est resté sourd à cet appel. Dans l’émission On n’est pas couché du 17 janvier, il saisissait une énième tribune pour brandir des passages belligènes du Coran. Contrecarré par le journaliste Aymeric Caron, le polémiste s’adonnait à une forme très actuelle d’« exégèse sauvage ». « Le type de raisonnement qui vise à extraire hors contexte tel ou tel passage qui est en tension linguistique avec ce qui précède et ce qui suit est inepte de la part d’un prétendu philosophe. Nous n’avons pas attendu Michel Onfray pour nous rendre compte qu’il y a des versets de facture martiale dans le Coran. Cette compréhension radicale a été réactivée par certains dans une idéologie de combat », réagit Ghaleb Bencheikh. Ces discussions à l’emporte-pièce relèvent de « la crampe mentale », ironise-t-il. Elles détournent aussi le regard d’un modernisme en construction : « Comment être moderne, au sens étymologique du terme (suivre son mode, se hisser aux exigences de son temps), sans évolution, sans réflexion, sans intelligence, sans intelligibilité de la foi ? » « Il faut rouvrir la pluralité des approches de l’islam et cesser de prétendre qu’il y a un islam un, uni, c’est un fantasme, au même titre que perdure le fantasme d’une Europe unie ! Cela exige un travail de relativisation et d’historicisation des textes coraniques », abonde le psychanalyste Fethi Benslama.

Ce devoir de contextualisation n’est pas moins essentiel aux yeux de Rachid Benzine, chercheur sur la pensée musulmane. « Si l’histoire est fondamentale, c’est qu’elle prémunit des légitimations qui exonèrent la responsabilité des actes du présent. Or l’histoire peut combattre les folies de l’idéologie en montrant par exemple la diversité des manières d’être musulman. Ce sont les hommes de chaque époque qui reconstruisent le sens et font évoluer la lecture en fonction des crises et des drames de leurs temps. » L’histoire, poursuit-il, doit également libérer des « représentations délirantes que nous avons et qui sont dangereuses car elles couvent à bas bruit et entretiennent des fantasmes qui vont nourrir des interdits ». L’interdit conjoncturel relatif à la représentation du Prophète a conduit récemment au pire. Rarement la citation de Georges Bataille, supposant que « l’apparente immobilité d’un livre nous leurre : chaque livre est aussi la somme des malentendus dont il est l’occasion », n’aura trouvé un si terrible écho. Plusieurs spécialistes ont ainsi relevé le caractère changeant et infondé de cet interdit qui émanerait du Coran. Dans les pas de l’historienne de l’art Christiane Gruber, qui a étudié les reflets de Mohamed aussi bien dans l’iconographie persane que dans des livres récents d’éducation religieuse, François Boespflug recense dans son ouvrage documenté le Prophète de l’islam en images (Bayard) « les représentations du Prophète produites en pays d’islam à partir du XIIIe siècle avant le raidissement contemporain travesti en loi de toujours ». « Il n’y a pas de textes qui interdisent la représentation du Prophète, corrobore Tareq Oubrou. Si l’islam est une religion a-iconique, c’est par précaution préventive, mais le non-musulman n’est pas concerné par les injonctions de l’islam. »


Voila, il n'y pas d'interdiction d'image dans le Coran par exemple, il est même autorisé d'avoir des statues :

"Sourate 34 verset 12. Et à Salomon (Nous avons assujetti) le vent, dont le parcours du matin équivaut à un mois (de marche) et le parcours du soir, un mois aussi. Et pour lui nous avons fait couler la source de cuivre. Et parmi les djinns il y en a qui travaillaient sous ses ordres, par permission de son Seigneur. Quiconque d'entre eux, cependant, déviait de Notre ordre, Nous lui faisions goûter le châtiment de la fournaise.

13. Ils exécutaient pour lui ce qu'il voulait : sanctuaires, STATUES , plateaux comme des bassins et marmites bien ancrées. "Ô famille de David, oeuvrez par gratitude", alors qu'il y a peu de Mes serviteurs qui sont reconnaissants."

Le Coran n'interdit pas les images ou les statues mais le fait de les prendre en adoration, certaines personnes ont extrapoler cet interdit.


« Les monarchies pétrolières ont voulu protéger leur existence en finançant des mouvements radicaux »
Quant aux conduites violentes qui naissent à la marge, elles sont le produit de plusieurs variables. Parmi ces raisons, analyse Fethi Benslama, « la première est sociale : face à l’impossibilité pour des masses pauvres de se faire entendre, ce mouvement qu’on appelle islamisme s’est présenté comme celui qui pourrait être leur porte-parole. La seconde est géopolitique : les monarchies pétrolières ont voulu protéger leur existence en finançant des mouvements radicaux, sous le regard et l’approbation de leurs alliés que sont les grandes puissances européennes et américaine. La troisième est civilisationnelle : la modernité a ébranlé et décomposé toutes les religions ». Le facteur psychologique ne semble pas non plus étranger à ces processus : « Ces jeunes n’ont plus l’idéalité de la religion, mais ils n’ont pas non plus les moyens de l’idéalité moderne. À un certain niveau de détresse, la sortie peut se faire par la radicalisation. On retrouve ces formes de désespoir dans les banlieues des pays riches européens, et pas seulement chez les Européens musulmans. Parmi ceux qui ont recours à l’islamisme, 50 % sont des convertis. »

Entre les militants d’une lecture progressiste et ouverte d’un côté et l’archaïsme qui entrave cette réflexion de l’autre – au milieu se trouve une majorité silencieuse qui vit paisiblement sa foi –, les possibles de l’islam sont tiraillés par des vents contraires. Pour conjurer le brouillard, plusieurs attitudes sont prescrites. Pour Tareq Oubrou, il ne s’agit pas tant de changer la référence que « l’interprétation des références. Décongelons ce qui a été fait pour le mettre à la couleur de notre époque ! ». Tandis que Rachid Benzine invite au dépassement du « rapport brouillé que l’homme entretient avec l’image qu’il se fait de la sacralité absolue de la religion », Fethi Benslama avance l’idée d’insoumission « non pas pour tout rejeter, mais pour y substituer une religion réflexive. Les mouvements qu’on appelle radicaux ou islamistes ont fondé leur doctrine sur l’idée que l’islam signifie soumission. On oublie que ce mot est polysémique : il peut signifier tout autant paix ou salut ». « Dans la maison islam il y a le feu et le désordre, il faut donc éteindre le feu et mettre de l’ordre », renchérit Ghaleb Bencheickh. « Défaite de la pensée, abrasement de la réflexion, abdication de la raison, démission de l’esprit… », l’islamologue n’a pas de mots assez forts pour qualifier le règne d’un « fracas intellectuel ». Tout en déplorant le fait « que sur deux décennies, il n’y a pas eu de colloque d’envergure pour dirimer les thèses islamistes ni de travail suivi ou ponctuel pour fondre le radicalisme », l’intellectuel estime qu’un islam moderne ne peut faire l’économie d’une « mise en débat du statut même de la révélation ». « Si la révélation coranique peut être pourvoyeuse de sens spirituel pour ceux qui croient, elle ne peut être la source première de la production du droit », argumente-t-il. Outre que l’enseignement de la langue arabe et l’apport culturel de la civilisation arabo-musulmane mériteraient d’être considérés, le besoin d’essaimer des réponses culturelles se fait pressant. « L’enjeu est d’abord culturel. Pour gagner la guerre, il faut d’abord mener la bataille culturelle », déclarait récemment le romancier Kamel Daoud dans le Figaro. Jack Lang, président de l’Institut du monde arabe, fait sienne l’urgence d’apporter « une connaissance, une découverte, des informations, un savoir sur le monde arabe. Les forums, les rencontres, les débats, les expositions… font reculer les préjugés. Ce sont des hymnes au respect et à la tolérance. On ne parle du monde arabe qu’à travers les violences, on oublie l’effervescence intellectuelle et artistique de ces pays, les réalités de changement et d’ouverture qui l’animent ». Tout pèlerin ambitieux intègre la difficulté de la traversée. Mais, assure Ghaleb Bencheikh, « le plus grand voyage commence par un pas  »

http://www.humanite.fr/ces-intellectuels-qui-tissent-un-islam-progressiste-565419

Et voila les deux passages qui prouve ce que je craignais !

"l’intellectuel estime qu’un islam moderne ne peut faire l’économie d’une « mise en débat du statut même de la révélation ». « Si la révélation coranique peut être pourvoyeuse de sens spirituel pour ceux qui croient, elle ne peut être la source première de la production du droit », argumente-t-il."

Si l'islam perd son statut de révélation, alors elle n'est plus religion, elle devient une espèce de doctrine sans importance et ce qui est sans importance est voué à disparaître, cette mentalité d'une religion qui n'as plus rien de Divin a été appliqué en Europe et aujourd'hui la croyance en la religion recul considérablement en Europe pour donner place à l'athéisme.

En revanche dans les pays d'Europe de l'Est, d'Afrique et d'Amérique Latine où cette concéption qui asépthise la religion n'as pas eu lieu la religion demeure encore très ancrée.

« L’enjeu est d’abord culturel. Pour gagner la guerre, il faut d’abord mener la bataille culturelle », déclarait récemment le romancier Kamel Daoud dans le Figaro.

Kamel Daoud...tous s'explique, ce même Kamel Daoud qui prônent un islam "occidentalisé et laïcisé" bref, le néo-colonialisme qui joue la carte socio-culturel après avoir échoué sur celle "militaire".

 
fais moi plaisir, lis ibn kathir. es tu plus grand qu'ibn kathir?
De plus, Sahih al-Bukhari 392 ,semblerait que mahomet ait oublié de relire S3v20. peut etre avait il plus en tete le S8v67 et le S9v29 et d'autres...
Enfin je suppose que c'est ce que disent certains imams ....

Te planquer derrière Ibn Kathir pour faire oublier ta manipulation des versets ne te protégera pas, un comble quand tu reproche aux islamistes de faire la même chose que toi finalement.
 

Fitra

Allah, Souria, Houria wa bass
Tout en déplorant le fait « que sur deux décennies, il n’y a pas eu de colloque d’envergure pour dirimer les thèses islamistes ni de travail suivi ou ponctuel pour fondre le radicalisme », l’intellectuel estime qu’un islam moderne ne peut faire l’économie d’une « mise en débat du statut même de la révélation »

Une preuve que :
- Ces gens pseudo-réformistes qui croient inventer quelque chose ne suivent même pas l'actualité des débats islamiques.
- Qu'ils n'ont rien compris à l'Islam, pas même ses bases.

L'Islam, tout comme le judaïsme, considère que son Livre est la Parole d'Allah et il n'y'aura jamais de remise en cause de ceci.
N'en déplaise à ces "réformistes" qui ne sont même pas sur le terrain, ceux qui ont fait et font un vrai travail sont nos oulémas, nos chouyoukh, et plus généralement tous ceux que le figaro et cie qualifient d'intégristes, conservateurs, aveugles etc. Contrairement aux célébrités "réformistes", eux ne le crient pas sur le toit mais agissent, ils ne croulent pas sous l'argent, ils ne vivent pas dans des démocraties, ils sont emprisonnés, exilés, voire tués, la majorité des musulmans les apprécie eux et pas des "progressistes" inconnus au bataillon et bien au chaud sur les plateaux de télévision.


Et Kamal Daoud franchement :rolleyes:
 

farid_h

<defunct>
Contributeur
Enfin un "islam-laïc" n'as aucun sens, même si dans la forme c'est dans l'aire du temps donc que ça plait à beaucoup, dans le fond là aussi c'est trompeur, la laïcité sépare la religion de l'état, donc un islam laïc c'est un islam qui sépare l'islam de...l'islam ? autrement dit une religion qui cesse d'être une religion...aucun sens !

Au contraire: separer la politique de l'Islam ttransformera l'Islam en une veritable religion. Beaucoup considerent l'Islam orthodoxe tel qu'il est souvent pratique aujourdhui comme une ideologie politico-religieuse; un melange de politique et de spirituel. Les reformateurs veulent purifier l'Islam pour qu'il devienne purement spirituel, donc purement religieux. Et c'est pas une mauvaise idee, considerant que la politique est sale et corrompue par nature, et ne devrait pas souiller la religion.
 

Fitra

Allah, Souria, Houria wa bass
Oui, mais je veux dire, rechercher une nouvelle compréhension.
Au delà d'une nouvelle interprétation, je veux même parler d'étudier le texte dans sa forme pour vérifier si tous les mots sont bien ceux que l'on donnent aujourd'hui. Avec le diacritisme par exemple, le fait qu'il y ait plusieurs langues arabes locales à l'époque, ou encore le fait que la langue n'ait été fixée que par des pseudo-savants (avec implication politique) - surtout qu'aller à l'encontre d leur lecture était synonyme d'apostasie, impossible de remettre quoi que ce soit en question.

Ce ne sont pas de "pseudo-savants", ce sont des savants, à la fois linguistes et juristes (au moins), qui font partie de la fine fleur de ce que le monde a pu connaître de mieux dans le domaine de la linguistique arabe, le sujet dont tu parles a déjà été traité en long et en large et aucun spécialiste (musulman ou non-musulman) sérieux ne remet la langue du Coran en cause. Seuls des gens farfelus ou qui ne parlent pas l'arabe osent affirmer que le Coran ne veut rien dire en arabe, ce qui est ridicule. Aucun traducteur du Coran (non-musulman compris) n'a osé.
 
Au contraire: separer la politique de l'Islam ttransformera l'Islam en une veritable religion. Beaucoup considerent l'Islam orthodoxe tel qu'il est souvent pratique aujourdhui comme une ideologie politico-religieuse; un melange de politique et de spirituel. Les reformateurs veulent purifier l'Islam pour qu'il devienne purement spirituel, donc purement religieux. Et c'est pas une mauvaise idee, considerant que la politique est sale et corrompue par nature, et ne devrait pas souiller la religion.

Non, l'islam est politique, elle donnent des directives jurisprudentielle émanant de Dieu et comme telle elles ne peuvent être séparer de l'état, ce n'est pas parce que l'Occident qui est aujourd'hui le modèle dominant à décidé de faire autrement que tous les autres région du monde doivent adopter le même régime.

Les réformateurs veulent occidentalisé et laïcisé l'islam pour le dissoudre et le faire disparaître sur le plan politique, mais aussi dans le coeur des populations c'est pour ça qu'un "intellectuel" affirme qu'il doit y avoir un débat pour remettre en cause l'islam en tant que "révélation" et qu'un autre parle de "guerre culturel" (opposé la culture occidental à la culture arabe dans l'espoir que le monde arabe devienne un occident bis).
 
Dernière édition:

farid_h

<defunct>
Contributeur
@breakbeat, c'est exactement comme ca que les cures du Vatican ont argumente avant la Reformation. Ils ne voulaient pas perdre le pouvoir terrestre c.a.d. politique. Ce melange de politique et religion a donne l'inquisition, la chasse aux sorcieres etc... et en Islam au terrorisme et a un recul dans tous les domaines (scientifiques et autres). Durant l'Age d'Or de la periode islamique, il y avait un fort recul de l'orthodoxie... je dirais meme que ce recul a ete essentiel pour cette periode. Avec le retour des orthodoxes, l'obscurantisme a reprit de nouveau (ex. les Almohades qui ont detruit la libre culture de l'Andalousie, puis perdu l'Andalousie en entier).
 
Te planquer derrière Ibn Kathir pour faire oublier ta manipulation des versets ne te protégera pas, un comble quand tu reproche aux islamistes de faire la même chose que toi finalement.
voilà un point très interessant. c'est exactement là où je veux en venir.
Vous pouvez faire dire tout et son contraire. La reforme de l'islam, commencerait par uniformiser dans le bon sens.
 
@breakbeat, c'est exactement comme ca que les cures du Vatican ont argumente avant la Reformation. Ils ne voulaient pas perdre le pouvoir terrestre c.a.d. politique. Ce melange de politique et religion a donne l'inquisition, la chasse aux sorcieres etc... et en Islam au terrorisme et a un recul dans tous les domaines (scientifiques et autres). Durant l'Age d'Or de la periode islamique, il y avait un fort recul de l'orthodoxie... je dirais meme que ce recul a ete essentiel pour cette periode. Avec le retour des orthodoxes, l'obscurantisme a reprit de nouveau (ex. les Almohades qui ont detruit la libre culture de l'Andalousie, puis perdu l'Andalousie en entier).

C'est comme ça que vous les avez eu d'ailleurs ! utilisé les points radicaux des chrétiens pour jeter toute la religion chrétienne et de la politique et de la population et aujourd'hui l'athéisme gagne l'Europe.

La communauté musulmane doit veillé à ne pas tomber dans le même piège ! les radicaux sont d'ailleurs souvent combattue par les états musulmans eux même, exemple avec la Syrie, l'Irak etc...
 
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